Vous semblez oublier à nouveau les autres paragraphes de l'encyclique, et notamment celui où justement le Saint Père réaffirme la souveraineté de l'Etat, ainsi que celui où il précise que cette autorité mondiale n'est sensée intervenir qu'en respectant le principe de subsidiarité.

Je conviens avec vous que les pouvoirs dont le Saint Père semble doter cette autorité mondiale sembleraient sans ces deux précédents rappels, donner un pouvoir de style gouvernement mondial.

Mais si l'on garde à l'esprit ces deux rappels, on ne peut la concevoir comme un gouvernement mondial. D'autant plus que le pape récuse explicitement l'idée d'un pouvoir autocratique mondial en un autre endroit.

Pour pouvoir appeler gouvernement une entité qui possède les pouvoirs régaliens dont vous parlez, il faut que cette entité les possède en propre et de façon autonome. Or là ce ne serait pas le cas, puisque cette autorité mondiale ne les posséderait qu'en application du principe de subsidiarité, en suppléance, en délégation en quelque sorte, le vrai pouvoir étant toujours détenu par les Etats.

Enfin, pour répondre à Azerty qui disait : "Pas besoin d'un gouvernement mondial pour acheter à l'extérieur les biens qui nous manquent". OK, mais quand vous faites cela, vous créez un marché. Ce marché est par nature supra national. De deux choses l'une : soit vous le laissez soumis à la main invisible du libéralisme économique, soit vous le régulez. C'est la deuxième voie que choisit Benoît XVI.

Cordialement
Meneau