Cher Tibère,

Voilà qui me plaît mieux que votre analyse initiale, et qui me semble être une critique fondée qui ne trahit pas la pensée de Benoît XVI.

Moi aussi j'ai relu l'encyclique, et vous avez, me semble-t-il, raison de relever que cette fameuse Autorité mondiale devrait selon le St Père être dotée de certains pouvoirs (pouvoir réglementaire autonome). Il y a effectivement le risque que vous avancez.

Néanmoins je m'interroge sur plusieurs points :
- est-ce que le St Père n'envisagerait pas ces pouvoirs justement pour éviter que l'autorité ne soit confisquée par quelques technocrates peu scrupuleux, ou par telle ou telle puissance mondiale déréglée. Car ce pouvoir, il lui fixe quand même des limites sérieuses. A mon avis il veut surtout condamner les mauvaises pratiques de l'ONU ou de l'UE.
- quelle serait l'utilité d'une institution dépourvue de tout pouvoir ? Une coopération suppose qu'ensuite les décisions prises en commun soient appliquées dans chaque état. Cela devrait être le rôle de chaque chef d'Etat une fois rentré chez lui. Mais si l'un d'eux fait défaut ? Exemple : le G8 (ou G-je-sais-plus-combien-maintenant), qu'est-ce qu'il amène comme mise en oeuvre concrète ? Ne gagnerait-il pas à être un peu plus indépendant de certaines puissances ?
- et après tout, est-ce qu'un G8 étendu ne serait pas justement la forme que préconise Benoit XVI, une sorte de coopération internationale, dont le pouvoir est constitué de chaque pouvoir de chaque chef d'Etat ? Une autorité de coordination, qui ne serait dotée que des pouvoirs de chaque chef d'Etat dans son Etat ?

Bon, j'élucubre, certes !
Cordialement
Meneau