servira à vous dire que je n'ai pas le temps aujourd'hui de reprendre la démonstration du père Geffré mais que je le ferai avec plaisir dans quelques temps.

Ca ne sera pas tout de suite car j'ai beaucoup de travail ces temps et que j'ai déjà fait l'imbécile en passant tant de temps que ça sur le FC aujourd'hui, mais je promets d'essayer. Même si c'est seulement cet été, je pense que vous survivrez un moment.

Pour l'heure, vous vous servez des thèses des ennemis de l'église pour la critiquer, je vous laisse réfléchir à ce qu'implique une telle réaction et dans quelle mesure elle est constructive. Qu'est-ce que cela révèle de votre rapport à l'Eglise aujourd'hui?

Je n'accepte pas le concile sans réfléchir, au terme d'un long chemin de réflexion, je considère qu'il est gravement ambigu mais qu'il ne contient aucune erreur réelle (si ce n'est cette ambiguité qui n'est pas acceptable, c'est certain) Par ailleurs, je ne gobe pas, je reçois dans la foi, même si j'ai mis du temps pour ça. Vous ne me connaissez pas, laissez moi au moins le bénéfice du doute. Comment pouvez-vous savoir si je gobe sans réfléchir.

Quant à Benoît XVI, je ne crois pas qu'il accepte qu'on refuse le concile. Il y est très attaché, même s'il a pris la mesure des difficultés qu'il a occasionné. Regardez l'itinéraire du père de Blignères et sa belle humilité. Un exemple à suivre:

Après des recherches approfondies, nous avons été conduits en 1987 à un changement de position sur la liberté religieuse. Nous nous étions trompés sur un point de notre critique. Le magistère n’a pas promulgué quelque chose de contradictoire avec les enseignements antérieurs, comme nous le pensions auparavant et comme continuent à l'affirmer des opposants des deux bords. La Déclaration du Concile sur ce sujet est « faible, équivoque, dangereuse, mais non pas erronée en son enseignement principal ». On peut, sans dissidence et sans néo-modernisme, être en communion avec le Magistère authentique de l'Église. Le Catéchisme de l'Église Catholique, des encycliques de Veritatis splendor à Ecclesia de Eucharistia confirment une continuité substantielle.

Cela n'exclut pas la possibilité de points de désaccord. Une part du discours et de la pastorale actuels en matière d’œcuménisme, de dialogue interreligieux, de rapports avec la société civile, de collégialité, de liturgie, contribue à la crise d’identité que traverse le catholicisme. Les fidèles ont « le droit et même le devoir » (canon 212 § 2) d’attirer l’attention, dans un esprit constructif, sur les aspects négatifs. Nous l’avons fait respectueusement — par des mémoires au Saint-Siège ou des articles — à propos d’Assise, des repentances, du statut de la messe traditionnelle. Nous sommes conscients qu’il revient à l’autorité un rôle décisif pour dénouer la crise. Des éclaircissements dogmatiques, précisant ceux des textes qui ont donné lieu aux interprétations erronées, nous paraissent notamment nécessaires.

Loin d'avoir son intelligence et son savoir, je me reconnais pourtant un peu dans le parcours de cet homme que j'admire. C'est beau l'humilité.

Je ne vous prends pas pour un idiot et vous demande pardon si j'ai pu vous le laisser croire. En espérant que vous m'accorderez la même faveur.

Cordialement,

VS