Mon contradicteur reprend l'intégralité de la citation de Saint Augustin et donc la suite de ce que j'avais cité :

Pour le moment il s'agit de ce qui regarde ceux qui ont le coeur simple; et comme il est à craindre que l'on n'ait un coeur double à l'égard de ceux à qui le cœur peut être caché, c'est-à-dire à l'égard des hom mes, voilà pourquoi il a fallu donner ce commandement. Car il n'est à peu près personne qui veuille avoir à faire à un cœur double. Or il ne peut se faire qu'un homme accorde quelque chose à un homme avec un coeur simple, s'il n'exclut pas toute vue de profit temporel et n'agit pas avec cette intention désintéressée que nous avons assez longtemps expliquée plus haut, quand nous parlions de l'oeil simple.

Pour en conclure que :

Mais j'ai d'ailleurs dit ailleurs que les droits de Dieu et les droits des hommes n'étaient pas contradictoires, mais formaient un tout bien exprimé dans la première formule faite pour les cœurs simples, qui selon saint Augustin se développe afin d'éviter toute interprétation intéressée dans la deuxième formule décomposant le précepte en deux parties.

On tourne en rond : la conclusion est un peu hâtive si l'on entend par "les droits des hommes" ceux exprimés dans la DDH. Car qui sont ces coeurs simples qui excluent toute vue de profit temporel et qui sont désintéressés ?

St Augustin précise dans le même texte :

On ne peut avoir l'oeil simple, ni servir Dieu comme seul maître, si on ne rapporte tout le reste, même le nécessaire, à ce but unique, c'est-à-dire au royaume de Dieu.
(...)
Nous devons donc faire du bien à tous avec un coeur simple, seulement en vue du royaume de Dieu, et non pour nous procurer des avantages temporels soit uniquement, soit conjointement avec le royaume de Dieu

... ce qu'est naturellement tout tenant de la DDH, qui reconnaît chacun libre de professer n'importe quelle religion, ou de n'en professer aucune, de croire en Dieu ou de n'y pas croire !!!

Autrement dit : la DDH et les droits de Dieu forment un tout pour les coeurs simples acquis à Dieu... ces mêmes coeurs simples ne croyant éventuellement pas en Dieu (comme la DDH leur en reconnaît le droit).

On est toujours soit en pleine restriction mentale, soit en pleine contradiction.

Cordialement
Meneau