Bien au contraire, je vois très bien ce que vous voulez signifier.

Voilà le paragraphe de DH qui fait vraisemblablement vos délices :

"Si, en raison des circonstances particulières dans lesquelles se trouvent des peuples, une reconnaissance civile spéciale est accordée dans l'ordre juridique de la cité à une communauté religieuse donnée, il est nécessaire qu'en même temps, pour tous les citoyens et toutes les communautés religieuses, le droit à la liberté en matière religieuse soit reconnu et respecté." (n°6 § 3)

Telle fut effectivement la situation de l'Espagne de 1967 à 1978 (je ne m'attarderai pas sur le cas Monaco...).

Mais encore une fois, une telle proposition est inadmissible. Vatican II pose la règle suivante : le régime de non-coaction est le seul possible absolument. Dans ce contexte, la confessionnalité de l'Etat est en option.

En revanche, dans la perspective "ante-conciliaire", la "reconnaissance civile spéciale [...] accordée dans l'ordre juridique de la cité" à notre Mère la Sainte Eglise n'est pas simplement matière à option. Quant au régime de non-coaction, il peut être reconnu comme admissible dans une situation donnée ; il n'est certainement pas le seul possible absolument.

Où l'on voit qu'avec Vatican II le principe devient option (avant de disparaître purement et simplement dans les faits) et la possible tolérance devient droit naturel...


Quels ont été les fruits de tout cela en Espagne ? 11 après la réforme de 1967 en application de Vatican II : abandon du catholicisme religion d'Etat, abandon du Concordat de 1953 avec le consentement de la curie de Jean-Paul II. Un seul évêque eut la décence et le courage de protester contre cette laïcisation de l'Etat espagnol : Mgr Guerra Campos, Evêque de Cuenca...

La vérité, c'est que la confessionnalité de l'Etat ne résisite pas à la liberté religieuse de Vatican II.


A propos, puisque maintenant c'est à mon tour de vous interpelez, que pensez-vous de la déclaratin suivante ?...

« Un État moderne ne peut pas faire de l’athéisme ou de la religion un de ses fondements politiques. L’État, loin de tout fanatisme ou sécularisme extrémiste, doit promouvoir un climat social serein et une législation appropriée qui permette à chaque personne et à chaque confession religieuse de vivre librement sa foi, de l’exprimer dans les domaines de la vie publique et de compter sur des moyens et des lieux suffisant pour apporter les richesse spirituelles, morales et civiles à la vie du pays. »

Jean-Paul II, Homélie à La Havane, le 25 janvier 1998 DC 2177 du premier mars 1998, pages 230-231.

Cordialement

N.M.