Je suis toujours surprise de constater le manque d'imagination des "latins", aussi bien NOM que VOM dans la composition des nouvelles oeuvres : beaucoup sont reprises des choeurs byzantins :

- le Notre Père de Kedroff, très en vogue, dont les paroles, pas du tout adaptées au français, obligent à traîner sur des syllabes ou à en rajouter d'autres pour coller à la musique (pour qui connait l'original, c'est à hurler !)

-le magnifique hymne Hijé Cheruvimi (en caractères latins, cela ne donne rien), si beau et littéralement massacré dans nos églises, et que l'on chante parfois en lieu et place du Tantum Ergo, on se demande bien pourquoi !

N'a-t-on plus de compositeurs valables en occident latin que nous soyons obligés de "piquer" dans le répertoire magnifique de nos amis russes ? Il est vrai que pour bien chanter les louanges de Dieu, il faut avoir la Foi, comme Fra Angelico savait si bien peindre les scènes de l'Evangile, tout enflammé qu'il était de l'amour de Dieu et de Ses oeuvres.

On dit que lorsque le Grand-Duc Vladimir a voulu convertir la Rouss au christianisme, il hésitait entre Byzance et Rome. Il envoya des émissaires dans les églises des deux rites, ils revinrent conquis par les chants entendus à Sainte Sophie : ils se croyaient arrivés au paradis.

Il choisit donc l'orthodoxie.

La Russie passée au schisme byzantin pour la seule beauté de la musique !

C'est un moyen de conversion inouï. Songez à l'âme d'un musulman ou d'un païen, resté dans l'ignorance invincible, et qui entend soudain en passant près d'une église une musique d'une indicible et divine beauté. Imaginez le choc dans son âme et le bonheur qui l'inonde tout à coup !

Cela devrait nous faire réfléchir et inspirer les compositeurs.