Ou du moins tous ceux qui n'étaient pas de mauvaise foi, tous ceux qui avaient le sens de l'Eglise. Ce moyen, c'était évidemment, comme l'avaient d'ailleurs fait tous les conciles précédents (du moins ceux qui sont reconnus par l'Eglise), d'engager l'infaillibilité personnelle du Saint Père sur tous les textes litigieux. C'était extrêmement facile, il suffisait de rajouter que la doctrine définie était obligatoire et de jeter l'anathème sur tous ceux qui refuseraient de s'y soumettre. Après approbation du pape un tel texte aurait été infaillible et même s'il avait été dans le sens de la "réforme", comme vous dites, les pères du Coetus internationalis, Mgr Lefèbvre en tête, auraient été les premiers à s'y soumettre.
Mais justement, c'est cela qui a été refusé au Coetus internationalis et à Mgr Levebre qui seuls le réclamaient. A la paix qu'aurait entraîné une définition claire et infaillible on a préféré cette confusion dont nous soufrons tous et qui ne vient que du manque d'autorité délibéré des textes en questions.
Et si on a préféré l'équivoque à la clarté, c'est que l'on savait trop bien que si l'Eglise avait engagé son infaillibilité sur ces textes, en raison justement de cette infaillibilité, leur contenu aurait été très différent et que l'on voulait pouvoir s'écarter de la doctrine de l'Eglise.
Vous voyez là, l'action de l'Esprit Saint, moi j'y vois, au contraire, un congé volontairement donné à ce même Esprit Saint afin de pouvoir aménager ce concile sans lui (et donc contre lui).