Ces valeurs spirituelles et morales n'apportent pas le salut.
Il y faut en plus la foi et le baptême selon la parole de Notre Seigneur "Qui croira et sera baptisé sera sauvé. Qui ne croira pas sera condamné"
Ces valeur spirituelles et morales ne peuvent que contribuer à rendre ces âmes réceptives à la prédication du missionnaire qui leur enseigne la foi et c'est en cela seulement qu'elles peuvent apporter un rayon de la Vérité qui illumine tous les hommes.
Non il ne fallait pas qu'à chaque phrase de cette Déclaration, rappeler que notre devoir est d'annoncer le Christ, mais c'était au moins nécessaire lors de la conclusion.
Cela a été rappelé au paragraphe précédent, certes, mais ce paragraphe est purement théorique et ce rappel est oublié lorsqu'on veut en tirer les conséquences pratiques.
Mais reprenons ce paragraphe précédent :

L'Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu'elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu'elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la Vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d'annoncer sans cesse, le Christ qui est " la voie, la vérité et la vie " (Jean 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s'est réconcilié toutes choses (4).

Il est parfait n'est-ce pas, mais il n'a pas encore défini notre devoir à nous, ce qui arrive au paragraphe suivant. Quelle conséquence logique serions nous donc en droit d'attendre d'un tel principe ? Quelque chose comme ceci :

Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par la parole et l'enseignement, ils prêchent sans cesse la bonne nouvelle de l'évangile en s'appuyant sur tout ce que ces fausses religion ont pu conserver de bon, afin de les ramener tous à l'unique Église du Christ.

ou une autre formule du même style, l'essentiel étant que l'accent principal soit mis sur le devoir missionnaire sans pour autant taire les difficultés dues à l'attachement de ces pauvres âmes à leurs fausses religions.
Or ce que dit Nostra Artate, c'est tout le contraire :

Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec ceux qui suivent d'autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux.

Le devoir d'annoncer le Christ est ramené à un simple témoignage de foi et de vie chrétienne, l'essentiel étant le dialogue et la collaboration pour qu'ils progressent dans leurs valeurs spirituelles, etc.
N'est-ce pas tout le contraire des principes annoncés au paragraphe précédent. Le problème est qu'il n'y a qu'à cela que nous sommes exhortés, les beaux principes rappelés au paragraphe précédent sont totalement dépourvus de conséquence pratique.
Si on observe ces prescriptions à la lettre, on abandonne toute forme d'apostolat pour ne se consacrer qu'au dialogue interreligieux.
Dieu merci, c'est ce que n'a pas fait le Frère Prem Bhai et c'est tout à son honneur et c'est aussi en quoi il n'est pas du tout conciliaire.