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JUIN 2001 A JUILLET 2003

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Extrait de l'homélie du P. Cantalamessa Imprimer
Auteur : zouave canadien
Sujet : Extrait de l'homélie du P. Cantalamessa
Date : 2003-07-02 00:22:38

"Toute souffrance, pas seulement celle des croyants
Celui qui s´est plongé dans les eux du Jourdain et les a purifiées pour tous les baptêmes, s´est aussi plongé dans les eaux de la tribulation et de la mort, en en faisant un instrument de salut potentiel. 1 Pi 4, 1: "Celui qui a souffert dans son corps a rompu définitivement avec le péché". Souffrir, a écrit le Saint-Père dans la Lettre apostolique Salvifici Doloris, signifie devenir particulièrement sensibles, particulièrement ouverts à l´oeuvre des forces de salut de Dieu offertes à l´humanité dans le Christ. Dans cette souffrance rédemptrice, ajoute le Saint-Père, le Christ s´est ouvert dès le commencement et s´ouvre constamment, à toute souffrance humaine. Mystérieusement donc, toute souffrance, et pas seulement celle des croyants, accomplit ce qui manque à la Passion du Christ.

Les religions non-chrétiennes
Mais nous arrivons, vénérables pères et frères, à la question la plus actuelle: pouvons-nous admettre qu´il y ait une autre voie encore par laquelle le Christ attire à lui tous les hommes? Et c´est-à-dire à travers ce qu´il y a de vrai et de valide dans les autres religions? Le concile et le magistère n´ont pas exclu cette possibilité qui est maintenant activement explorée par la théologie.

Positivement voulues par Dieu
La préoccupation pour le moment est de reconnaître aux autres religions une existence non seulement de fait, dans le plan divin du salut, mais aussi de droit, de façon à retenir qu´elles sont non seulement tolérées, mais aussi positivement voulues par Dieu, comme l´expression de l´inépuisable richesse de sa grâce et de sa volonté que tous les hommes soient sauvés.

Pas détaché du mystère pascal
Ceux qui vivent au contact direct des grandes religions non-chrétiennes témoignent en effet du bien qu´en reçoivent des centaines de millions de personnes, et la vie spirituelle profonde de prière qu´elles alimentent dans le peuple. Le point délicat est de savoir si cette reconnaissance nous oblige à détacher les autres religions du Christ incarné et de son mystère pascal. Certains le pensent, et mettent en rapport les éléments de bien et de vrai contenus dans les autres religions avec le Verbe éternel, l´Esprit de Dieu. En tant que personnes de la Trinité, affirme-t-on, ceux-ci opéraient dans le monde avant la venue du Christ et continuent d´agir encore après sa résurrection, non en dépendance du mystère du Christ, mais parallèlement à lui, dans un rapport de complémentarité, non de subordination.

Le sang d´un Dieu fait homme
Mais nous devons nous poser une question: pour reconnaître aux autres religions une dignité propre et une existence de droit dans le plan divin de salut, est-il nécessaire de les détacher du mystère pascal du Christ? Ou peut-on obtenir le même résultat en les maintenant en rapport avec celui-ci? (...) Si nous croyons que le sang versé sur la Croix est le sang d´un Dieu fait homme, nous ne trouvons pas exagérée l´affirmation qu´une seule goutte de celui-ci peut sauver le monde entier(...).

Une messe sur le monde
Au cours de la controverse janséniste, la mode était aux crucifix aux bras reserrés, quasi parallèles au corps, qui créaient un espace très limité. C´était pour affirmer que le Christ n´était pas mort pour tous, mais seulement pour le petit nombre des élus et des prédestinés. Terrible conviction, que l´Eglise a rejetée péniblement. Ne retournons pas aux crucifix aux bras reserrés, conservons-lui les bras étendus pour embrasser le monde entier, conservons à l´événement du Calvaire sa dimension cosmique. Ce qui s´est célébré sur le Golgotha le premier Vendredi saint, et que nous célébrons chaque année en ce jour, c´est vraiment une messe sur le monde.

Une certain droit
Une chose est sûre et c´est de là que doit partir toute théologie chrétienne des religions - je ne dis pas tout dialogue interrligieux, mais je dis toute théologie chrétienne des religions - la chose sûre est la suivante : le Christ a donné sa vie par amour de tous les hommes, parce que tous sont les créatures de son Père et ses frères. Il n´a pas fait de distinctions, son offrande de salut elle-même, au moins cela est sûr, est universelle. Le tort le plus grand, lorsqu´on lui soustrait la majeure partie de l´humanité, ce n´est pas au Christ qu´on le fait, ou à l´Eglise, mais à l´humanité même. Il n´est pas possible de partir de l´affirmation que le Christ est l´offre de salut, suprême, définitive, normative, faite par Dieu au monde, sans en même temps reconnaître, en tant que chrétiens, une exigence, et même un droit de tous d´appartenir d´une certaine manière à cette voie, et de bénéficier de ce salut. Autrement, oui, Dieu ferait acception de personnes et ne donnerait pas à tous les mêmes possibilités.

Le souffle universel du Vendredi Saint
De là le souffle universel qui caractérise les rites du Vendredi saint. Dans la prière universelle nous prions bientôt pour tous les hommes te toutes les femmes du monde, parce que nous croyons que pour tous le Christ est mort. Le commandement du Christ reste toujours de rigueur: "Allez dans le monde entier, proclamez l´Evangile à toute créature". Elle reste ouverte la mission auprès des nations, elle n´aurait plus raison d´être si l´Evangile n´était pas destiné à toutes les nations. Nous devons seulement passer de la motivation négative à la motivation positive: ne pas baser notre évangélisation sur la pensée que s´ils n´arrivent pas à connaître le Christ les gens se damnent, mais sur la pensée de partager, le désir de partager avec tous les hommes du monde le don immense que le Christ est pour nous."

Je vous rappele que ce discours a été fait en présence de Jean-Paul II et donc avec son approbation.

Lorsque l'on affirme que "par son incarnation le Christ s'est en quelque sorte uni à tous les hommes"Vatican II) et que "L'Esprit Saint est mystérieusement présent dans tous les hommes"Jean-Paul II) il ne reste qu'un pas à franchir avant d'affirmer que tous sont sauvé.

Pour plusieurs catholique l'Église du Christ ne signifie pas l'Église catholique romaine mais plutôt l'humanité toute entière.

En ce qui concerne Honorius, je dis la même chose que vous: il n'a pas lutté avec suffisament d'énergie contre l'hérésie. Et c'est justement un des principaux défauts de la hiérarchie actuelle. La crise de l'Église est avant tout une crise d'autorité.


La discussion

      Vatican II et l'Evangile..., de Athanasios D. [2003-06-30 17:22:26]
          nouvelle foi ?, de GDB [2003-06-30 19:23:41]
              Re : nouvelle foi ?, de stephanopoulos [2003-06-30 23:59:56]
                  Re : nouvelle foi ?, de Réginald [2003-07-01 02:23:02]
                      Re : nouvelle foi ?, de stephanopoulos [2003-07-02 01:53:36]
          Re : Vatican II et l'Evangile..., de zouave canadien [2003-06-30 23:36:41]
              Premièrement..., de Athanasios D. [2003-07-01 10:27:12]
                  Mauvaise conception du rôle de l'Esprit, de zouave canadien [2003-07-01 18:53:39]
                      La 1ère partie..., de Athanasios D. [2003-07-01 22:03:17]
                          Extrait de l'homélie du P. Cantalamessa, de zouave canadien [2003-07-02 00:22:38]