Nous avons parlé du prêtre et de la beauté du sacerdoce
Jérusalem -  2004-09-20 18:33:03

Nous avons parlé du prêtre et de la beauté du sacerdoce

L'abbé Guy Gilbert, le "curé des loubards", célèbre pour son blouson de cuir, ses santiags, ses cheveux longs et son parler argotique, possède une qualité qui fait largement défaut aux lièvres mitrés qui nous gouvernent : un certain courage intellectuel. Lorsqu'une chose lui semble vraie à dire ou à faire, il n'hésite pas à la dire ou à la faire. Et ceci, notamment sur le plan de la foi et de l'Eglise, où les susdits lièvres mitrés sont le plus habituellement défaillants. En témoigne une petite lettre de lui publiée dans La Croix du 2 juillet 1999. "En face du petit sommet, la nouvelle basilique d'Ecône s'illumine. Cette lumière, de loin, m'appelle. Mes frères intégristes sont là. Beaucoup m'en parlent. Je décide d'aller leur parler avant mon départ. Après la messe réunissant dans le petit village de Farinet une assistance chaleureuse et familiale, je pars à Ecône. Visiter la basilique n'était absolument pas mon but. Je voulais rencontrer mes frères chrétiens. J'avais averti que je désirais les saluer. Le supérieur du séminaire, Benoît, grand et hiératique, m'accueille, avec quelques séminaristes. Soutanes strictes, évidemment. Elles me rappellent celle que j'ai porté sept ans. J'y étais fort attaché. Je l'ai toujours gardée. Même si mon blouson noir est, depuis trente ans, ma tenue de combat. Nous avons tout de suite évoqué la différence de nos looks et leur symbole. J'ai évidemment dit que je ne pouvais séparer mes engagements de prêtre et d'éducateur. J'ai affirmé ce lien intime entre ma passion de Dieu et de l'homme blessé qui m'a conduit dans une aventure apostolique où l'Eglise a su me faire confiance. Nous avons parlé du prêtre et de la beauté du sacerdoce. Pas de phrases plates pour le dire. Seulement des mots qui cachaient nos divergences pour vivre le Christ au coeur d'un monde dont l'Eglise est si loin. Une photo demandée par le supérieur nous a réunis. "Priez pour moi", ai-je lancé à mes frères chrétiens. Benoît m'a demandé la réciproque. Si j'étais venu pour honorer le loubard Farinet [Robin des Bois], je me devais aussi de dire à d'autres "loubards" de l'Eglise d'Ecône qu'ils étaient mes frères aimés. Seuls, d'innombrables petits pas de l'amour nous rassembleront un jour." Source : Fideliter n°132