traductor, traditor ...
Luc Perrin -  2011-03-17 12:07:33

traductor, traditor ...

Je ne sais si, avec votre goût pour la promotion urbi et orbi de l'herméneutique de rupture (réprouvée par le Magistère et dès Paul VI), vous n'exagérez pas grandement les supposées novations supposément introduites dans la théologie du sacerdoce. Le lien à l'évêque a été renforcé via une institution comme le conseil du presbyterium mais il n'a jamais été contesté dans les siècles antérieurs. Je ne vois pas en quoi le prêtre "ad missam" était moins le prolongement de son évêque quand il célébrait la sainte Messe. Ce n'est pas le rapport à l'évêque qui est en cause mais les autres fonctions du ministère sacerdotal, à savoir la prédication et l'évangélisation. Dimensions qui n'ont rien de nouvelles non plus. Il faudrait aussi prendre en compte que l'évêque n'est pas forcément l'ordinaire du lieu (diocèse personnel) et que les prêtres appartenant à des sociétés cléricales, ordres etc. tout en ayant aussi le lien à l'évêque du lieu ont des modalités un peu différentes du prêtre diocésain. Pour ce qui est de la traduction, mauvaise bien sûr et de façon flagrante, que vous préférez "sacrifice de toute l'Église". Elle tombe sous le coup des abus dénoncés par Liturgiam authenticam. On peut légitimement penser que cet abus sera réformé quand la traduction française, fautive sur plusieurs points, sera révisée à son tour. Les évêques francophones y travaillent. Cela a été accompli en langue anglaise où la traduction fautive ICEL "our sacrifice" (notre sacrifice) a été dûment remplacée par "my sacrifice and yours" (mon sacrifice et le vôtre). Non on ne saurait confondre le sacerdoce ministériel et le sacerdoce commun des baptisés : cela c'est l'enseignement, non des néo-liturges toujours en quête d'hérésie à propager de manière insidieuse dans le Corps mystique, mais de Vatican II (Lumen gentium n°10) ; le texte conciliaire renvoie en notes à deux papes : Pie XI et Pie XII mais pas au P. Schillebeeckx op. C'est aussi l'enseignement logique du Magistère post-conciliaire. Le sacerdoce n'est vraiment pas un bon terrain pour vendre l'herméneutique de rupture.