Billot et Marie co-rédemprice
Denis SUREAU -  2008-12-08 14:39:53

Billot et Marie co-rédemprice

Voici le texte du cardinal Billot (in Prophéties de L'Histoire, disponible sur www.hommenouveau.fr) : "Pour quiconque aborde la question de savoir comment et dans quelle mesure la très sainte Vierge Marie a été associée à I'oeuvre de la rédemption du monde, un double écueil est à éviter. Car, en une matière si délicate, il est facile de pécher par excès, non moins facile aussi de pécher par défaut. De pécher par excès, en dépassant la limite que posent, infranchissable, les principes fondamentaux de la révélation chrétienne; de pécher par défaut, en ne tenant pas le compte qu'il faudrait, du rang à part, hors de pair, et de tout point transcendant, où, en deçà de cette limite, les Ecritures nous montrent placée la mère du Rédempteur. La limite qu'on ne peut franchir se détermine (sans parler ici des autres) par une raison fort simple que la foi catholique nous impose, savons: que la Vierge elle-même avait besoin de rédemption; qu'elle était, elle aussi, ait nombre de ceux que le péché d'Adam avait perdus, et que tout ce qu’il y a en elle de grâces, de perfections, de mérites, de sublimes prérogatives et d'incomparables grandeurs, tout cela lui est venu de la rédemption qui est dans le Christ Jésus, per redemptionem quae est in Christo Jesu (Ro 3,24). Sa condition donc ne diffère en rien de la nôtre sous ce rapport, el comme il est évident que nous ne pouvions coopérer, en quoi que ce soit, à l'acquittement de la rançon exigée par la justice divine pour notre libération, il est évident de la même évidence, qu'à la satisfaction et au mérite propre de la rédemption commune, Marie, rachetée elle aussi (disons plutôt, elle la première), n'a pu avoir, et par là même, n'a eu effectivement aucune part. Si donc, par ce litre de co-rédemptrice que quelques auteurs modernes n'ont pas craint de lui donner, on entendait une contribution quelconque apportée par elle au prix même de la rédemption de Jésus-Christ, ce serait à mettre au compte de ces pieux excès que l'intention excuse sans doute, mais qui n'en sont pas moins, objectivement parlant, en opposition formelle avec les données les plus certaines du dogme catholique."