CCFD, un éclairage intéressant
BONNOU -  2006-05-10 16:13:15

CCFD, un éclairage intéressant

Je cherchais des infos sur le CCFD; savoir ce qu'il y a derrière, sa philosophie, ses tendances. La pub accrue que lui font nos paroisses géographiques m'ont poussé à m'intéresser un peu plus au CCFD. Voilà ce que je viens de lire dans une de leur revue laissée sur la table de presse de la paroisse de ma ville. Au moins c'est clair; le parallèle entre dirigeant du CCFD et partis de gauche est clairement mis en évidence. A chacun après ça de choisir où il met sa confiance. --------------------------------------------------------------------- CCFD FMD 209-210 / JANVIER FEVRIER 2006 Joël Thomas Un « humaniste croyant » Le Ccfd a un nouveau président. Joël Thomas a succédé à Xavier Lamblin. Membre de l’Action catholique ouvrière, il a une longue expérience de l'entreprise et du syndicalisme. Depuis le 1er janvier 2006, le Ccfd a un nouveau président : Joël Thomas. Après six ans et deux mandats à la tête de l'association, Xavier Lamblin a estimé qu'il était temps pour lui de passer le relais. Son successeur, âgé de cinquante huit ans, est membre de l'Action catholique ouvrière (I'Aco est l'un des 28 Mouvements et Services qui composent le Ccfd). Actuellement en congé de fin de carrière, il a accompli l'ensemble de sa trajectoire professionnelle au sein d'entreprises (Thomson, Alcatel) spécialisées dans les systèmes de communication civils ou militaires. Mais ce sont ses engagements qui marquent le plus son parcours. À vingt et un ans, en 1968, il entre à la Cfdt C'est parmi les gens qu'il y côtoie qu'il rencontre celui qui va, en 1974 à l'occasion de la préparation du baptême de sa fille, le guider vers l'Aco. « Depuis un drame familial, la foi n'avait plus de sens pour moi. J’étais indifférent. Avec les copains en équipe Aco, je suis donc revenu vers l’Église. Pour nous, le travail syndical était une manière de témoigner d’une foi en action. » Des années riches Commencent alors des années riches pour le militant £épreuve de la guerre d'Algérie, vécue par son père, gendarme, l'a sensibilisé aux questions internationales et au sort des nations nouvellement indépendantes. Les décennies 1970 et 80 sont celles du coup d'État du général Pinochet au Chili (1973), de la guerre du Vietnam, de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud, de Solidarnosc en Pologne et, en France, du combat des ouvriers de chez Lip pour sauver, en autogestion, le fleuron de l'horlogerie française... Joël Thomas prend, durant ces années, progressivement des responsabilités au sein de l'Aco (qu'il représente auprès du Comité diocésain du Ccfd dans le Val d'Oise), devient en 1980, permanent syndical, entre même dans l'action politique au Parti socialiste et siège au conseil municipal de Sarcelles de 1977 à 1983. Les Trente glorieuses ont modifié la place des ouvriers dans la société française, puis la crise et le début de la désindustrialisation modifient le rapport au travail. Des évolutions qui ne manquent pas d'avoir des incidences sur les orientations de l'Aco. Joël Thomas est alors partie prenante des débats : « On ne pouvait plus s'en tenir au modèle de l'ouvrier conscient de son appartenance et organisé en vue du changement social, Il fallait s'ouvrir au monde du travail tel qu'il était devenu et à ceux qui vivent cette condition définie par le salariat et, hélas, de plus en plus par la précarité ». Cette ligne l'emporte à la Rencontre nationale de 1983. Deux ans plus tard, Joël Thomas devient le secrétaire national de l'Aco. Un poste qu'il occupera six ans, jusqu'en 1991, et qui lui donne l'occasion de siéger au Conseil national du Ccfd (1988 91). Après quoi, il réintègre Alcatel, où pendant les dernières années, il a suivi les contrats de télécommunication conclus avec des opérateurs de grandes agglomérations chinoises, philippines ou vietnamiennes. La libération de l'homme Il a forgé durant tous ces moments d'engagement quelques convictions qui le guident encore. D'abord que « progrès social et démocratie sont indissociables. En matière de développement, les moyens conditionnent la fin. Il faut se méfier des populismes autoritaires, même quand ils parlent le langage du progrès social. » Sa connaissance du monde du travail et des luttes l'amène à considérer avec nuance la mondialisation de l'économie. « Pour les pays émergents, cela peut être une chance d'acquérir des savoir faire, de développer des filières. Mais leur croissance s'appuie actuellement sur une main d’oeuvre sous payée. Heureusement, ces gens ne resteront pas esclaves toute leur vie ! » Engagements et convictions s'enracinent aussi pour Joël Thomas dans les valeurs chrétiennes. « Si l(homme a été créé à l’image de Dieu, alors oeuvrer à la libération de l’homme est intimement lié à la foi. Je me définis comme un humaniste croyant. Jésus nous a lancé un message d'amour et de libération, un appel à mettre sa vie au service des autres. » Un appel que Joël Thomas a suivi jusque là, et que le Ccfd lui permettra certainement de prolonger. Thierry Brésillon