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Tsunami au Japon: les dernières heures d'un prêtre québécois. Imprimer
Auteur : FilsDeMarie
Sujet : Tsunami au Japon: les dernières heures d'un prêtre québécois.
Date : 2011-03-15 07:17:54

(Québec) C'est en voulant retourner auprès de ses paroissiens qu'André Lachapelle, un prêtre québécois de 76 ans, a perdu la vie après le tremblement de terre qui a secoué le Japon, sa seconde patrie.

Lorsque la première secousse du séisme a frappé, vendredi, M. Lachapelle se trouvait dans une cathédrale de Sendai, où il assistait à une réunion avec d'autres membres du mouvement catholique des charismatiques. Il s'est réfugié dans un parc et n'a pas été blessé, indique Guy Charbonneau, le supérieur général de la Société des Missions-Étrangères, basée à Laval, dont faisait partie André Lachapelle.

Ses collègues lui avaient offert de rester dormir à Sendai. Mais le prêtre québécois tenait à rentrer à Shiogama, une ville située à environ une demi-heure de Sendai où se trouvait la paroisse dont M. Lachapelle était le curé.

«Il a dit : "Non, je veux retourner dans ma paroisse"», relate M. Charbonneau, qui connaissait bien M. Lachapelle et lui avait déjà rendu visite au Japon. «Il voulait voir comment étaient ses gens et s'il y avait des dégâts dans son coin.» Dans sa paroisse, un mur avait même été érigé pour calmer les vagues en cas de tsunami. Malheureusement, il n'a pas suffi à contenir celles qui ont déferlé vendredi sur les côtes du Japon, qui s'élevaient à plus de 10 mètres de haut.

Crise cardiaque

Sur la route de Shiogama, André Lachapelle a été victime d'un arrêt cardiaque, selon les informations que les autorités médicales japonaises ont transmises à la Société des Missions-Étrangères. Son corps a été retrouvé sur la route, hors de l'eau, par des policiers.

«Il est mort d'une crise cardiaque massive, précise M.Charbonneau, probablement suite au tremblement de terre, au tsunami. Tout ça a été un dur coup pour lui. Mais il n'est pas mort noyé ou emporté dans son auto. Ils l'ont trouvé près de l'hôpital. Peut-être qu'il essayait d'y aller parce qu'il sentait que son coeur ne fonctionnait pas.»

Depuis le tremblement de terre, M. Charbonneau n'avait pas eu de nouvelles de M. Lachapelle. C'est finalement vers 7h, samedi matin, qu'un policier de Laval, informé par le ministère des Affaires étrangères, est venu cogner à sa porte pour lui annoncer la mort de son confrère.

«C'est vraiment triste de perdre un collègue missionnaire dans des circonstances comme un tremblement de terre. [...] Ça laisse un grand vide là-bas, pour nous et pour la famille», dit M. Charbonneau, qui a vu M. Lachapelle pour la dernière fois l'été dernier, alors que celui-ci était en vacances et fêtait le cinquantième anniversaire de son sacerdoce.

Joint dimanche après-midi à Gatineau, le frère d'André Lachapelle, Pierre, était ému en pensant que son frère a perdu la vie alors qu'il était encore en santé. «Il était en pleine forme et il avait encore plein de projets», dit l'homme de 70 ans, qui parlait à son frère plusieurs fois par année au téléphone. «C'est vraiment triste.»

Né à Saint-Jacques-de-Montcalm, dans Lanaudière, le 1er juin 1934, André Lachapelle résidait au Japon depuis 50 ans. Il est arrivé là-bas à l'âge de 26 ans et a appris le Japonais, qu'il parlait couramment. Durant 25 ans, il a enseigné dans une école supérieure avec les Ursulines.

À 76 ans, M. Lachapelle cumulait toujours plusieurs fonctions. En plus d'être prêtre et responsable diocésain des charismatiques, il travaillait comme aumônier catholique dans une prison à Sendai. «Ça faisait des années qu'il écoutait et accompagnait les prisonniers, souligne M. Charbonneau. Pas seulement les catholiques, tous ceux qui voulaient avoir de l'aide. Il travaillait aussi avec des pasteurs protestants et des moines bouddhistes.»

Amoureux des livres, de la culture, André Lachapelle aimait aussi skier dans les montagnes près de Sendai. Mais il était avant tout dévoué à son travail, souligne Guy Charbonneau.

Le corps d'André Lachapelle restera au Japon, indique son frère, même si une cérémonie est prévue au Québec pour le prêtre.

«C'est un choc»

L'un des prêtres de la Société des Missions-Étrangères au Japon, Emile Rodrigue Eteme, ne réalisait toujours dimanche pas que son confrère André Lachapelle les avait quittés à la suite du séisme qui a secoué l'île de Honshu vendredi.

«C'est un choc. J'ai appris la nouvelle à minuit [samedi], je n'ai pas pu dormir. Même hier, quand j'ai célébré la messe, au moment de citer le nom des morts, je n'ai pas été capable de prononcer le nom d'André», a-t-il confié au Soleil lorsque joint dans la région de Morioka, fortement touchée par le séisme.

Le Camerounais qui a résidé un an au Québec s'est rappelé du bonheur qu'il avait à côtoyer l'homme de 76 ans, qu'il croisait tous les mois lors de la rencontre de la paroisse. «Il m'a toujours donné des conseils, j'étais vraiment proche de lui... C'est vraiment très difficile», partage-t-il, la voix brisée. «C'est une grande perte pour nous. Il ne parlait pas beaucoup, mais quand il parlait c'était des paroles sages», ajoute-t-il, en rappelant que M. Lachapelle avait été récemment décoré pour ses 25 années en fonction comme aumônier catholique dans une prison de Sengai.

Source.




La discussion

 Tsunami au Japon: les dernières heures d'un prêt [...], de FilsDeMarie [2011-03-15 07:17:54]