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«La complaisance du péché n’a pas mordu son âme» (Dimanche : bréviaire et missel) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : «La complaisance du péché n’a pas mordu son âme» (Dimanche : bréviaire et missel)
Date : 2011-03-12 22:34:55



Dimanche 21 Février 2010

PREMIER DIMANCHE DE CARÊME

I. BRÉVIAIRE ROMAIN (1568-1960)

Premier Nocturne

De la Seconde Épître de saint Paul apôtre aux Corinthiens
1. (6, 1-10) Puisque nous sommes ses collaborateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. En effet, il dit: «Au moment favorable, je t’exauce; au jour du salut, je te viens en aide.» (Is 49, 8) C’est maintenant le temps vraiment favorable c’est maintenant le jour du salut. Nous ne donnons à personne aucune occasion de chute, pour que notre ministère ne soit pas décrié. Au contraire, nous nous comportons en tout comme il convient à des ministres de Dieu: avec une grande endurance dans les calamités, les détresses, les angoisses, dans les coups, les prisons, les émeutes, dans les fatigues, les veilles, les jeûnes; avec intégrité, intelligence, patience, affabilité; dans l’Esprit-Saint, dans la charité sincère, dans la Parole de vérité, dans la puissance de Dieu; avec les armes de la justice pour attaquer et nous défendre; à travers gloire et déshonneur, à travers blâmes et éloges; on nous prend pour des imposteurs, quand nous sommes véridiques; pour des inconnus, quand nous sommes bien connus; pour des mourants, et voilà que nous vivons; pour des gens qu’on châtie, et nous échappons à la mort; pour des gens tristes, quand nous sommes toujours joyeux; pour des pauvres, quand nous faisons tant de riches; pour des gens qui n’ont rien, quand nous possédons tout.

2. (6, 11-16) Nous vous avons parlé en toute liberté, Corinthiens; notre cœur s’est grand ouvert. Vous n’êtes pas à l’étroit chez nous; c’est dans vos cœurs que vous êtes à l’étroit. Payez-nous donc de retour; je vous parle comme à mes enfants, ouvrez tout grand votre cœur, vous aussi. Ne formez pas avec des incroyants d’attelage disparate. Quel rapport en effet entre la justice et l’iniquité? Quelle union entre la lumière et les ténèbres? Quelle entente entre le Christ et Bélial? Quelle association entre le croyant et l’incroyant? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles? Or, c’est nous qui le sommes, le temple du Dieu vivant, ainsi que Dieu l’a dit: «J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.» (Lv 26, 12)

3. (7,4-9a) Je suis tout rempli de consolation; je surabonde de joie dans toutes nos tribulations. De fait, à notre arrivée en Macédoine, notre pauvre être ne connut pas d’apaisement. De tous côtés des tribulations: au dehors, des luttes; au dedans des craintes. Mais le Dieu qui console les faibles nous a consolés par l’arrivée de Tite. Il nous a consolé non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que vous-mêmes lui aviez donnée. Il nous a fait part de votre ardent désir, de votre désolation, de votre zèle pour moi, si bien que ma joie s’en est encore accrue. Vraiment, si je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette pas. Et si je l’ai regretté, – je vois bien que cette lettre vous a, ne fût-ce qu’un instant, attristés –, je m’en réjouis à présent. Non certes de ce que vous avez été attristés, mais de ce que cette tristesse vous a portés au repentir.

Deuxième Nocturne

Sermon de saint Léon, pape (Sermon 29 [Migne: 42], 1-2: SC 49, 43-46)
4. Pour vous prêcher, frères très aimés, le jeûne le plus sacré et le plus solennel, pourrais-je trouver exorde mieux adapté que les mots de l’Apôtre en qui le Christ lui-même parlait? Je commence donc par vous redire ce qui vient d’être lu : «C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est maintenant le jour du salut.» Sans doute, il n’est aucun temps qui ne soit plein des dons divins et toujours par sa propre grâce nous est offert l’accès à la miséricorde de Dieu; maintenant cependant il convient que tous les esprits portés avec plus d’ardeur au progrès spirituel soient animés d’une confiance plus assurée, alors que le retour du jour de notre Rédemption nous invite à tous les devoirs de la miséricorde. Ainsi, le corps et l’âme purifiés, nous célébrerons le mystère, qui l’emporte sur tous les autres, de la Passion du Seigneur.

5. De tels mystères certes exigeraient une dévotion sans défaillance et une révérence sans relâche en sorte que nous demeurions sous le regard de Dieu, tels qu’il convient de nous trouver en la fête même de Pâques. Mais cette force d’âme n’est l’apanage que d’un petit nombre! Une observance plus austère se relâche par suite de la fragilité de la chair, tandis que le zèle se détend sous l’effet des activités diverses de cette vie, il est inévitable que les cœurs même religieux se ternissent de la poussière du monde. Aussi la Providence divine a-t-elle ménagé une institution salutaire afin qu’un entraînement de quarante jours nous procure un remède pour restaurer la pureté de nos âmes. Pendant ces jours, les fautes des autres temps sont rachetées par les œuvres de miséricorde et consumées par des jeûnes rigoureux.

6. Nous allons donc, mes chers frères, aborder ces jours mystiques et consacrés à la purification des âmes ainsi qu’aux jeûnes salutaires. Veillons à observer les préceptes de l’Apôtre, «purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit.» Alors, après répression des conflits qui opposent l’un à l’autre ces deux éléments, l’âme qui, placée sous la conduite de Dieu, doit à son tour diriger le corps, obtiendra la dignité de son empire. Désormais, nous ne donnerons à personne aucune occasion de chute, pour que nous ne soyons plus exposés aux reproches des contradicteurs. En effet, c’est à bon droit que les infidèles nous adresseront des critiques et c’est dans nos vices mêmes que les langues impies trouveront des armes pour nuire à la religion si la manière de vivre de ceux qui jeûnent est en désaccord avec la pureté d’une parfaite abstinence. Ce n’est pas en effet dans la seule abstention de nourriture que réside le tout de notre jeûne et il n’y a aucun profit à soustraire la nourriture au corps si l’âme ne se détourne de l’injustice.

Troisième Nocturne

Suite du saint évangile selon saint Matthieu (4, 1-11 – trad. du Lectionnaire de 1964)
7. En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être mis à l’épreuve par le diable. Quand il eut jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Et le tentateur s’approchant lui dit: «Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains». Mais Jésus répondit: «Il est écrit: L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu».
Alors le diable l’emmène dans la Ville Sainte; il le met sur le haut du Temple et il lui dit: «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit: Il a pour toi donné ordre à ses anges, sur leurs mains ils te porteront, afin que tu ne heurtes pas ton pied contre une pierre». Jésus lui dit: «Il est écrit aussi: Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu».
Le diable l’emmène encore sur une montagne très haute; il lui montre tous les royaumes du monde avec leur gloire, et il lui dit: «Tout cela je te le donnerai si tu te prosternes et m’adores». Alors Jésus lui dit: «Arrière, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, c’est lui seul que tu serviras».
Alors le diable le laissa. Voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Homélie de saint Grégoire, pape (Homélies sur les Évangiles 16, 1: SC 485, 348-351)
Plus loin il est dit: «Le diable l’emmène dans la Ville Sainte»; et encore, «Il l’emmène sur une montagne très haute.» Ceci porte habituellement certains à se demander par quel esprit Jésus fut conduit au désert. Mais nous devons croire comme assuré, et hors de question, qu’il fut conduit au désert par le Saint-Esprit. Ainsi son Esprit l’a conduit là où l’esprit malin le trouvera pour le mettre à l’épreuve. Mais, quand il est dit que l’Homme-Dieu fut emmené par le diable sur une haute montagne ou dans la Ville Sainte, voilà que l’âme se refuse à le croire; les oreilles humaines ont horreur de l’entendre. Or, si nous réfléchissons à d’autres faits le concernant, nous verrons que ceux-ci ne sont pas incroyables.

8. Il n’y a pas de doute. Le diable est la tête de tous les méchants. Et tous les méchants sont les membres de cette tête. Ou bien Pilate, ne fut-il pas membre du diable? Ou bien ne furent-ils pas membres du diable les Juifs qui ont fait condamner le Christ, et les soldats qui l’ont crucifié? Alors, pourquoi s’étonner s’il se laisse emmener sur la montagne par celui dont les membres ont pu le crucifier? Il n’est donc pas indigne de notre Rédempteur d’avoir voulu être tenté, lui qui était venu se faire tuer. Il était même juste qu’ainsi, par ses tentations, il surmontât nos tentations, tout comme il était venu par sa mort vaincre notre mort.

9. Cependant il nous faut savoir que la tentation comporte trois moments: la suggestion, la complaisance, et le consentement. Nous, quand nous sommes tentés nous glissons le plus souvent dans la complaisance, ou même dans le consentement, parce que, engendrés du péché charnel, nous portons aussi en nous-mêmes la source de la lutte subie. Mais Dieu, incarné dans un sein virginal était venu sans aucun péché dans le monde; il n’admettait en lui aucune opposition. Il a donc pu être tenté par suggestion. Mais la complaisance du péché n’a pas mordu son âme. Ainsi donc, toute cette tentation diabolique fut au-dehors, nullement au-dedans.

II. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961)



Au Nocturne

De la Seconde Épître de saint Paul apôtre aux Corinthiens
1. (6, 1-10) Puisque nous sommes ses collaborateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. En effet, il dit: «Au moment favorable, je t’exauce; au jour du salut, je te viens en aide.» (Is 49, 8) C’est maintenant le temps vraiment favorable c’est maintenant le jour du salut. Nous ne donnons à personne aucune occasion de chute, pour que notre ministère ne soit pas décrié. Au contraire, nous nous comportons en tout comme il convient à des ministres de Dieu: avec une grande endurance dans les calamités, les détresses, les angoisses, dans les coups, les prisons, les émeutes, dans les fatigues, les veilles, les jeûnes; avec intégrité, intelligence, patience, affabilité; dans l’Esprit-Saint, dans la charité sincère, dans la Parole de vérité, dans la puissance de Dieu; avec les armes de la justice pour attaquer et nous défendre; à travers gloire et déshonneur, à travers blâmes et éloges; on nous prend pour des imposteurs, quand nous sommes véridiques; pour des inconnus, quand nous sommes bien connus; pour des mourants, et voilà que nous vivons; pour des gens qu’on châtie, et nous échappons à la mort; pour des gens tristes, quand nous sommes toujours joyeux; pour des pauvres, quand nous faisons tant de riches; pour des gens qui n’ont rien, quand nous possédons tout.

2. (6, 11-16 et 7,4-9a) Nous vous avons parlé en toute liberté, Corinthiens; notre cœur s’est grand ouvert. Vous n’êtes pas à l’étroit chez nous; c’est dans vos cœurs que vous êtes à l’étroit. Payez-nous donc de retour; je vous parle comme à mes enfants, ouvrez tout grand votre cœur, vous aussi. Ne formez pas avec des incroyants d’attelage disparate. Quel rapport en effet entre la justice et l’iniquité? Quelle union entre la lumière et les ténèbres? Quelle entente entre le Christ et Bélial? Quelle association entre le croyant et l’incroyant? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles? Or, c’est nous qui le sommes, le temple du Dieu vivant, ainsi que Dieu l’a dit: «J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.» (Lv 26, 12) Je suis tout rempli de consolation; je surabonde de joie dans toutes nos tribulations. De fait, à notre arrivée en Macédoine, notre pauvre être ne connut pas d’apaisement. De tous côtés des tribulations: au dehors, des luttes; au dedans des craintes. Mais le Dieu qui console les faibles nous a consolés par l’arrivée de Tite. Il nous a consolé non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que vous-mêmes lui aviez donnée. Il nous a fait part de votre ardent désir, de votre désolation, de votre zèle pour moi, si bien que ma joie s’en est encore accrue. Vraiment, si je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette pas. Et si je l’ai regretté, – je vois bien que cette lettre vous a, ne fût-ce qu’un instant, attristés –, je m’en réjouis à présent. Non certes de ce que vous avez été attristés, mais de ce que cette tristesse vous a portés au repentir.

Suite du saint évangile selon saint Matthieu (4, 1-11 – trad. du Lectionnaire de 1964)
3. En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être mis à l’épreuve par le diable. Quand il eut jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Et le tentateur s’approchant lui dit: «Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains». Mais Jésus répondit: «Il est écrit: L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu».
Alors le diable l’emmène dans la Ville Sainte; il le met sur le haut du Temple et il lui dit: «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit: Il a pour toi donné ordre à ses anges, sur leurs mains ils te porteront, afin que tu ne heurtes pas ton pied contre une pierre». Jésus lui dit: «Il est écrit aussi: Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu».
Le diable l’emmène encore sur une montagne très haute; il lui montre tous les royaumes du monde avec leur gloire, et il lui dit: «Tout cela je te le donnerai si tu te prosternes et m’adores». Alors Jésus lui dit: «Arrière, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, c’est lui seul que tu serviras».
Alors le diable le laissa. Voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Homélie de saint Grégoire, pape (Homélies sur les Évangiles 16, 1: SC 485, 348)
Plus loin il est dit: «Le diable l’emmène dans la Ville Sainte»; et encore, «Il l’emmène sur une montagne très haute.» Ceci porte habituellement certains à se demander par quel esprit Jésus fut conduit au désert. Mais nous devons croire comme assuré, et hors de question, qu’il fut conduit au désert par le Saint-Esprit. Ainsi son Esprit l’a conduit là où l’esprit malin le trouvera pour le mettre à l’épreuve. Mais, quand il est dit que l’Homme-Dieu fut emmené par le diable sur une haute montagne ou dans la Ville Sainte, voilà que l’âme se refuse à le croire; les oreilles humaines ont horreur de l’entendre. Or, si nous réfléchissons à d’autres faits le concernant, nous verrons que ceux-ci ne sont pas incroyables.

III. COMMENTAIRE PATRISTIQUE DE L’ÉVANGILE DU MISSEL DE 1970-2002

La Liturgia Horarum, c’est-à-dire le nouveau bréviaire romain, ne donne pas de commentaire de l’évangile de chaque dimanche, contrairement à la tradition. Cette année l’évangile est le même que dans la forme extraordinaire. On se reportera donc au commentaire ci-dessus.




Collecte
Concéde nobis, omnípotens Deus,
ut, per ánnua quadragesimális exercítia sacraménti,
et ad intellegéndum Christi proficiámus arcánum,
et efféctus eius digna conversatióne sectémur.

Traduction de D. Patrick Hala (Solesmes), légèrement remaniée
Accorde-nous, Dieu tout-puissant,
grâce à l’exercice annuel de notre engagement quadragésimal,
de progesser dans l’intelligence du mystère du Christ,
et d’en poursuivre la réalisation par une vie qui s’y conforme.

IV. MISSEL ROMAIN DE 1970-2002

Premier dimanche de Carême

Préface

Vere dignum et iustum est, ǽquum et salutáre,
nos tibi semper et ubíque grátias ágere :
Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
per Christum Dóminum nostrum.

Qui quadragínta diébus, terrénis ábstinens aliméntis,
formam huius observántiæ ieiúnio dedicávit,
et, omnes evértens antíqui serpéntis insídias,
ferméntum malítiæ nos dócuit superáre,
ut, paschále mystérium dignis méntibus celebrántes,
ad pascha demum perpétuum transeámus.

Et ídeo cum Angelórum atque Sanctórum turba
hymnum laudis tibi cánimus, sine fine dicéntes :
Sanctus, Sanctus, Sanctus Dóminus Deus Sábaoth...

Traduction du blog de l'Année liturgique

Il est vraiment juste et digne,
c’est notre devoir et notre salut,
de vous rendre grâces toujours et en tout lieu,
Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
par Jésus-Christ notre Seigneur.

Lui qui, pendant quarante jours,
en s’abstenant des aliments terrestres,
a consacré la forme de l’observance du jeûne,
et, en déjouant toutes les tentations insidieuses du serpent ancien,
nous a appris à nous élever au-dessus de la corruption du mal,
afin qu’en célébrant le Mystère pascal avec de bonnes dispositions,
nous puissions finalement passer à la Pâque éternelle.

C’est pourquoi, avec les Anges et la troupe entière des saints,
nous chantons une hymne à votre gloire, redisant sans fin :
Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu des armées célestes...


La discussion

 Â«La complaisance du péché n’a pas mordu son à[...], de Alexandre [2011-03-12 22:34:55]