Cher Luc,

Merci pour votre message. Il est vrai qu'étant très enthousiasmé par ce livre (que j'ai acheté, mais pas encore lu en détail) et dans l'ardeur de la jeunesse, je me suis un peu laissé aller à la sensibilité et j'ai manifesté tout l'affection que j'ai pour le pape Benoît XVI et toute l'admiration que j'ai pour le théologien brillant qu'il est...

Je pense que vous faites une GROSSE erreur de discernement en disant que je suis dans une position de relativisme absolu en matière liturgique...
En fait, il y a quelque chose que vous n'avez pas saisi chez moi : je suis quelqu'un de provocateur et je lance régulièrement des boulets par-ci par-là, propos que je n'aurais jamais tenus en dehors d'un forum où je sais que beaucoup de personnes ont des idées très arrêtées sur bon nombre de sujets. Il est bien évident que je conteste pas le fait que beaucoup de personnes aient des idées très arrêtées sur nombre de sujets, au risque de me faire traiter de relativiste, pas à tort d'ailleurs, mais je trouve que bon nombre de jugements sont portés sans fondement et sans argumentation sérieuse.

C'est mon mode de fonctionnement : tradi chez les progressistes et progressiste chez les tradis. Vous me reprochiez une fois d'avoir fait une sorte de syncrétisme entre tradi et progressiste. Il n'en est rien: je reste très marqué par mon long passage dans les milieux de sensibilité traditionaliste. J'ai un profond amour pour la liturgie et les fantaisies liturgiques m'agacent au plus haut point, ce qui m'est souvent reproché par mon entourage. La liturgie est au cœur de la vie d'un chrétien, je n'ai jamais pensé autrement.

Relisez bien mes messages postés : vous y trouverez parfois des propos qui semblent contredire cette affirmation. Je vous assure qu'il n'en est rien. Les fois où je parle de l'aspect secondaire de la liturgie c'est pour l'inscrire en faux contre des gens qui mettent la liturgie au-dessus de la relation avec le Christ. Faites un peu confiance aux gens qui sont passés par là. J'ai arrêté ma période tradi le jour (enfin les mois, les années) où je me suis rendu compte que mon attachement démesuré à la liturgie m'empêchait de voir l'essentiel et refroidissait ma charité, parce qu'il me plaçait dans une spirale de critique et de jugement insupportable que je ne supportais plus... En outre mes parents m'ont inculqué une dimension ecclésiale et un amour de l'Église que je ne pouvais pas trouver dans un milieu, qui, reconnaissons-le, passe son temps à vouloir se justifier de sa position intellectuelle peu confortable, souvent au détriment de l'essentiel. (je parle surtout de la FSSPX là).

Les années qui ont suivi ont été des années de transition. Je vois ce changement comme une grâce insigne du Seigneur : me faire passer de la FFSPX à l'Église Catholique Universelle en si peu de temps est absolument impossible sans la grâce de Dieu (figurez-vous que j'étais PIRE que le Souricier il y a quelques années). Ce changement s'est accompagné d'une recherche intellectuelle et ce n'est ni en Monseigneur Lefebvre ni en l'abbé Régis de Cacqueray que j'ai trouvés mes maîtres, mais en Ratzinger, puis Benoît XVI et enfin Jésus, par une fréquentation beaucoup plus assidue de la Parole de Dieu.

Concernant mon amour des tradis, il est réel. J'aime leur piété et leur attachement au beau. Pardon si j'en ai offensé verbalement quelques uns. En revanche je n'aime pas la critique si facile dans le milieu et le manque "d'ecclésialité".


Donc Luc, vous vous êtes trompé sur ma personne...