...car il est déjà bien tard, et mes journées plutôt chargées en ce moment :

J'ai cru que vous affirmiez objectivement l'impossibilité que l'intelligence puisse adhérer à DH.

Je ne jouis évidemment d’aucune infaillibilité, mais ma conviction personnelle, comme celle de catholiques beaucoup plus compétents que moi, est qu’il est impossible d’adhérer simultanément à DH et à l’enseignement des papes antérieurs, et pourtant plusieurs d’entre eux se réclamaient tout autant de la Révélation que DH.

Soit la constatation d'une contradiction formelle, pourquoi serait-il requis de saisir le lien avec l'enseignement antérieur pour que l'intelligence y adhère ? Est-ce à dire que ce qui nous échappe entraîne nécessairement que notre intelligence n'adhère pas à cet enseignement ? Il me semble pourtant qu'en adhérant aux enseignements de l'Eglise, il ne nous est pas demandé de comprendre leurs tenants et aboutissants pour avoir la Foi.

Sans comprendre tous les tenants et aboutissants d’une doctrine, on peut s’apercevoir de sa contradiction avec une doctrine antérieure : c’est en tout cas ce dont saint Paul estimait les Galates capables, puisqu’il leur reprochait de ne pas l’avoir fait. Dans le fond, il y va de la crédibilité de l’Église, dont une des quatre notes implique justement qu’on puisse reconnaître dans son enseignement la doctrine enseignée aux apôtres. Et de fait, ce fut le principal motif de la conversion de Newman, comme Mgr Journet le rappelle.

A propos de ces textes concluant à la possibilité d'une défaillance pontificale, étaient-ils enseignés aux catholiques lambda ?

Non, c’était des textes législatifs, mais il est significatif que, sans les connaître (du moins apparemment), un esprit éclairé comme l’était Newman savait là encore à quoi s’en tenir. Le cardinal Jean de Turrecremata qu’il cite était, en droit canonique, un commentateur de Gratien, dont il rappelait l’adage célèbre : le premier siège ne peut être jugé par personne, sauf s’il dévie de la foi. Et l’Église, dans sa liturgie, fait prier chaque année les fidèles pour que le souverain pontife conserve la foi : signe que rien n’est définitivement assuré dans ce domaine.