Ce que je regrette ce n'est pas tellement qu'on fasse la lecture de son testament (quoique...), puisque justement ce n'est pas ce qu'il a écrit de pire, ni même qu'on fasse quelque chose en sa mémoire, bien au contraire.

Ce qui me gêne, c'est la deuxième partie : c'est qu'on en fasse une célébration interreligieuse "pour célébrer, à la manière du père Christian de Chergé, le prieur de Tibhérine, la force du dialogue islamo-chrétien". Et là, excusez-moi, mais le dialogue islamo-chrétien à la mode de Chergé, ce n'est pas ce qu'on fait de mieux. Et le fait de réciter son testament dans ce contexte prend un tout autre sens.

Car ce testament lui-même, peut-être que la grande majorité de ceux qui l'entendront n'y comprendront rien, et tant mieux. Mais quand on connaît la pensée du P. de Chergé en la matière, on frémit lorsqu'on entend :

Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu,
plonger mon regard dans celui du Père
pour contempler avec lui Ses enfants de l'Islam
tels qu'ils les voient, tout illuminés de la gloire du Christ,
fruit de Sa Passion, investis par le Don de l'Esprit
dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion
et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.

Cordialement
Meneau