Sauf que Campos, en sa qualité d'évêque, détenait la puissance apostolique sur ses ouailles; ce qui lui confèrait la pleine autorité pour gouverner son diocèse.

Ce qui n'est pas le cas des simples prêtres milanais. Ils sont tenus, du moins en ce qui concerne les messes et autres célébrations cum populo à s'en tenir aux règles générales de leur supérieur et ordinaire légitime qui, au cas particulier, est maître des usages et des formes du rit ambrosien dans son ressort géographique.

L'évêque est un souverain, un prêtre est un serviteur du souverain. L'évêque dispose des pleins pouvoirs pour organiser au mieux, selon les normes communes et particulières, la vie liturgique de son diocèse.

Le rapport entre le Souverain Pontife et ses vénèrables frères dans l'épiscopat n'est pas de même nature qu'entre un évêque et ses prêtres qui sont ses fils. Dans le premier cas, il y a, dans le même sacrement, une primauté d'aînesse, dans l'autre, un principalat d'ordre.

En tout état de cause SP ne dispose que des missels strictement romains du bienheureux Jean XXIII et de Paul VI, du seul rit urbain donc. Aucun autre rit latin ou autre n'est évoqué dans la bulle. En ce qui concerne Milan, Lyon, la Chartreuse &c. et tout l'Orient, le droit est resté inchangé. Toute disposition contraire directe aurait été assimilée à un abus de pouvoir de Rome contre les prérogatives locales et les privilèges historiques de certains ordinaires. Si Benoît XVI avait voulu en disposer autrement, ç'aurait été sur le ton de la supplique à ses collègues en demandant de réfléchir à mettre en oeuvre des dispositions similaires &c. Mais là, rien.

La forme moderne du rit ambrosien a, de toute façon, reçu l'avis doctrinal conforme du Saint-Siège.

Une loi dérogatoire, même universelle, a toujours un champ d'application restreint. Elle renforce même l'autorité de la règle commune sur les cas qui ne font pas exception. Exceptio firmat regulam in casibus non exceptis. Milan et saint Ambroise n'étant pas romains stricto sensu...

SP n'est pas une libéralisation comme on voudrait le faire croire. C'est la dévolution de la régulation de la forme du rit romain au clergé local selon une procédure amiable simplifiée sous réserve de certains critères, notamment la stabilité.