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Maternité de Marie: Bréviaire (1961) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : Maternité de Marie: Bréviaire (1961)
Date : 2010-10-10 20:39:47


Vierge à l’enfant, par Raphaël.

Le 11 octobre

MATERNITÉ DE LA B. VIERGE MARIE
II° classe (1960-62)

Cette fête, instituée par Pie XI en 1931 (voir ci-dessous), a été supprimée à la réforme du calendrier, en 1969. Cependant, le nouveau calendrier comporte la Solennité de la B. V. Marie, Mère de Dieu (1° janvier)

A Matines

Hymne
Cælo Redémptor prǽtulit
felícis alvum Vírginis,
ubi futúra víctima
mortále corpus índuit.

Au ciel le Rédempteur a préféré
le sein d’une Vierge bienheureuse,
où, future victime,
il revêtit un corps mortel.


Hæc Virgo nobis édidit
nostræ salútis áuspicem,
qui nos redémit sánguine,
pœnas crucémque pértulit.

Cette Vierge nous a donné
l’auteur de notre salut,
qui nous racheta de son sang
en supportant les peines de la croix.


Spes læta nostro e péctore
pellat timóres ánxios:
hæc quippe semper díligat,
rebúsque in arctis ínvocet.

Elle accueille les voix du Père
et son Fils répond à ses vœux;
que chacun l’aime à tout jamais
et l’invoque dans ses détresses.


Sit Trinitáti glória,
quæ Matris intáctum sinum
ditávit almo gérmine,
laus sit per omne sǽculum. Amen.

Gloire soit à la Trinité,
qui enrichit de son Auguste Germe
le chaste sein de la Mère,
louange aussi dans tous les siècles. Amen.



Premier Nocturne

Du livre de l’Ecclésiastique (ch. 24)
1. (vv. 5-11) Je suis sortie de la bouche du Très-Haut, et, comme une nuée, je couvris la terre. J’habitai dans les hauteurs, et mon trône était sur une colonne de nuée. Seule, j’ai parcouru le cercle du ciel, et je me suis promenée dans les profondeurs de l’abîme. Dans les flots de la mer et sur toute la terre, dans tout peuple et toute nation j’ai exercé l’empire. Parmi eux tous j’ai cherché un lieu de repos, et dans quel domaine je devais habiter.

2. (vv. 12-16) Alors le Créateur de toutes choses me donna ses ordres, et celui qui m’a créée fit reposer ma tente; et il me dit: «Habite en Jacob, aie ton héritage en Israël.» Avant tous les siècles, dès le commencement il m’a créée, et jusqu’à l’éternité je ne cesserai pas d’être. J’ai exercé le ministère devant lui dans le saint tabernacle, et ainsi j’ai eu une demeure fixe en Sion. De même, il m’a fait reposer dans la cité bien-aimée, et dans Jérusalem est le siège de mon empire. J’ai poussé mes racines dans le peuple glorifié, dans la portion du Seigneur, dans son héritage.

3. (vv. 17-23) Je me suis élevée comme le cèdre sur le Liban, et comme le cyprès sur la montagne d’Hermon. Je me suis élevée comme le palmier sur les rivages, et comme les rosiers à Jéricho; comme un bel olivier dans la plaine, et je me suis élevée comme un platane. J’ai donné du parfum comme la cannelle et comme le baume odorant, et comme une myrrhe choisie j’ai répandu une odeur suave, comme le galbanum, l’onyx et le stacte, et comme la vapeur de l’encens dans le tabernacle. J’ai étendu mes branches comme le térébinthe, et mes rameaux sont des rameaux de gloire et de grâce.


Noces de Cana, par Giotto (Chapelle des Scrovegni, Padoue)

Second Nocturne

Sermon de saint Léon, pape
4. (Sermon 21, nn. 1-2; cf. SC 22bis, 68-71) Une vierge, issue de la race royale de David, est choisie pour porter en elle le germe saint, à la fois divin et humain, qu’elle conçut dans son esprit, avant même de le concevoir en son corps. De peur que, si elle eût ignoré le dessein divin, elle n’eût été effrayée de ses conséquences inattendues, elle apprit de la bouche d’un ange ce que l’Esprit-Saint allait opérer en elle. Celle qui allait devenir la mère de Dieu ne craignit pas que ce ne fût au détriment de sa pudeur. Comment n’eût-elle pas espéré une conception insolite, celle à qui était promise l’efficacité de la puissance du Très-Haut? La foi de l’âme croyante est encore confirmée par un précédent miracle: à Élisabeth est donnée une fécondité inespérée; ainsi ne pourrait-on douter que celui qui avait donné à une femme stérile la possibilité de concevoir, ne l’octroyât aussi à une vierge. Donc, le Verbe de Dieu, Dieu lui-même, fils de Dieu «qui était au commencement auprès de Dieu, par qui tout a été fait et rien sans lui» (Jn 1, 2-3) s’est fait homme pour libérer l’homme de la mort éternelle.

5. (Sermon 22, n. 2; cf. SC 22bis, 78-79) Jésus-Christ, notre Seigneur, descend de son trône du ciel pour pénétrer notre misère, sans pour autant quitter la gloire de son Père, en des conditions tout à fait nouvelles et d’une manière inusitée. Dans des conditions nouvelles, puisque invisible en soi, il se rend visible à nous, incompréhensible, il accepte d’être appréhendé, éternel, il commence à exister dans le temps. – D’une manière inusitée, puisque conçu et né d’une vierge sans la participation d’un homme et sans que soit fait injure à l’intégrité de sa mère. Une telle naissance convenait en effet au futur sauveur des hommes qui, tout en revêtant la substance de la nature humaine, ignorerait les souillures de la chair. Il serait différent de nous par l’origine, mais semblable par la nature. Nous le croyons, cette naissance fut en dehors du cours normal de la génération humaine, mais elle s’appuya sur la puissance de Dieu, puisque la virginité de la mère demeura intacte dans la conception, l’enfantement et la suite des temps.

Des Actes du pape Pie XI
6. En l’an 1931, aux applaudissements de tout l’univers catholique, on célébrait le quinzième centenaire du concile d’Éphèse, au cours duquel la bienheureuse Vierge Marie, de qui est né Jésus, fut proclamée, contre l’hérésie de Nestorius, Mère de Dieu par les Pères en union avec le pape [saint] Célestin I°. Le souverain pontife Pie XI voulut que le souvenir de cet heureux événement fût perpétué par un témoignage constant de sa piété. Il existait à Rome un monument glorieux de la proclamation d’Éphèse, l’arc triomphal de la basilique de Sainte-Marie-Majeure, sur l’Esquilin, orné par son prédécesseur Sixte III d’admirables mosaïques, mais détérioré par l’injure du temps; il le fit heureusement restaurer à ses frais, ainsi que l’aile transversale de la basilique. Il décrivit dans une encyclique la vraie physionomie du concile œcuménique d’Éphèse et exposa abondamment et avec piété le privilège ineffable de la Maternité divine de la bienheureuse Vierge Marie, afin que la connaissance d’un mystère si sublime se gravât plus profondément dans les âmes des fidèles. En même temps, il proposa Marie Mère de Dieu, bénie entre toutes les femmes, et la famille de Nazareth, comme un modèle à imiter, illustre entre tous, tant pour la dignité et la sainteté d’un chaste mariage que pour la pieuse éducation de la jeunesse. Enfin, pour que subsistât aussi un monument liturgique, il décréta que la fête de la Maternité divine de la bienheureuse Vierge Marie serait célébrée chaque année le 11 octobre par l’Église universelle, sous le rite double de deuxième classe, avec une Messe et un office propres.


Piéta, par Bellini

Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Luc (2, 43-51)
7. En ce temps-là, tandis que ses parents s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem et ils ne le surent pas. Pensant qu’il était avec la caravane, ils marchèrent tout un jour, puis ils le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Ne l’ayant point trouvé, ils s’en retournèrent à Jérusalem en le recherchant. Or, au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant; et tous ceux qui l’entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses. En le voyant, ils furent stupéfaits, et sa mère lui dit: «Mon enfant, pourquoi nous avez-vous fait cela? Voyez, votre père et moi, nous vous cherchions tout affligés.» Et il leur répondit: «Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être dans les choses de mon Père?» Mais ils ne comprirent pas la parole qu’il leur dit. Et il descendit avec eux, et il vint à Nazareth, et il leur était soumis.

Homélie de saint Bernard, abbé (A la louange de la Vierge Mère, homélie 1, nn. 7. 8. 9; cf. SC 390, 122-127)
Marie donne au Dieu et Seigneur des anges le nom de «fils»: «Mon fils, pourquoi nous as-tu fait cela?» Quel est l’ange qui oserait en dire autant? Il leur suffit – et ils le tiennent déjà pour un grand honneur – d’être promus et appelés «anges» par grâce, alors qu’ils sont par nature des esprits, au témoignage de David: «des esprits, le Seigneur fait ses anges»(Ps 103, 4). Mais Marie sait qu’elle est sa mère et, en toute simplicité, elle appelle son fils celui que les anges servent avec respect. Quant à Dieu, il ne dédaigne pas de recevoir le titre de ce qu’il a daigné être. Peu après, l’évangéliste ajoute: «Et il leur était soumis.» Qui? A qui? Dieu à des hommes! Dieu, dis-je, dont les anges sont les sujets, à qui obéissent Principautés et Puissances, c’est à Marie qu’il se soumet!

8. Des deux merveilles, laquelle faut-il admirer davantage? La condescendance toute d’amour du Fils ou la dignité si remarquable de sa Mère? – Toutes deux provoquent la stupeur car elles sont toutes deux un prodige. Dieu obéit à une femme: humilité sans exemple! Une femme commande à Dieu: sublimité sans pareille! Comme un privilège des vierges, l’Écriture assure qu’elles «suivent l’Agneau partout où il va» (Ap 14, 4). De quelles louanges, pensez-vous, sera digne celle qui même le précède? Apprends, homme, l’obéissance! apprends, limon, la soumission! Apprends, poussière, l’humble dépendance! C’st en parlant de ton Créateur que l’évangéliste dit: «Et il leur était soumis.» Rougis, cendre imbibée d’orgueil! Dieu s’abaisse pendant que tu t’élèves! Dieu se soumet aux hommes et toi, n’aspirant qu’à les dominer, tu veux prendre rang au-dessus de ton Créateur!

9. Heureuse Marie à qui n’ont manqué ni l’humilité ni la virginité! Singulière virginité que la fécondité, au lieu d’y porter atteinte, a magnifiée! Humilité non moins notable que cette féconde virginité, au lieu de l’éteindre, a exaltée! Incomparable fécondité enfin qu’accompagnent la virginité et l’humilité! Tout n’est-il pas ici admirable, inégalable, inouï? Il serait étonnant que vous n’hésitiez pas pour savoir ce qui vous paraît le plus digne d’admiration: la fécondité chez une vierge ou la virginité chez une mère, l’élévation que cause un tel enfantement ou l’humilité qui lui est jointe? – A moins que, sans doute, tout cela ne vous semble en même temps préférable et que vous ne pensiez incomparablement meilleur et heureux de recevoir à la fois tous ces bienfaits. D’ailleurs, quoi d’étonnant à ce que Dieu qui – nous le lisons – «est admirable dans ses saints» (Ps 67, 36), se montrât plus admirable encore en sa Mère? Vénérez donc, épouses, l’intégrité de sa chair dans une chair corruptible et vous, vierges consacrées, vénérez la fécondité dans une vierge. Vous tous, qui que vous soyez, imitez l’humilité de la Mère de Dieu.


La Madone à l'œillet (1516), par Dürer


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