Le vrai point de divergence n'est pas seulement théorique: il consiste aussi dans le faite que la FSSPX dispose d'évêques et que les instituts ED en sont dépourvus. C'est une grosse différence. Le résultat est que la FSSPX peut agir librement, alors que ses homologues en situation régulière sont beaucoup plus entravés. Cela constitue une grosse pression concurrentielle.

Mais l'épiscopat libre de la FSSPX est aussi son talon d'Achille, car d'une part, il y a un problème de perpétuation (les évêques ne sont pas éternels !), de l'autre, cette liberté peut se retourner contre la FSSPX. Le danger est de voguer, hors des structures, avec tous les risques que l'on connaît.

Le plus dur n'est pas, à mes yeux, la question doctrinale, aisément surmontable. Il est plutôt dans le fait que l'on ait évolué pendant une période donnée hors des structures. L'enracinement ecclésial est indispensable à la FSSPX ! C'est une question de vie ou de mort. Quand je dis cela, amis proches de la FSSPX, ne vous méprennez pas. Je ne mets pas en cause l'orthodoxie ou la bonne foi de la FSSPX. Je dis simplement que sa situation n'est pas sans difficultés. La période "régulière" de la FSSPX n'a duré, grosso modo, que de 1969 à 1974, autrement dit pendant un espace limité. Entretemps, toute une période s'est écoulée (35 ans depuis la suppression juridique de la FSSPX), générant des difficultés qu'il faudra un jour surmonter. Pour faire court, je dirais que la FSSPX reste dans l'opposition. Or, un jour, il faudra qu'elle accède au pouvoir, ce qui impliquera des évolutions (non sur le fond, mais sur la forme).