Voici se que disait Benoît XVI dans sa lettre aux évêques à la suite de la levée des excommunications.

"Le fait que la Fraternité St-Pie X n'ait pas de statut canonique dans l'Eglise, ne se base pas en fin de comptes sur des raisons disciplinaires mais doctrinales. Tant que la Fraternité n'a pas une position canonique dans l'Eglise, ses ministres non plus n'exercent pas de ministères légitimes dans l'Eglise. Il faut ensuite distinguer entre le niveau disciplinaire, qui concerne les personnes en tant que telles, et le niveau doctrinal où sont en question le ministère et l'institution. Pour le préciser encore une fois : tant que les questions concernant la doctrine ne sont pas éclaircies, la Fraternité n'a aucun statut canonique dans l'Eglise, et ses ministres -même s'ils ont été libérés de la sanction ecclésiastique- n'exercent de façon légitime aucun ministère dans l'Eglise."

Bref, pas de ministère légitime sans situation canonique (ce qui n'est pas une affaire purement juridique ou "politique" comme le suggérait Mgr Williamson dans son dernier message, mais qui dérive directement de la structure de l'Eglise telle que l'a voulue - vérité de foi - son divin fondateur), pas de situation canonique sans entente sur le fond.

A partir de là, je vois mal comment notre pape pourrait accorder un statut canonique à la FSSPX sans accord doctrinal. Je ne crois pas - mais je peux me tromper - à une reconnaissance unilatérale de la FSSPX de la part de Benoît XVI, sans assurance ou garantie sur le fond.

La question qui me semble pertinente est celle de la nature et de la portée de l'accord que Rome pourrait exiger de la FSSPX sur la doctrine comme condition pour lui conférer un statut canonique. Deux possibilités, parmi d'autres, car Rome ne renoncera de toute évidence pas au Magistère conciliaire et post-conciliaire :

- l'acceptation explicite du Concile reçu selon une herméneutique de la réforme dans la continuité, avec des précisions et des éclaircissements dans une perspective traditionnelle apportées par Rome sur les points litigieux ;

- l'acceptation implicite du Concile, sans référence directe audit Concile, par le biais de la simple reconnaissance par la FSSPX du Catéchisme de l'Eglise catholique comme norme orthodoxe de foi. Cette hypothèse rejoint le fil d'hier par rapport au message récent de Mgr Williamson. Cette solution a l'avantage de ne pas focaliser les susceptibilités sur le Concile, sans renoncer à son enseignement.

Quant à savoir comment réagiraient clercs et fidèles de la FSSPX à ces propositions, je ne suis pas le mieux placé pour le savoir !

Gaudium