Le 15 août, j'ai revu une jeune femme infirmière, catholique, pratiquante et fervente (pour couper court à toute question de monsieur 2.000è : elle n'est pas tradi).

Elle me faisait part de sa grande douleur de voir de plus en plus de personnes mourir sans même penser à Dieu, et pas seulement parmi qqs jeunes qui n'auraient pas eu d'instruction chrétienne, mais également par des personnes qui ont 80 ans voire plus et qui ont donc connu, dans leur jeunesse, un pays plus impregné de culture catholique qu'aujourd'hui.
Dieu n'a plus "sa place" à l'hôpital. Il ne l'a pas non plus dans les maisons de retraites, où de nombreuses personnes agées meurent sans le secours des Sacrements.

Son chef de service empeche l'accès du service à l'aumonier (il y a un aumonier sur place qui tourne dans les services pour visiter les malades), ses collègues infirmières sont dans le même état d'esprit que lui.
Il est interdit de faire venir un prêtre si le malade ne l'a pas, de lui-même demandé (et puis, il y a cette croyance qui demeure dans les mentalités que si le prêtre vient, ça veut dire que la personne doit obligatoirement passer l'arme à gauche dans les 2 jours ... donc le malade ne demande pas le prêtre, et la famille non plus, de peur d'affoler celui-ci).
Elle se trouve donc très impuissante. Soit elle risque de braver l'interdit en forçant les barrages, et elle fait venir un prêtre, mais risque de perdre son emploi. Soit elle continue de faire ce qu'elle fait : continuer à assister les agonisants, en les tenant par la main et en priant avec eux et pour eux, et en les aidant à mourir, même si elle n'est pas prêtre.

Pourquoi, pendant ce temps, en sommes nous à nous essayer de trouver le défaut de celui qui n'est pas assez tradi, trop moderniste, trop intégriste ...
Pourquoi ne pas chercher ce qui rapproche, plutôt que ce qui divise. Pendant ce temps, des choses graves se passent : des gens meurent sans la présence du prêtre, ne se soucient pas de Dieu ...

Mme Philippeg