Il me semble que, au contraire, la FSSPX comprend qu'il reste un grand problème de fond, un problème doctrinal. C'est aussi ce que semble saisir ce chanoine qui la rejoint en ne se focalisant pas uniquement sur la question liturgique alors qu'il aurait pu se satisfaire d'une communauté célébrant exclusivement la messe traditionnelle tout en étant en "règle".

Faut-il attendre une régularisation de la Fraternité pour discuter le fond ? On peut craindre que, dans ce cas là (régularisation avant discussion), les autorités romaines n'y soient peu encouragées, considérant alors que le problème (c'est-à-dire le cas de conscience que constituait jusqu'ici la situation de la FSSPX) n'existe plus. D'ailleurs, elle placerait la Fraternité dans les mêmes tiroirs de l'administration que les autres communautés ED : des sociétés en règle qui ne cherchent plus vraiment à discuter le fond.

Dans les conditions actuelles, le sens du geste du chanoine Escher ne peut être vu que comme une prise de conscience par un prêtre de la situation dramatique de l'Eglise et des moyens à employer pour y remédier. Si l'un ose faire le pas vers une fraternité vilipendée, il faut bien comprendre qu'un certain nombre y ont déjà réfléchi ou y songent, malgré les oppositions et les pressions. C'est juste là la compréhension que cette Fraternité joue, au sein de l'Eglise, ce que les abbés de Tanoüarn et Aulagnier appelaient dans la Tradition sans peur : "un aiguillon".