En treize années de mission pastorale, l'évêque d'Evreux aura bousculé l'Eglise, multiplié les controverses et abordé les questions de société les plus brûlantes. Florilège de ses hardiesses.

*L'Eglise. «Le problème n'est pas tant que les évêques s'expriment. Il est plutôt que les évêques ne s'expriment pas» (1994).
Mgr Gaillot préconise l'ordination des hommes et des femmes mariées (1993), se prononce contre le célibat des prêtres, dénonce les «forces de régression au sein de l'Eglise» (1993) et dialogue, à la télévision, avec le théologien contestataire allemand Eugen Drewermann.
*L'immigration. «Ce n'est pas Charles Pasqua que l'on devrait plaindre, mais les innombrables victimes de cet arsenal répressif», affirme-t-il en désapprouvant les lois Pasqua. A l'émission «Frou-Frou», en 1994, il dénonce la tiédeur de l'Eglise face à l'intégration des immigrés.
*Le sida. «Si on n'utilise pas le préservatif, c'est vraiment de la non-assistance à personne à danger» (Canal +, 1988).
*L'homosexualité. «Les homosexuels nous précéderont au paradis», écrit-il dans un article intitulé «Etre homosexuel et catholique» (Gai-Pied hebdo, 1989).
*L'école. Il refuse son soutien à l'école libre (1984), puis signe un manifeste en faveur de l'école laïque.
*L'armée. Il apporte son appui
à un objecteur de conscience
jugé au tribunal d'Evreux (1983), vote contre le texte épiscopal «Gagner la paix» et, lors de la guerre du Golfe, rédige une «lettre ouverte à ceux qui prêchent la guerre et la font faire aux autres».
*La politique internationale. Il se rend en République d'Afrique du Sud, avec des militants communistes, se montre à Athènes dans le «Bateau pour la Palestine» (1987), reçoit le représentant de l'OLP à Paris, donne l'accolade à Yasser Arafat à Tunis (1987) et à un imam taxé d'intégrisme à Folembray (1994). Enfin, il rend visite à Haïti au président Aristide, juste avant d'être convoqué à Rome pour être sanctionné.

L'express