aux uns et aux autres d'avoir réagi aimablement à cet article qui me tenait à cœur.

Une première remarque à l'intention de Virgile, sans animosité aucune ! "Présent" a toujours refusé le qualificatif d'"extrême droite". Notre fondateur et toujours éditorialiste Jean Madiran a consacré à cela articles, textes et autres brochures. J'espère n'être pas moi-même extrémiste, cela ne me correspond pas du tout, et si je puis me tromper sur moi-même, et bien sûr aussi me tromper en écrivant, je sais du moins qu'en suivant ce qu'enseigne l'Eglise je ne puis tomber dans cet excès puisque l'Eglise ne recherche pas un joli consensus au centre, mais témoigne de la Vérité.

On parle dans ce fil de libéralisme et de capitalisme. Luc Perrin expose la question du libéralisme économique pur avec beaucoup de clarté.

Pour ce qui est du capitalisme, il s'agit d'abord, me semble-t-il,de définir ce dont on parle. Car il y a un monde entre une certaine liberté d'entreprendre, individuelle ou collective, qui consiste à investir moyens matériels, financiers, etc en vue d'un juste profit, et le capitalisme irresponsable qui rend l'actionnaire anomyme et distant maître de l'entreprise et autorisé à s'en servir comme il le souhaite pour en tirer le plus grand profit possible.

Il me semble que sur le plan économique le Pape dénonce cet anonymat, servi par la rapidité des flux financiers détachés du réel et bien plus encore de la responsabilité individuelle et consciente. Il dénonce le profit pour le profit, si celui-ci se fait au détriment des personnes.

En revanche il salue le rôle des personnes qui entreprennent, qui créent les richesses capables de faire vivre, si possible décemment, tous les habitants de cette planète porteurs d'une vocation qui leur vient toujours du Père. Il ne condamne nullement cette liberté du capital tant que celui-ci demeure un moyen et non une fin en soi.

Je lis en ce moment "La crise de la civilisation" publié par Hilaire Belloc en 1937 ; avec Chesterton, son ami, il avait réalisé une critique forte non du capitalisme et tant que tel puisqu'il défendait, parmi d'autres libertés, la liberté économique encadrée par des valeurs supérieures, mais du capitalisme sans frein, à tendance monopolistique dont la mise en œuvre aboutit à spolier le petit propriétaire, le petit artisan, le petit paysan a avoir son petit capital et la propriété de ses moyens de production, que cette propriété soit individuelle ou collective dans le cadre des corporations ou des guildes.

Réflexions intéressantes dont je ne sais si elles ont été jamais traduites en français... Quelqu'un saurait-il me renseigner ?

Désolée pour cette réponse un peu succincte. D'autres sauraont certainement apporter des éléments bien plus savants en matière "économique" !

Bien à vous
Jeanne Smits