on n'attend autre chose que du sous, sous Paris-Match d'un journaliste vaticaniste comme V. Messori qui aurait dû s'informer un peu.
Le fait de s'adresser à des Italiens : et alors ? je ne saisis pas votre remarque.

Il ne simplifie pas, il déforme tout. Au final, le lecteur italien aura une vision entièrement faussée. Si on compare N. Senèze et V. Messori, Nicolas Senèze gagne haut la main la palme de la vraisemblance sur cette affaire.

- le FC n'est pas l'ensemble des "traditionalistes"... votre sondage n'est pas très représentatif. Je veux bien qu'il y ait plus de royalistes effectifs ou sentimentaux - sans pour autant voter pour un candidat royaliste, y-en-a-t-il encore ? - en France parmi les "lefebvristes" que dans la moyenne des catholiques. Ce royalisme sentimental est assez répandu en France en fait : regardez les foules républicaines qui sont venues voir l'exposition Marie-Antoinette, les républicain(e)s qui dévorent "Point de vue, images du monde", qui suivent les potins de la Cour d'Angleterre ou les frasques du Palais à Monaco ... Mais je cherche en vain, comme le prétend V. Messori, où le serment de fidélité à un prince d'Orléans est exigé pour être "lefebvriste". Messori lie étroitement "lefebvrisme" et des allégeances politiques royalistes : c'est faux... En matière politique, Mgr Lefebvre se trouvait proche de régimes autoritaires et anti-communiste : soit, ce n'était pas si original dans l'Eglise à l'échelle mondiale, par ex. en Amérique latine, à cette époque.
Il a toujours découplé la FSSPX d'une inféodation politicienne particulière, notamment à l'égard du F.N. alors en pleine ascension.
Allez rallier à la cause du roi au Texas, aux Philippines ...allez vendre L'Action française et une vie de Maurras au Kerala, en Allemagne ou en Australie ...
Le visage du traditionalisme a changé : nous ne sommes plus en 1975.

- jansénisme et gallicanisme dit Messori : gallicanisme, un comble ! Là on n'est vraiment dans le n'importe quoi absolu. Les traditionalistes, en doctrine, sont souvent ultramontains à l'extrême, au-delà de Vatican I. J'ai assez mis en garde ici contre la "papimanie". C'est d'ailleurs partagé par les néo-conservateurs, qui font surenchère souvent.
Quant au jansénisme, que l'on met à toutes les sauces. Là encore, je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire, c'est même un énorme contresens !
Au contraire, le retour d'un néo-jansénisme - surtout du jansénisme tardif du XVIIIe que l'Italie a très bien connu cf. le synode de Pistoia - est typique des milieux "modernes", spécialement en liturgie. J'ai rappelé plusieurs fois que des néo-liturges de premier plan, tel le Français P. Jounel, se référaient explicitement aux thèses du second jansénisme pour la réforme liturgique.
En matière de piété, de dévotions privées, d'art religieux, les traditionalistes sont 100% ultramontains : à l'opposé du jansénisme larvé des "conciliaires". Les exemples abondent.
Quand on emploie "jansénisme", soyons précis : en liturgie, en spiritualité, en ecclésiologie, cela renvoie à des thèses définies.

Merci de m'avoir permis de relever ces 2 monstrueux contresens que j'avais oublié de pointer dans mon premier post.

nb. quant à la nécessité d'évangéliser, vous faîtes erreur, pas Messori. Les néo-liturges des sixties ont prétendu évangéliser les masses grâce à la liturgie simplifiée, sur-"adaptée", vernacularisée et débarrassée de contraintes qu'ils ont forgée. Jugez vous-même des chiffres en Europe et même à l'échelle mondiale. C'est raté.
Côté traditionaliste, on pense que la Forme extraordinaire a une vertu missionnaire : c'est elle qui a conquis l'Afrique, l'Asie et les peuples amérindiens après tout. Je crois que cette Forme a un potentiel missionnaire en Occident comme dans les continents cités, pas auprès de tous certes, mais pas si négligeable. Là encore les enquêtes montrent un attrait auprès de catégories de population plus jeunes que celles qui restent dans les idées chères aux néo-liturges (cf. la satire de Justin Petipeu). Mgr Lefebvre incitait à créer des instruments d'évangélisation, dans le style du catholicisme intégral dont Messori feint d'ignorer qu'il a été celui de toute l'Eglise pendant plus d'un siècle : associations, presse, mouvements de jeunes.
Enfin la messe de Benoît XVI, sytle messe des Invalides ou de Lourdes, constitue un progrès, je m'en réjouis. Mais comme celle de Solesmes, elle a un gros, très gros inconvénient : ne pas avoir d'émules pour l'instant. Demandez à nos amis de Pro Liturgia qui en souffrent assez et depuis longtemps. Cela changera peut-être mais cela reste une espérance en 2009.