Cher M Perrin, j'admire souvent vos analyses mais là je vous trouve un peu rude. M Messori est italien et accorde une interview à un journal italien : accordons lui le droit de simplifier un peu ...

Sur le monarchisme : interrogez un peu les liseurs de ce forum sur la république, le drapeau Bleu blanc rouge, la devise républicaine, napoléon, maurras, le 14 juillet ou le 21 janvier ... vous allez être surpris (relisez simplement la masse de messages liés au 21 janvier ces derniers jours) - d'ailleurs moi-même je le reconnais aisément suis tout à fait monarchiste et pas du tout républicain (et je ne crois pas être le seul sur ce forum) - quoi que fidèle "ordinaire" (il y a sans doute des "extra" républicains aussi je l'admets).

Sur le jansénisme : je crois que c'est un aspect du problème qu'on sous-estime trop - par exemple, l'austérité (voire le dolorisme) du clergé français avant 1965 (majoritairement conservée dan sles fraternités tradis) reflète d'une certaine façon (et très certainement inconsciemment) une approche janséniste tout à fait ignorée en Italie. Egalement l'idée forte chez les tradis qu'il faut se battre pour conserver la sainteté de la liturgie fait contraste avec la faiblesse de l'effort tenté pour évangéliser (comme si l'important était de faire partie du petit troupeau qui sera sauvé).

Sur le pétainisme : je n'ai pas de preuve mais vous propose un indice. voyez le silence conservé par bien des tradis sur l'engagement de la famille de Mgr Lefebvre dans la Résistance. Serait-ce un secret de famille à cacher ? Alors qu'il faudrait le mettre en avant pour répondre aux dérives de Mgr Williamson.

L'application radicale de vatican II dans notre pays après 1965 s'explique pour partie par l'esprit 68 mais aussi par une réaction excessive de bien des prêtres et des fidèles à l'égard d'une culture catholique un peu trop fermée à l'espérance et à la joie.

On oublie en France à quel point Benoît XVI est un Pape "baroque" qui sait unir la joie à la dignité. Voyez les messes qu'il célèbre : elles sont belles, dignes, émouvantes, pleines de sens - jamais austères. Et pourtant on n'y pratique pas l'imagination liturgique !