Vous voulez nous faire répondre par oui ou par non à une question, à une juxtaposition de mots, par nature imparfaite et ne reflétant par conséquent pas parfaitement la réalité sous-jacente.

Or, les mots sont au service de la vérité et non l'inverse.

La phrase de Pie XII a été écrite à une période de l'Eglise qui, par définition, ne bénéficiait pas de la compréhension toujours plus pénétrante (Redemptor Hominis) que le Magistère ne cesse d'effectuer. Au moment où elle était écrite, elle était sans doute la seule que l'on pouvait prononcer. Elle était vraie.

Elle l'est toujours, mais en la prononçant aujourd'hui, on doit y inclure les développements doctrinaux qui ont suivi, notamment la précision que le subsistint in a introduite.

Si c'est bien dans cette optique que l'on vous répond, alors on peut redire ce qu'écrivait Pie XII. Mais si c'est pour refuser l'enrichissement doctrinal conciliaire et post conciliaire, alors cette phrase est incomplète ou imparfaite.

Gageons que l'Eglise continuera de pénétrer plus profondément le mystère de l'Eglise et du Salut. Et qu'au fur et à mesure de ce cheminement de l'Eglise, les questions, prisonières des mots, telles que vous les posez, auront de moins en moins d'intérêt.

Discuter de la signification du subsistit in n'est-il pas beaucoup plus intéressant que d'accepter de s'enfermer dans des mots ?

Ceci dit, cher John, en toute amitié,

Ion