 | Formidaaaaable leçon de morale |
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| Auteur : XA |
| Sujet : Formidaaaaable leçon de morale |
| Date : 2003-06-24 20:41:58 |
Messieurs les webmestres du site du diocèse de Lyon, merci pour cette belle leçon de catéchisme. ****************************************** "La tolérance, porte ouverte sur la paix" Dans le monde contemporain, la tolérance est associée à l'acceptation mutuelle de nos différences, qu'elles soient de couleur, de culture, d'opinion ou de religion. Elle est l'un des fondements de la démocratie et des droits de l'homme. A l'occasion du Rapport spécial de la commission de l'ONU sur la liberté de religion et de conscience, déposé en 2001, Mgr Renato Martino, observateur permanent du Vatican à l'ONU, a rappelé la condamnation absolue, de la part de l'Eglise, de toute intolérance, de tout extrémisme et de toute discrimination pour des motifs de foi. "Ma dignité réside à la fois dans ma capacité à faire des choix personnels et dans ma volonté de respecter l'autre dans sa démarche. Si je suis capable de respecter la dignité de l'autre, j'exprime ma propre dignité." http://www.zenit.org Déjà 1995, proclamée "Année internationale pour la tolérance", une déclaration de principe sur la tolérance avait été signée par les Etats membres de l'UNESCO pour qui " toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, d'opinion et d'expression, l'éducation devant favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux et religieux ". http://www.unesco.org On ne saurait s'intéresser à la tolérance sans décrypter les notions de fondamentalisme, d'intégrisme et de fanatisme : Le fondamentalisme est né aux Etats-Unis au début du 20ème siècle. Des pasteurs presbytériens, baptistes et méthodistes refusaient les interprétations libérales des textes bibliques. Ils voulaient une interprétation littérale, prenaient à la lettre le récit de la création du monde en six jours, rejetaient les théories de Darwin sur l'évolution des espèces mais ne cherchaient pas à s'imposer dans le domaine social. Actuellement, on parle des fondamentalismes musulmans, juifs ou chrétiens qui prétendent revenir à une forme de pureté en pratiquant une stricte observance des textes sacrés ou des doctrines des prophètes. Pourquoi ne pas parler aussi du fondamentalisme capitaliste à l'évocation de ces penseurs qui ne raisonnent qu'en terme de concurrence et de compétition et qui se moquent des dégâts individuels et collectifs ? http://www.protestants.org L'intégrisme a fait son apparition en France à la même époque pour s'opposer à Pie X qui avait condamné le modernisme par l'encyclique Pascendi. L'intégriste se réclame de la "tradition". Il fige à un moment déterminé une interprétation. De plus, ses principes religieux doivent souvent devenir le modèle de la vie politique et la source des lois de l'Etat ; ainsi en est-il dans la tradition islamique. Le fanatisme désigne une attitude religieuse (le mot vient de fanum, temple en latin) et se traduit par un zèle intransigeant pour une doctrine. Après la révocation en 1685 de l'Edit de Nantes qui rejette les protestants hors de la légalité, le philosophe Bayle suivi bientôt de Voltaire et de toute la pensée des Lumières défendent une idée positive de tolérance, "l'apanage de l'humanité", la "première loi de la nature". Pour le philosophe Umberto Eco, l'intolérance ne se réduit pas à un jeu de nuances entre fondamentalisme, traditionalisme, intégrisme, fanatisme ou racisme ; elle a surtout des racines biologiques qui se fondent sur des réactions émotionnelles souvent superficielles. C'est l'intolérance sauvage qui naît de pulsions élémentaires, en l'absence de toute doctrine. On n'aime pas ceux qui sont différents. L'intolérance est donc naturelle. Il faut donc éduquer à la tolérance. http://www.edition-grasset.fr Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, pense que quatre siècles après la fin des guerres de religion, la question de la tolérance se pose à nouveau mais déplacée sur un espace mondial. Pour lui, il n'y a pas de grandes civilisations qui n'aient cultivé la tolérance mais il n'y a pas non plus de civilisations qui n'aient sombré dans l'intolérance. La tolérance rend les civilisations immortelles. http://www.france.diplomatie.fr Pour Claude Hagège, professeur au Collège de France, les enjeux de la tolérance sont nombreux; celui de la reconnaissance des langues régionales est capital. Hostile à l'enseignement de l'anglo-américain dans le primaire, choix qui n'est pas synonyme de liberté mais plutôt imposition de la langue du pays le plus puissant, l'apprentissage multilingue chez les enfants dans le cadre de la Charte européenne sur les langues minoritaires et régionales lui paraît un enjeu significatif de la tolérance actuelle. http://www.magazine-litteraire.com Le philosophe Pierre-Yves Bourdil estime que la tolérance ne peut être envisagée qu'à partir de la laïcité. La république laïque est une autorité qui s'impose à toutes les valeurs et doit préserver la vie en collectivité indépendamment des convictions de chacun. Les religions catholique, protestante et judaïque sont intégrées depuis longtemps à la laïcité, d'autres ne le sont pas ou tout récemment comme l'islam avec la création du CFCM : Conseil Français du Culte Musulman. Azouz Begag, sociologue au Centre national de recherches scientifiques (CNRS) et auteur de Zenzela, déclare que la tolérance passe tout simplement par "l'idée que le voisin de palier, ni croyant, ni religieux n'est peut-être pas dans la même logique que moi. Je suis un adepte de Gandhi et de Martin Luther King et pense qu'il faudrait, notamment dans le domaine de la lutte sociale, être suffisamment fort pour accepter que notre combat puisse être non violent". Pour Thierry de Montbrial, membre de l'Institut et auteur des Mémoires du temps présent, toute réflexion sur la tolérance invite à l'optimisme sur le long terme et au réalisme à court terme. C'est ainsi qu'en matière des droits de l'homme, le monde occidental impose en permanence sa propre vision. Pourtant, l'hindouisme et le bouddhisme représentent des sommets dans le domaine de la réalisation intellectuelle, dans la pensée, dans la sagesse, dans la méditation, mais nous avons tendance à les mépriser par ignorance. Pour lui, la tolérance exige d'abord l'existence de conditions économiques permettant à chacun d'être affranchi des problèmes de subsistance au jour le jour. L'état de besoin engendre un type de cohésion qui suscite plutôt l'intolérance ou le rejet des autres parce qu'un groupe humain qui ressent sa survie comme étant en jeu a une tolérance limitée à l'agression. Enfin Denis Lacorne, directeur de recherches au Centre d'études et de recherches internationales (CERI) et auteur de La crise de l'identité américaine. Du melting-pot au multiculturalisme, estime que la tolérance rend possible la juxtaposition harmonieuse des communautés ethniques que tout sépare sur le plan des idées, de la langue et de la culture. Tolérer, dit-il, c'est d'abord se mettre d'accord sur l'existence et la persistance de désaccords fondamentaux et, c'est ce principe de tolérance qui fut légitimé par la Constitution fédérale américaine de 1787. http://www.adri.fr Pour le pape Jean-Paul II, la liberté religieuse et de conscience doit être préservée pour tous, notamment celle des minorités. La liberté religieuse est indissociable de l'identité même de l'humanité. http://www.cef.fr Source : SITE DU DIOCESE DE LYON |
