Les archives du Forum Catholique
Forum | Documents | Liens | Q.F.P. | Oremus

Les archives du Forum Catholique

JUIN 2001 A JUILLET 2003

Retour à la liste des messages | Rechercher

Afficher le fil complet

Mrg Williamson Imprimer
Auteur : Réginald
Sujet : Mrg Williamson
Date : 2003-06-21 20:00:50


Mgr Williamson a écrit je crois un petit livre qui s'appelle " féminisme et pantalon" Je n'arrive plus à mettre la main dessus... En attendant, voici un texte de la même eau. Edifiant..........

Jeunes filles à l’université L’émancipation pour un plat de lentilles
(Gn 25, 29-34) par S. Exc. Mgr Richard Williamson LE SEL DE LA TERRE Nº 40, PRINTEMPS 2002

Comme cadeau pour le dixième anniversaire de la revue, Mgr Williamson, l’un des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X, nous a donné ce texte avec ses encouragements particuliers. Il a déjà paru en anglais dans la Lettre aux amis et bienfaiteurs du séminaire de Winona (1) (septembre 2001), et le prieuré de Croix en a donné une traduction légèrement réduite et remaniée dans son bulletin de décembre 2001 (2). La traduction qu’on va lire a été faite par nos soins.
Dans cet article, l’auteur ne conteste pas que les jeunes filles puissent faire des études supérieures, mais pas dans le cadre des universités mixtes, ni des universités qui doivent préparer des jeunes gens à leur futur rôle de chefs. L’intelligence de la jeune fille comme celle du jeune homme est bien faite pour connaître la vérité, mais pas dans le même but.
Le Sel de la terre.
*
* *

LES CANADIENS me frappent par leur gentillesse. « Frapper » est en effet le mot ! Il y a dix ans de cela, au Canada, on me demandait innocemment si les femmes pouvaient porter des pantalons. Et il y a environ dix semaines, toujours au Canada, on me soumettait le cas de savoir si les jeunes filles pouvaient aller dans une université conservatrice, avec le Novus Ordo. La réponse à cette deuxième question pourra paraître aussi fracassante que celle que j’ai donnée à la première, car, pour toute sorte de raisons liées à la nature, presque aucune jeune fille ne devrait aller s’asseoir sur les bancs d’une université.
La raison profonde est la même que celle qui rend le port du pantalon inconvenant pour la femme : cela n’est pas conforme à la nature féminine. Cette raison profonde, dans les deux cas, est que l’homme révolutionnaire a trahi la femme moderne : comme elle n’est plus respectée ni aimée comme femme, elle tente de se transformer en homme. Depuis que l’homme moderne ne veut plus qu’elle fasse ce pourquoi elle a été créée par Dieu, c’est-à-dire avoir des enfants, elle se venge en envahissant les domaines réservés à l’homme. N’était-ce pas à prévoir ? L’homme moderne ne doit s’en prendre qu’à lui.
En réalité, il a fallu attendre notre époque moderne pour voir des femmes rêver d’aller à l’université, mais cette idée est maintenant tellement passée dans les mœurs que, même chez les catholiques, dont la foi préserve la nature, on a de la peine à comprendre qu’il y a un problème. Pourtant, voici un indice en faveur de l’état normal des choses : Tout catholique, ayant tant soit peu de respect pour la Tradition, reconnaît que les femmes ne peuvent être prêtres – peut-il nier alors que si seulement quelques femmes allaient à l’université, pratiquement aucune ne désirerait devenir prêtre ? Hélas, l’idée d’envoyer les femmes à l’université fait partie de cette attaque massive contre la nature créée par Dieu, qui caractérise notre époque.
Le fait que les jeunes filles ne devraient pas aller à l’université découle de la nature même de ces universités et de la nature même des jeunes filles : Les vraies universités sont pour les idées spéculatives ; or les idées spéculatives ne sont pas pour les vraies jeunes filles ; donc les vraies universités ne sont pas pour les vraies jeunes filles.
Nature des universités
Commençons d’abord par la vraie université. Comme la définit le cardinal Newman dans son fameux ouvrage L’Idée d’une université [Idea of a University], c’est « un lieu pour enseigner la science universelle ». Les universités, en ce sens, ont été une création de l’Église catholique au Moyen Age et, comme le rappelle si bien le cardinal, la théologie y tenait la place d’honneur, car, en tant que science de l’Être suprême, elle est la science suprême qui peut seule désigner aux autres sciences leur place respective. Ainsi, une véritable université est un endroit où l’on étudie toutes les réalités sous l’autorité de la théologie catholique. La valeur des sciences et leur nécessité pour la théologie sont les raisons pour lesquelles l’Église catholique a toujours voulu fonder des universités, et pour lesquelles elle seule est capable de créer de vraies universités, en donnant pour fin ultime de toutes les études la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes.
Par suite, on doit s’interroger sur le genre d’autorité que peuvent exercer des théologiens partisans du Novus Ordo, même conservateurs. Normalement, les catholiques « conservateurs » qui ont abandonné la Tradition professent une foi mauvaise, aussi seront-ils de mauvais professeurs. Quant à ceux qui n’ont jamais connu la Tradition, ils resteront ignorants et seront donc tout aussi mauvais professeurs. Et les uns et les autres ne manqueront pas de venir au secours d’une pauvre demoiselle atteinte par l’infortune du « schisme » ou de l’« excommunication ». Par conséquent, une jeune fille traditionaliste qui se place d’elle-même sous l’autorité de professeurs « conservateurs », devra, pour garder la foi, faire un effort particulier de résistance à ces gens-là, que Dieu a prévus (et que ses pa-rents ont payés) pour la guider. Elle peut alors volontairement mettre en opposition sa foi catholique véritable et sa vraie nature féminine, au point que l’une ou l’autre finira par en pâtir.
Il découle aussi de la souveraineté de la théologie qu’une époque démocratique comme la nôtre, en rejetant Dieu et en détrônant la théologie, finira par rendre absurde l’existence même des universités. C’est certain ! Tout autour de nous, nous voyons des « universités » qui sont bien pires que des maisons closes. D’abord, parce que l’« égalité » démocratique y regroupe sans discrimination toutes sortes de garçons et de filles qui n’ont pas ou peu d’intérêt pour les idées spéculatives, au point qu’ils ne sont pas là d’abord pour étudier ; mais aussi, parce que ces « universités », en imposant silence à la théologie et en rendant la vraie philosophie ridicule, corrompent la partie la plus haute de la nature de ces jeunes, à savoir leur esprit, laissant leur nature inférieure sans moyens ou presque pour lutter contre la promiscuité voulue et encouragée des deux sexes. Observez le gâchis visible sur le campus de n’importe quelle « université » d’aujourd’hui : des hommes abâtardis et incapables et des femmes ratées qui ne valent rien, dont la plus noble activité est d’échanger des frivolités.
De telles « universités » qui enseignent le mépris de Dieu et de la nature vont pulvériser la foi des jeunes (à supposer qu’ils en aient encore), leur moralité et leur bon sens. Pauvres parents ! Mais ils se sont moqués de Dieu, et, de Dieu, on ne se moque pas ! Oui, de toute évidence, aucun garçon – sans parler des jeunes filles – ne devrait être envoyé dans de telles « universités ».
Au reste, ce qu’il faut comprendre, c’est que même dans une université correcte – s’il est encore possible d’en trouver –, il vaudrait mieux ne pas envoyer de jeunes filles, ou très peu. Ceci, à cause de la nature donnée par Dieu aux jeunes filles, laquelle, en dépit de l’actuelle propagande massive qui voudrait prouver le contraire, est tout à fait différente de la nature que Dieu a donnée aux hommes !
Nature des jeunes filles
Afin de bien saisir quelle est la nature de la femme, laissez-moi faire appel au docteur commun de l’Église, saint Thomas d’Aquin, que trois-quarts de millénaire éloignent de notre époque troublée. Des trois raisons qu’il donne dans sa Somme théologique (I-II, q. 117, a. 2) pour lesquelles une femme ne doit pas enseigner dans l’Église en public, toutes sont applicables à la question qui nous préoccupe : Pourquoi les femmes ne doivent-elles ni enseigner ni étudier dans une université publique ?
— Premièrement, dit-il, parce que l’enseignement appartient aux supérieurs, or on n’attend pas des femmes qu’elles soient des chefs, mais qu’elles soient soumises à leur époux (Gn 3, 16).
— Deuxièmement, parce que les femmes qui sont mises en avant pour enseigner publiquement peuvent facilement enflammer le désir impur chez les hommes (Si 9, 11).
— Troisièmement, parce que les femmes, communément, ne possèdent pas la perfection de la sagesse.
Pour comprendre ces trois raisons, remontons à nouveau dans le passé, cinq mille ans en arrière, jusqu’à Adam et Ève. Comme le mot « nature » vient du terme latin qui signifie « être né », étudier la nature d’une chose, c’est remonter à sa naissance. Ève fut créée par Dieu pour être une « aide » à Adam (Gn 2, 18). Elle devait l’aider, dit ailleurs saint Thomas d’Aquin (I, q. 92, a. l), pour tout ce qui concerne la génération de l’espèce (ou la reproduction) ; parce que, pour tout autre fonction, l’homme aurait été mieux aidé par un autre homme. Il s’ensuit que la nature de la femme est intrinsèquement dirigée vers la maternité, de telle sorte que, pour tout ce qui regarde la maternité, elle est supérieure à l’homme, tandis que, pour tout le reste, elle lui est inférieure, car dans aucun des domaines où les deux sexes sont complémentaires, ils ne sont égaux.
Dès lors, pour attirer un homme, l’épouser et devenir mère, pour nourrir et élever des enfants et retenir leur père, la femme a besoin de dons supérieurs de sentiments et d’instinct (sensibilité, délicatesse, tact, perspicacité, tendresse, etc.), entre lesquels son esprit balancera selon les situations, et c’est pourquoi aucun mari n’arrive à comprendre comment marche l’esprit de son épouse. Pour accomplir l’œuvre de la génération, qui n’est rien moins que de garantir la survie et la continuation de l’espèce humaine, Dieu a ordonné l’esprit de la femme de manière à ce qu’il fonctionne de manière complémentaire et sur un fondement différent de celui de son mari. L’esprit de l’homme est conçu, non pas pour être sous l’emprise des sentiments, mais au contraire pour les contrôler, si bien que, quoique ses sentiments soient inférieurs à ceux de son épouse, sa raison est supérieure. Or, le rôle de la raison étant de gouverner chez les êtres rationnels, il est donc dans la nature du mari de gouverner son épouse (Gn 3, 16), comme on peut le constater toutes les fois qu’elle a besoin de recourir à lui pour ne pas perdre le contrôle de ses sentiments.
Respectivement, tandis qu’elle sent sa famille (et aime en parler), lui se tourne vers le monde alentour et veut le dominer (Gn 2, 15, 19-20). Alors qu’elle est axée sur les personnes, lui est axé sur la réalité. (Voyez comme souvent une femme ramènera une idée ou une question de la réalité à son foyer : « — Vous êtes contre l’alcool ? Vous insultez mon mari ! » C’est dans la nature de la femme ; ne nous en moquons pas.) Ainsi, si la femme est la reine des sentiments à l’intérieur de la maison, l’homme doit être le roi de la raison sur sa maison. Tandis que lui doit aimer et écouter son épouse, elle doit lui obéir en fin de compte, parce qu’il est dans la nature de l’homme d’avoir une vue plus large et d’être plus raisonnable (Ep 5, 22-25 ; Col 3, 18-19).
Première raison
Voyons maintenant : Qu’est-ce qu’exige donc une université ?
Tandis que dans les « universités » modernes, les mâles suivent tous la règle : « Si cela te plaît, fais-le » – ce qui explique qu’ils soient, comme ils le souhaitent, envahis par la sentimentalité féminine –, au contraire, dans une vraie université, on est supposé penser aux réalités universelles, ce qui est la prérogative des hommes. Sans doute, une femme peut penser de cette manière, ou donner l’impression qu’elle brasse des idées spéculatives, mais alors, elle ne pensera plus proprement comme une femme. Le dilemme est inévitable : la femme ne peut produire ce qui constitue en propre la pensée ou le travail de l’homme sans aller à l’encontre de sa nature la plus profonde. Cette avocate réajuste-t-elle sa coiffure avant de pénétrer dans la salle d’audience ? Si elle le fait, elle est une avocate distraite ; si elle ne le fait pas, elle est une femme dénaturée.
En outre, l’université véritable, celle qui pense, tend à former des chefs, car les vrais étudiants sont ceux qui ont réfléchi à la réalité et à ses degrés d’universalité. Le cardinal Newman pourrait objecter qu’un esprit cultivé est une fin en soi, mais si l’Église a toujours développé les universités, n’est-ce pas parce qu’une élite d’esprits bien formés contribue puissamment, dans chaque société, à mener de nombreuses âmes au ciel, surtout si cette élite intellectuelle a été guidée avant tout par la vraie foi ? Or les femmes ne sont en rien destinées, ni douées, normalement, pour le commandement !
Par conséquent, les jeunes filles ne devraient pas aller à l’université. D’ailleurs, pour la reine Isabelle la Catholique, l’Espagne était sa famille, et elle n’a jamais été à l’université ; ni sainte Thérèse d’Avila, ni sainte Catherine de Sienne, ni sainte Jeanne d’Arc.
Concrètement, si une jeune fille consacre plusieurs années de sa jeunesse et beaucoup d’argent de ses parents à acquérir une formation universitaire, a fortiori d’un certain niveau, comment se soumettra-t-elle avec facilité à son mari, surtout si ce dernier n’a pas lui-même reçu ce genre de formation universitaire ? Et, s’il l’a reçu, comment ne va-t-elle pas discuter ses décisions ? Si elle a un « diplôme », ne va-t-elle pas se croire au-dessus des multiples humiliations de la vie domestique et des maternités ? Et si elle a des « grades », comment ne va-t-elle pas se juger supérieure à l’état de ménagère devant son évier ? D’un autre côté, si, en fondant une famille, elle en vient à tout oublier, d’une bonne façon, de ses grades, diplômes, et universités, alors pourquoi avoir commencé par y aller ?
Encore une fois, elle ne peut éviter le dilemme : en faisant la fonction des hommes, par exemple en allant à l’université, soit elle est prise dans le tourbillon général, soit elle porte atteinte à sa vocation maternelle. Conclusion : Elle ne devrait pas aller à l’université.
Deuxième raison
Venons-en à la deuxième raison de saint Thomas : la flamme de la concupiscence.
Nous en avons dit assez au sujet des universités « maisons closes ». Qu’arrivera-t-il si des tas de garçons et de filles sont jetés ensemble dans un milieu où le fait d’interdire la mention de Dieu est le sentiment général unanime ? Mais les choses ne s’en tiennent pas là !
Car supposons qu’une jeune fille sérieuse parvienne à trouver une bonne université qui forme sur un large front une élite intellectuelle de jeunes gens, en vue de fournir ses chefs au monde de demain. Si elle est suffisamment intelligente pour faire des études, ne le sera-t-elle pas également pour comprendre que, même si elle ne souhaite pas distraire les garçons, elle sera quand même une distraction pour eux ? A cela, il n’y a aucune exception. Si donc cette jeune fille est vraiment sérieuse, ne préférera-t-elle pas se retirer pour éviter de distraire les futurs chefs dont elle et toute la société auront besoin demain ? Bien plus, ne doit-elle pas d’autant plus éviter d’y aller que l’université sera meilleure ?
Imagine-t-on une femme prenant part aux Dialogues de Platon ? Même la très sainte Vierge Marie n’a pas voulu participer à la dernière Cène.
Les jeunes filles à l’université sont une double source de confusion : en faisant ce pour quoi elles n’ont pas été créées, et en empêchant les garçons de faire ce pour quoi ils ont été créés.
Dans n’importe quelle bonne université, les étudiants de valeur ne veulent pas être distraits par les jeunes filles. Ce sont là exactement les maris en puissance que les jeunes filles vraiment intelligentes chercheront. Voilà pourquoi même les jeunes filles vraiment intelligentes ne devraient pas être à l’université.
Troisième raison
Assurément – et c’est la troisième raison donnée par saint Thomas – « d’ordinaire, les femmes ne possèdent pas la plénitude de la sagesse ».
Il en est ainsi parce que, si la sagesse familiale de la femme est sans prix – elle vient tout droit de Dieu –, elle est imparfaite en tant que sagesse, car elle ne considère qu’une partie de la réalité. La pensée de la femme est subjective, intérieure, intuitive, concrète, à l’échelle du foyer, douée pour l’amour des détails. Or la pensée universitaire a besoin d’être objective, extérieure, rationnelle, abstraite, à grande échelle, et de tendre aux grands principes. La pensée féminine suit le cœur ; la pensée universitaire ne peut que suivre la tête.
Quand un professeur d’université enseigne, le jeune homme écoutera et apprendra à partir des mots, mais la jeune fille va naturellement écouter l’homme et apprendre par osmose. Elle devra faire un effort pour écouter les mots, parce que son cœur est ailleurs, en général tourné vers les garçons. Docile par nature et parfois dotée d’une intelligence plus que suffisante, elle pourra toujours donner l’impression d’être une bonne étudiante, surtout si elle souhaite plaire à quelque professeur masculin. Répétons-le : il ne faut pas s’en moquer, car Dieu l’a voulue ainsi, pour plaire et attirer… un mari. Rarement, cependant, l’étudiante impressionnante sera vraiment une bonne étudiante, car le bon Dieu a tout simplement fait son cœur et son esprit pour une toute autre tâche.
Mesdemoiselles, voulez-vous vraiment dépenser une si grande partie de votre temps et l’argent de vos parents à faire quelque chose que Dieu, presque certainement, n’a pas voulu pour vous ?
Objections
— Mais le pape Pie XII n’a-t-il pas encouragé les femmes catholiques à tirer le meilleur parti du fait qu’elles soient obligées d’être dans le monde ?
Pie XII tirait peut-être le meilleur parti d’une situation déjà malheureuse dans les années 1940-1950, quand il espérait que les femmes tourneraient leur féminité à la conquête du domaine public. Cependant, par leur définition, les deux termes « féminin » et « public » sont en contradiction. Cinquante ans après, qui peut nier que le domaine public a « dé-féminisé » la femme ? Comme me le disait un ami : « Les femmes, autrefois, ne pouvaient faire carrière que comme infirmières ou institutrices, ce dont elles s’acquittaient fort bien. Mais maintenant, elles ne savent plus faire ni l’un ni l’autre ».
Il est grand temps pour les catholiques de remonter le courant et de résister au monde. L’Europe, centre de la chrétienté, s’effondre parce qu’on dit aux jeunes filles européennes d’aller à l’« université » et de renvoyer à plus tard leurs maternités ! La femme et la famille sont dans une crise désespérée. Voulons-nous suivre les porcs dans l’abîme ?
— Mais puisque les hommes ne sont plus capables de diriger aujourd’hui, vous, les femmes, ne devez-vous pas aller à l’université pour prendre leur place ?
Vous ne pouvez pas prendre leur place (et les exceptions ne font que confirmer la règle). Aujourd’hui, vous ne faites que suivre les garçons en allant à l’université, demain, vous ne ferez que les suivre en la quittant.
De gré ou de force, comportez-vous en [futures] mères, jouez le rôle que Dieu vous a prescrit, et il vous rendra d’en haut les chefs virils et le mari que vous demandez dans vos prières et dont vous avez besoin, mais, cela, vous ne pouvez, par la nature des choses, vous l’attribuer d’en bas. Vous ne pouvez restaurer l’ordre de Dieu en le brisant. Restez derrière vos maris. Placées en arrière, vous avez un énorme pouvoir pour inspirer et pour guider. Mises en avant, vous ne feriez que rendre les hommes encore plus irresponsables que jamais…
— Mais, que dire des écoles des dominicaines ?
Autant saint Thomas d’Aquin ne veut pas que les femmes enseignent en public, autant il approuve qu’elles le fassent en privé, c’est-à-dire à la maison, ou dans « quelque chose d’organisé comme une maison ». Une université ne peut ressembler à un foyer familial, mais des religieuses peuvent faire qu’une école secondaire de jeunes filles en garde le caractère. […]
— Mais où voulez-vous que les écoles privées de jeunes filles trouvent des professeurs féminins si les jeunes filles ne vont pas à l’université ?
Passer par l’université n’est pas nécessaire pour apprendre la plupart de ce que les jeunes filles de l’école secondaire ont besoin de recevoir ; par exemple, « l’économie et l’organisation de la maison, le soin et l’éducation des enfants, la préparation spirituelle et sociale en vue du mariage » (Pie XII, 24 juin 1949, discours à l’Union des femmes catholiques).
Néanmoins, si les lois du pays, comme en France, exigent des diplômes universitaires pour autoriser les femmes à enseigner ou à ouvrir une école de jeunes filles, alors il devient exceptionnellement nécessaire, tant que dure la loi, à quelques femmes de suivre un cursus universitaire (3). Mais les exceptions font de mauvaises règles.
— Mais que faut-il penser des instituts mixtes de la Fraternité Saint-Pie X comme le collège universitaire Saint Mary’s, dans l’État du Kansas (ou l’Institut Saint-Pie X à Paris) ?
Ce sont encore des entreprises à l’échelle familiale, typiques de la véritable conduite
de l’Église pour enseigner la vraie foi aussi profondément que possible, compte tenu de la difficulté des circonstances. Mais, dans la mesure où ces activités doivent s’étendre et croître dans l’avenir, jusqu’à atteindre le niveau d’enseignement de vraies universités, je forme pieusement le vœu que les jeunes gens aient alors si bien tracé la voie et donné l’exemple, si bien recréé un monde catholique, que les jeunes filles ne ressentent plus le besoin de les suivre à l’université.
— Mais, en attendant, que doivent faire les jeunes filles qui sont intelligentes et ne sont pas prêtes au mariage ?
Qu’elles utilisent leur intelligence ! D’abord, pour comprendre à quoi Dieu les a destinées et pour quel rôle ; deuxièmement, pour prier Dieu qu’il nous envoie des hommes ; troisièmement, pour lire à la maison et connaître leur propre vocation (Jane Austen, par exemple, est un modèle classique de tout ce que peut faire une femme au foyer) ; quatrièmement, pour envisager, avec leurs parents, la place et la fonction conforme à leur nature féminine où elles puissent mûrir en attendant le mariage.
Et encore, pour l’amour de Dieu, laissez-les réfléchir à la vocation religieuse ! Un vieux dicton dit : « Une femme est juste une femme, mais une religieuse est deux fois une femme ! »
Conclusion
Pour toutes ces raisons, il n’est pas dans la nature des jeunes filles de famille d’aller dans les universités publiques.
D’où vient que l’homme moderne s’est ainsi égaré ?
Comme l’homme prend la place de Dieu, cette vie d’ici-bas lui bouche la vue de l’au-delà, le paradis de Dieu ou l’enfer. L’orgueil de l’homme déchaîne son penchant aux plaisirs de ce bas monde. Il pense d’abord à soi. Pourtant, les enfants, inconsciemment certes, exigent et récompensent le don de soi de leurs parents. C’est pourquoi les enfants, l’exigence et la récompense doivent disparaître. Dès lors, puisque la vie de la femme est par nature centrée sur les enfants, cette vie devient pour elle particulièrement vide, comme sa maison, surtout si la situation professionnelle de son mari le retient loin de chez lui. Elle aura alors inévitablement le désir de le suivre dans son domaine, c’est-à-dire à l’université, où elle cherchera à imposer son point de vue féminin, dont ce n’est pas la place, mais qui est frustré chez elle. Elle ne peut admettre que son être reste sans signification !
Comme cette lettre l’a plusieurs fois exposé, une telle destruction de la famille, du foyer et de la femme, est une violation trop profonde de la nature pour que ce mode de vie moderne puisse continuer.
Les catholiques, à qui leur foi donne de comprendre la nature, seront donc bien avisés, hommes en tête, en tenant compte des circonstances, de passer à l’action pour apporter des remèdes actuels ! Tout voyage de plusieurs milliers de kilomètres commence avec le premier pas.
Messieurs, réfléchissez ! Rendez sa substance à votre maison ! Et vous, jeunes filles, je vous bénis, ainsi que vos parents et tous les chers lecteurs.
Tout dévoué dans le Christ.
Mgr Richard Williamson
Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X

1 — Saint Thomas Aquinas Seminary, Rd 1, Box 97A-1, Winona, MN, 55987, USA.
2 — L’Ange Gardien nº 40, Prieuré sainte Croix, 50 rue de la Gare – 59170 Croix.
3 — La traduction parue dans L’Ange Gardien, du prieuré de Croix, ajoute dans le texte, entre parenthèses, la précision suivante : « Il y a d’autres exceptions que le bon sens dicte, pour des femmes obligées de travailler pour des raisons financières ou qui ne peuvent pas se marier. »


La discussion

      Pour Sombreval, de XA [2003-06-20 23:09:43]
          Si je comprends bien..., de GDB [2003-06-20 23:16:56]
          OK pour l'envoi, de Sombreval [2003-06-21 00:54:24]
          Pour XA, de PUMA [2003-06-21 07:27:43]
              Re : Pour XA, de Myster de Kerpolik [2003-06-21 09:36:20]
                  feminisme et pantalons, de bigorre [2003-06-21 16:51:39]
                      Tout simplement parce que, de Nicole [2003-06-21 18:20:39]
                          RE PANTAL, de bigorre [2003-06-21 19:11:14]
                              Mrg Williamson, de Réginald [2003-06-21 20:00:50]
                                  Je comprends, de GDB [2003-06-21 21:51:49]
                                  Vieux..., de Justin Petipeu [2003-06-22 12:47:41]
                                      Re : Vieux..., de Réginald [2003-06-22 18:05:10]
                                          C'est vrai, de Justin Petipeu [2003-06-22 18:57:45]
                                              héhéhé [NT], de Torquemada [2003-06-22 19:07:40]
                                          Jeune..., de Torquemada (194.158.104.xxx) [2003-06-22 19:01:40]
                                              Et pourquoi..., de Lux Æterna [2003-06-22 22:25:34]
                                                  Re : Et pourquoi..., de Réginald [2003-06-22 22:32:55]
                              NUL !, de PUMA [2003-06-22 05:10:31]
                          Réponse type de tous les intégrismes [...], de Tradere [2003-06-21 19:28:17]
                              M'enfin, de Tolkien JRR [2003-06-21 20:49:15]
                              Re : Réponse type de tous les intégr [...], de PUMA [2003-06-22 05:14:01]
                          Re : Tout simplement parce que [NT], de PUMA [2003-06-22 05:06:39]
                      St Joseph, de Marc B (81.166.12.xxx) [2003-06-21 18:33:49]
                          Ce coquin de Marc B, de Torquemada (194.158.104.xxx) [2003-06-21 20:58:29]
                              Vous le connaissez mal, alors, de XA [2003-06-23 20:57:48]
                                  Re : Vous le connaissez mal, alors, de Torquemada [2003-06-23 21:10:46]
                      Bravo!, de TradNews [2003-06-22 10:59:22]
                      Re : feminisme et pantalons, de Clara (80.12.57.xxx) [2003-06-23 03:43:26]
          Vive les pantalons !, de Nicole [2003-06-21 08:38:42]
              Re : Vive les pantalons !, de appuleius [2003-06-21 13:28:46]
              Re : Vive les pantalons !, de Clara (80.12.57.xxx) [2003-06-23 03:47:26]
                  Re : Vive les pantalons ! [NT], de Torquemada [2003-06-23 07:13:43]
                  Re : Vive les pantalons !, de Anicet de Gueuzebeurques (80.13.227.xxx) [2003-06-23 07:41:15]
                  Mais ça va pas non ??????, de Nicole [2003-06-23 08:49:50]
                      Re : Mais ça va pas non ??????, de Clara (80.12.57.xxx) [2003-06-23 13:08:03]
                          Dieu n'est pas une hypothèse [NT], de Adso [2003-06-23 13:54:44]
                              Re : Dieu n'est pas une hypothèse [NT], de Clara (80.12.57.xxx) [2003-06-23 18:26:59]
                                  Avez-vous "lisu"..., de Torquemada [2003-06-23 19:43:08]
                      non, mais juste, de Adso [2003-06-23 13:53:52]
                          Re : non, mais juste, de Clara (80.12.57.xxx) [2003-06-23 18:31:00]
          Allez..., de Torquemada [2003-06-23 21:21:39]
              En fait..., de XA [2003-06-23 21:59:50]