 | L'article en question |
 Imprimer |
| Auteur : JOUSTRATE |
| Sujet : L'article en question |
| Date : 2003-06-04 21:48:31 |
LE CIEL SUR LA TERRE L'Abbé Claude Barthe nous donne un nouvel ouvrage sur la liturgie: Le ciel sur la terre; essai sur l'essence de la liturgie (éd. F. X. de Guibert, Paris, 2003). L'Auteur commence par faire un survol de l'évolution de la liturgie romaine, depuis ses origines jusqu'à Vatican II. Puis il montre que la liturgie eucharistique actuelle a été profanée -au sens de "pénétration"- par une société profondément "désacralisée". La refabrication des rites a autorisé le subjectif du groupe centré sur lui-même à s'imposer au détriment du hiératisme du rituel, de la langue sacrée, de la prière tournée "vers le Seigneur", de l'adoration silencieuse... Ces critiques sont bien connues et, sur ce plan, le livre de l'Abbé Barthe n'apporte rien de très nouveau. La lecture de l'étude nous oblige à poser d'autres questions: l'Abbé Barthe aime-t-il l'Eglise au point de lui donner sa pleine confiance de prêtre? Cela n'apparaît ni dans l'argumentation développée au fil des pages, ni dans le ton employé par l'Auteur. Le plus souvent, le ton du propos laisse une désagréable impression d'aridité, de sécheresse, comme si l'Abbé Barthe -dont on n'arrive pas, d'ailleurs, à connaître le statut en tant que prêtre- avait une certaine rancoeur à l'égard d'une Eglise dans laquelle il ne trouve pas la source d'un épanouissement personnel. L'Abbé Barthe ne semble pas, en tout cas, prêt à oeuvrer pour la mise en place des directives d'un concile Vatican II dont il conteste d'ailleurs la légitimité sans jamais le dire ouvertement. Mais il y a peut-être plus inquiétant: en parcourant les pages de Le ciel sur la terre, le lecteur a progressivement l'impression que l'Auteur de cette étude, tout prêtre qu'il est, serait dans la mouvance des sédévacantistes: ceux qui pensent que le siège de Pierre est aujourd'hui vacant et que le pape actuel n'est qu'une sorte d'usurpateur. Pas une seule fois, en effet, l'Abbé Barthe ne cite dans son ouvrage les paroles ou les écrits des Pontifes qui se sont succédé depuis Vatican II. En conclusion, on peut penser que l'analyse de l'échec de la liturgie restaurée à remplir nos sanctuaires et à renouveler la foi chrétienne ne parviendra pas à convaincre ceux qui savent que l'échec de la réforme a bien d'autres causes que Vatican II: en premier lieu, le fait que la liturgie restaurée ait été mise entre les mains d'un clergé théologiquement et spirituellement peu formé et, de surcroît, contestant toutes les directives magistérielles. |
