selon l'orthodoxie.
Stephanopoulos -  2003-09-21 20:35:39

selon l'orthodoxie.

Un enseignement parfaitement orthodoxe sur la procession du Saint Esprit se trouve dans l'admirable lettre du pape orthodoxe de Rome Jean VIII (pape de 872 ˆ 882) ˆ Saint Photius le Grand de Constantinople (c. 820 - 886). Dans cette lettre, le pape condamne l'ajout du Filioque et la doctrine qu'il implique, sans ambages. Lettre du Pape Jean VIII ˆ Saint Photius Ç Pour vous rassurer touchant cet article (le filioque) qui a causŽ des scandales dans les Eglises : non seulement nous n'admettons pas le mot en question, mais ceux qui ont eu l'audace de l'admettre les premiers, nous les regardons comme les transgresseurs de la parole de Dieu, des corrupteurs de la doctrine de Jesus-Christ, des apotres et des Peres qui nous ont donne le symbole. Nous les mettons a cote de Judas, puisqu'ils ont dechire les membres du Christ. Mais vous avez une trop haute sagesse pour ne pas comprendre qu'il est tres difficile d'amener tous nos eveques ˆ penser ainsi, et de changer en peu de temps un usage qui s'est introduit depuis tant d'annees. Nous croyons donc qu'il ne faut obliger personne ˆ renoncer ˆ l'addition faite au symbole, mais les engager peu a peu et avec douceur a renoncer a ce blaspheme. Ceux qui nous accusent de l'accepter se trompent ; mais ceux qui affirment qu'il y a parmi nous beaucoup de gens qui l' acceptent, disent la verite. C'est a vous de travailler avec nous pour ramener par la douceur ceux qui se sont ecartes de la sainte doctrine.È Il est important de comprendre que dans l'ajout du Filioque l'Eglise romaine commet une double faute : celle de l'heresie, et celle de la desobeissance au Canon d'un Concile Oecumenique. L'heresie de la double procession du Saint Esprit est fort bien analysee par le destinataire de la lettre de Jean VIII, Saint Photius, dans sa Mystagogie du Saint Esprit. Dire que le Saint Esprit procde du Fils, qui lui-meme est ne du Pere, introduit un element temporel dans la divine Trinite. De cette faon, l'eternite du Saint Esprit est nie, et ainsi sa divinite, et donc la Trinite elle-mme. Le Filioque confond les relations qui distinguent les trois Personnes divines, menant ainsi logiquement au modalisme, et donc de nouveau a la negation de la Trinite. C'est aussi une grossierete philosophique, par laquelle la procession eternelle du Pere est confondue avec la mission historique du Fils. Jean-Paul II ferait bien de mediter la lettre de Jean VIII et de la comparer avec la doctrine du concile du Latran IV (1215) : Ç (.) Il est donc Žvident que, sans aucune diminution, le Fils en naissant reoit la substance du Pre, et ainsi le Pre et le Fils ont la mme substance : et de cette manire le Pre et le Fils sont la mme chose, ainsi que le Saint Esprit qui procde des deux (Spiritus Sanctus ab utroque procedens). È La doctrine de l'Žglise romaine a donc changŽ depuis Jean VIII. La doctrine que cet admirable pape dŽtestait tant reappara”t avec force au concile de Florence (1439) dans le Decretum pro Graecis : Ç Nous definissons, pour que cette vŽritŽ de la foi soit crže et acceptee par tous les chretiens, et soit profitable pour tous, que le Saint Esprit est eternellement du Pere et du Fils, et qu'il a son essence et son etre subsistant du Pre et du Fils en mme temps, et qu'il procede eternellement comme d'un seul principe et d'un seul expiration des deux ; (.). È Ce texte proclame sans rougir qu'il est licite et raisonnable d'ajouter l' expression Filioque au Symbole de foi : Ç Diffinimus insuper, explicationem verborum illorum 'Filioque' veritatis declarandae gratia, et imminente tunc necessitate, licite ac rationabiliter Symbole fuisse appositam. È Malheureusement pour les 'peres' du concile de Florence, le VIIme Canon du Concile d'Ephse (431, IIIme OecumŽnique) dŽclare : Ç .le saint Synode a decrete qu'il est illegal pour tout homme de produire, ou d'ecrire, ou de compose une Foi differente (eteran) comme rivale ˆ celle etablie par les saint Peres assemblŽs avec le Saint Esprit ˆ Nicee. Ç Mais ceux qui oseront composer une foi differente, ou de l'introduire ou la proposer aux personnes desireuses de se convertir ˆ la reconnaissance de la verite, soit du Paganisme ou du Juda•sme, ou de n'importe quelle heresie, seront deposes, si ce sont des eveques ou des clercs ; les eveques de l' episcopat et les clercs du clerge ; et si ce sont des la•cs, ils seront anathematises. È Le ridicule Concile de Tolede (447) qui ne rassembla que 19 eveques, a l'insu du pape et des 4 autre patriarcats, n'est en rien representatif de l'Eglise entiere; de plus il va a l'encontre des prescriptions des Saints Conciles oecumeniques; il n'a donc aucune autoritŽ. Au Concile de Constantinople de 879-880, Saint Photios, en presence des legats du pape Jean VIII, est reconnu patriarche legitime et prŽsente sa "Mystagogia Spiritus Sancti". Le synode de 869-870 (favorable au Filioque et que l'Eglise romaine reconnait comme VIIIeme Concile oecumŽnique) est condamne, de meme que le "filioque". Cela confirme donc la dŽposition et excommunication du pape Nicolas 1er par Photios, au cours de l'ete 867, comme "heretique et devastateur de la vigne du Seigneur". Detail amusant, les legats du pape (filioquiste) Nicolas 1er avaient eux aussi reconnu Photios comme patriarche legitime; le pape, irrite par leur attitude, les releva de leurs fonctions. Notons aussi que les successeurs du pape Jean VIII ont egalement reconnu Photios comme patriarche lŽgitime. Si le filioque est revenu sur le tapis, vers 1014, c'est par le pape Benoit VIII, a la demande de l'empereur germanique Henri II le boiteux (973-1024). Non content d'avoir introduit l'heresie filioquiste, l'Eglise romaine a falsifie une autre conception du Credo en remplaant le terme orthodoxe "consubstantiel" par un autre heterodoxe "de meme nature" (ce terme a ete formule au concile heretique semi-arien (357-359) de sirmium en Pannonie) approuvŽ par Rome.Sans l'ajout du filioque il n'y aurait jamais eu ce retour en force de l'arianisme en Occident. Dans sa Mystagogie Photios disait : "admettre lÕexistence de deux causes dans la Trinite suressentielle et thearchique [cÕest-ˆ-dire ajouter le Ç Fils È comme cause du Ç Saint Esprit È avec le Ç Pere È ] , nÕest-ce pas detruire lÕUnite de Principe ou Monarchie ? Or cÕest ˆ juste titre que lÕon confesse en Dieu cette Monarchie et que les theologiens ne cessent de la celebrer. Comment eviter si lÕon y renonce, le retour et le triomphe du polytheisme athee ? Comment les auteurs de cette these audacieuse pourront-ils se defendre de rehabiliter, sous couleur de christianisme, la superstition demoniaque o sÕegaraient les pa•ens de jadis ?" Cette question n'est-elle pas d'actualite? De toute manire, le 1er canon du 6eme Concile oecumenique affirme : "(...)nous edictons que la foi de tous les hommes, qui se sont distingues dans l'Eglise de Dieu, qui sont devenus des lumieres dans le monde, dispensant la parole de vie, demeure certaine et immuable jusqu'ˆ la consommation des siecles, de meme que leurs ecrits et enseignements inspires de Dieu nous rejetons et anathematisons ceux qu'ils ont rejetes et anathematises comme ennemis de la verite, qui se sont eleves pleins de vaine arrogance contre Dieu et ont medite une injustice extreme. Si jamais quelqu'un ne garde pas et n'embrasse pas les dogmes deja enumeres de la vraie foi, et ne croit pas et n'enseigne pas ainsi, mais tente d'aller ˆ leur encontre, qu'il soit anatheme conformement a la decision deja edictee par les predits saints et bienheureux peres, et qu'il soit expulse et rejete de la communaute chretienne, comme un etranger qu'il est : car nous, nous affirmons de toutes les manieres que nous pouvons, qu'en aucune faon on ne doive rien ajouter ou enlever a ce qui a ete jusqu'ici defini. In Xto.