je constate, je me borne à constater
Luc Perrin -  2011-03-17 14:38:36

je constate, je me borne à constater

un plaidoyer pour l'herméneutique de rupture. Plaidoyer involontaire si je comprends bien. Et ce n'est pas la première fois (rappelez-vous quand vous repreniez les points condamnés par Paul VI en 1965 sur le Saint-Sacrement). Maintenant, passons à vos développements qui changeraient notablement la réflexion sur le sacerdoce. Je vous donne acte, bien volontiers, qu'en continuant simplement à employer le mot "sacerdoce", vous vous démarquez des plus féroces parmi les "novateurs". Je vous donne aussi acte qu'il y a énormément de "développements" - cancéreux et toxiques - dans la production théologique communément diffusée dans la littérature et jusque dans divers organes diocésains. Faut-il pour autant se laisser prendre dans les filets de cette littérature ? C'est là que nous divergeons sur le fond. Le Magistère a-t-il promu une quelconque révolution doctrinale quant au sacerdoce ? Jugeons sur pièce dans ce texte sur le ministère et la vie du prêtre produit par la Congrégation du clergé en 1999 en vue du 3è millénaire où nous sommes. "La nouvelle évangélisation a besoin de nouveaux évangélisateurs, et ceux-ci sont les prêtres qui s'engagent à vivre leur sacerdoce comme un chemin spécifique de sainteté ".(111) Pour qu'il en soit ainsi, il est fondamental que chaque prêtre redécouvre quotidiennement l'absolue nécessité de sa sainteté personnelle. " Il faut commencer par se purifier soi-même avant de purifier les autres; il faut être instruit pour pouvoir instruire; il faut devenir lumière pour éclairer, se rapprocher de Dieu pour faire en sorte que les autres se rapprochent de lui, être sanctifié pour sanctifier ". (112) Cet effort se concrétise dans la recherche d'une profonde unité de vie qui conduit le prêtre à essayer d'être et de vivre comme un autre Christ dans toutes les circonstances de sa vie. Les fidèles de la paroisse, ou ceux qui participent aux diverses activités pastorales, voient — ils observent! — et entendent — ils écoutent! — non seulement quand la Parole de Dieu est prêchée, mais aussi quand les différents actes liturgiques sont célébrés, en particulier la sainte messe; quand ils se rendent au bureau paroissial où ils s'attendent à être reçus de façon accueillante et aimable; (113) quand ils voient le prêtre qui mange ou se repose et qu'ils demeurent édifiés par son exemple de sobriété et de tempérance; quand ils vont le trouver chez lui et se réjouissent de la simplicité et de la pauvreté sacerdotales dans lesquelles il vit; (114) quand ils le voient revêtir son habit propre de manière adaptée, ordonnée et complète; quand ils parlent avec lui, même des sujets les plus communs, et qu'ils se sentent confortés en constatant sa vision surnaturelle des choses, sa délicatesse et le style humain avec lequel il traite les personnes — même les plus humbles — avec une noblesse sacerdotale authentique. " La grâce et la charité de l'autel s'étendent ainsi à l'ambon, au confessionnal, aux archives paroissiales, à l'école, au patronage, dans les maisons et dans les rues, aux hôpitaux, aux moyens de transport et de communication sociale, partout où le prêtre a la possibilité d'accomplir sa tâche de pasteur: dans tous les cas, c'est sa moisson qui s'étend, c'est son union spirituelle avec le Christ Prêtre et Hostie qui le conduit à être — comme disait saint Ignace d'Antioche — froment de Dieu pour être trouvé "pain pur du Christ" (cf. Epist. ad Romanos, IV, 1) pour le bien des frères ". (115)" Vraiment des "développements" auxquels M. Olier et saint Jean Eudes auraient souscrit sans peine, ne croyez-vous pas ? Quand on passe de la littérature schillebeeckxienne au Magistère de l'Église romaine, évidemment les permanences de fond sautent aux yeux. Méfiez-vous davantage de cette littérature et des développements qui n'en sont pas ; cela vous épargnera de devenir un avocat, à votre insu je veux bien le penser, d'une herméneutique de rupture que vous dîtes réprouver. nb. la traduction actuelle est fautive littéralement et doctrinalement ambiguë car elle est de saveur schillebeeckxienne une fois encore. Je vous renvoie aux mises au point faites à ce sujet du rôle de l'assemblée et du prêtre, contre les thèses du théologien dominicain novateur, dans l'Instruction Sacerdotium ministeriale de 1983, spécialement le point 3.