aïe aîe
Scribe -  2011-03-08 14:30:08

aïe aîe

si même des liseurs non FSSPX se mettent à poster des liens vers la Porte latine, je sens comme un énervement poindre....Mes oreilles sifflent. Mais ce texte est réellement excellent : lire aussi cela : Même si le concile simplement pastoral Vatican II a été abusivement majoré, au point d’apparaître presque comme une nouvelle naissance de l’Église, ce n’est pas essentiellement cela qui fonde notre opposition publique à son sujet. Ce que nous disons à son propos, c’est que, même après avoir dédouané Vatican II d’une part de responsabilité dans la crise, il faut reconnaître que ce concile, par certains de ses textes, est l’une des causes, et des plus graves, de cette crise.

L’Église traverse aujourd’hui une crise très grave Et, tout d’abord, il faut reconnaître avec les plus hautes autorités qu’une crise grave frappe aujourd’hui l’Église. C’est Paul VI affirmant le 7 décembre 1968 : « L’Église se trouve dans une heure d’inquiétude, d’autocritique, on dirait même d’autodestruction. C’est comme un bouleversement intérieur, aigu et complexe. Comme si l’Église se frappait elle-même ». Ou s’interrogeant le 29 juin 1972 : « La fumée de Satan est entrée par quelque fissure dans le temple de Dieu : le doute, l’incertitude, la problématique, l’inquiétude, l’insatisfaction, l’affrontement se sont fait jour ». C’est Jean-Paul II déclarant le 6 février 1981 : « Les chrétiens d’aujourd’hui, en grande partie, se sentent perdus, confus, perplexes et même déçus. (…) Des idées sont répandues de tous côtés qui contredisent la vérité qui fut révélée et a toujours été enseignée. De véritables hérésies ont été divulguées dans les domaines du dogme et de la morale, suscitant doutes, confusion, rébellion. Même la liturgie a été violée. Plongés dans un “relativisme” intellectuel et moral, les chrétiens sont tentés par un illuminisme vaguement moraliste, par un christianisme sociologique, sans dogme défini et sans moralité objective ».

C’est le cardinal Ratzinger prêchant le 25 mars 2005 : « Seigneur, souvent ton Église nous paraît une barque qui est en train de sombrer, une barque qui fait eau de toutes parts ». C’est Benoît XVI reconnaissant le 22 décembre 2005 : « Personne ne peut nier que, dans de vastes parties de l’Église, la réception du Concile s’est déroulée de manière plutôt difficile ». Cette crise provient-elle, au moins en partie, de Vatican II ? Cette crise a-t-elle pour origine, au moins en partie, le concile Vatican II lui-même ? Reprenons le fil de l’histoire pour comprendre la position de la Fraternité Saint-Pie X à ce propos. Mgr Lefebvre a participé activement au Concile. Il a certes voté jusqu’au bout, comme il en avait le droit, contre le décret sur la liberté religieuse, contre celui sur l’oecuménisme et contre la Constitution Gaudium et spes : mais cela signifie, en contrepartie, qu’il a voté pour les neuf autres documents. On ne peut donc dire que Mgr Lefebvre aurait refusé le Concile en bloc, par principe, avant tout examen. D’ailleurs, si Mgr Lefebvre avait été un opposant déclaré, de principe, Paul VI ne lui aurait certainement pas adressé en 1972 une lettre de félicitation pour ses 25 ans d’épiscopat. Mgr Lefebvre estime, durant le Concile, que certains textes contiennent de véritables « bombes » doctrinales à retardement. Cependant, il attend de voir quelles conséquences auront effectivement ces textes explosifs. Mgr Lefebvre applique le principe évangélique : juger l’arbre à ses fruits. Car un texte peut être précisé, orienté, rectifié par l’interprétation qu’on en donne. Malheureusement, l’interprétation retenue sera trop souvent la pire. Dans ces conditions, il se trouve acculé à revenir à ses critiques des années 1962-1965, et à affirmer en 1976 : « J’accuse le Concile ». Certes, nous ne prétendons pas être infaillibles dans nos critiques Si nous n’attribuons pas au concile Vatican II, selon la déclaration explicite de la Commission doctrinale en date des 6 mars 1964 et 16 novembre 1964, une infaillibilité qui ne conviendrait point à un concile simplement pastoral, nous prétendons encore moins nous-mêmes à l’infaillibilité. Il est donc possible que, dans l’ensemble des critiques que nous articulons sur certains textes de Vatican II, et malgré le travail et le soin apportés à la mise en forme de ces critiques, nous ayons fait des quiproquos ou contresens sur quelques points. Telle ou telle remise en cause peut, en son détail, être insuffisamment fondée, exagérée, avoir mal distingué l’essentiel de l’accessoire. Mais il reste, malgré les efforts d’interprétation, des textes litigieux Cependant, après étude sérieuse de la réalité des textes de Vatican II, de leurs présupposés et de leurs conséquences, et même étant admis ce coefficient d’incertitude provenant d’éventuelles imprécisions dans nos critiques, il reste dans Vatican II un noyau de textes véritablement problématiques, des nouveautés qui présentent une dissonance avec la foi catholique, ce qui se manifeste dans le fait que ces nouveautés s’opposent à l’enseignement explicite et constant du Magistère précédent. Mgr Lefebvre a principalement relevé trois de ces nouveautés : la collégialité, la liberté religieuse et l’oecuménisme (en tant que ces trois points sont expliqués de façon nouvelle par Vatican II).

Cependant, si ces trois objections sont principales, cela ne signifie pas que d’autres objections n’aient pas leur importance. La nouvelle ecclésiologie contenue dans Lumen gentium, les nouveaux rapports de l’Église et du monde proposés par Gaudium et spes, par exemple, méritent sans aucun doute eux aussi certaines critiques. Or, ces textes litigieux touchent directement la foi

Malheureusement, ces points litigieux touchent directement la foi, donc le salut éternel. C’est pourquoi, ils sont à nos yeux radicalement inacceptables et expliquent que, en quelque sorte, bien contre notre gré et notre désir le plus profond, nous nous trouvions pour le moment à une prudente distance de certains des actes de la Rome actuelle. Le futur cardinal Tarcisio Bertone, dans un article publié en 1996 et intitulé « A propos de la réception des documents du Magistère et du désaccord public », écrivait justement : « Lorsqu’on parle de la nécessité de vérifier le consensus effectif de tous les évêques dispersés dans le monde ou même de tout le peuple chrétien en matière de foi et de morale, on ne doit pas oublier que ce consensus ne peut être compris dans un sens purement synchronique, mais doit être compris dans un sens diachronique. Cela veut dire que le consensus moralement unanime embrasse toutes les époques de l’Église, et c’est seulement si on écoute cette totalité que l’on demeure dans la fidélité aux Apôtres. “Si quelque part – observe le cardinal Ratzinger dans une étude –, on en venait à former une majorité contre la foi de l’Église d’autres temps, ce ne serait absolument pas une majorité” ». Nous disons que si l’on peut prétendre qu’apparemment, et de manière matérielle, il y aurait actuellement un certain consensus synchronique sur ces nouveautés en dissonance avec la foi, il est certain que n’existe pas, et ne pourra jamais exister, de consensus diachronique. Il y a, dans ces nouveautés du concile pastoral Vatican II, tout au plus une « majorité [apparente] contre la foi de l’Église d’autres temps », contre la foi inamissible de l’Église de toujours.