Annonce de la Passion et maison fondée sur le roc : dimanche (bréviaire)
Alexandre -  2011-03-05 18:02:29

Annonce de la Passion et maison fondée sur le roc : dimanche (bréviaire)

Dimanche 6 Mars 2011 I. BRÉVIAIRE ROMAIN (1568-1960) DIMANCHE DE LA QUINQUAGÉSIME Premier Nocturne Du livre de la Genèse (ch. 12) 1. (vv. 1-5) Le Seigneur dit à Abram: «Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom, qui servira de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, je réprouverai ceux qui te maudiront. En toi seront bénies toutes les nations de la terre.» Abram partit, comme le lui avait dit le Seigneur, et Lot partit avec lui. Abram avait septante-cinq ans lorsqu’il sortit de Haran. Abram prit sa femme Saraï, son neveu Lot, tout l’avoir qu’ils avaient amassé et le personnel qu’ils avaient acquis à Haran; ils se mirent en route pour le pays de Canaan. Ils arrivèrent au pays de Canaan. Abram traversa le pays jusqu’au lieu saint de Sichem, au chêne de Môré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. 2. (vv. 6-13) Le Seigneur apparut à Abram et dit: «C’est à ta postérité que je donnerai ce pays.» Et là, Abram bâtit un autel au Seigneur qui lui était apparu. Il passa de là dans la montagne, à l’orient de Béthel, et il dressa sa tente, ayant Béthel à l’Ouest et Aï à l’Est. Là, il bâtit un autel au Seigneur et il invoqua son nom. Puis, de campement en campement, Abram alla au Négheb. Il y eut une famine dans le pays et Abram descendit en Égypte pour y séjourner, car la famine pesait lourdement sur le pays. Lorsqu’il fut près d’entrer en Égypte, il dit à sa femme Saraï: «Vois-tu, je sais que tu es une femme de belle apparence. Quand les Égyptiens te verront, ils diront: C’est sa femme, et ils me tueront et te laisseront en vie. Dis, je te prie, que tu es ma sœur, pour qu’il m’arrive du bien à cause de toi et qu’on me laisse en vie par égard pour toi.» 3. (vv. 14-19) De fait, quand Abram arriva en Égypte, les Égyptiens virent que la femme était très belle. Les officiers de Pharaon la virent et la vantèrent à Pharaon; et la femme fut emmenée au palais de Pharaon. Celui-ci traita bien Abram à cause d’elle: il eut du petit et du gros bétail, des ânes, des esclaves, des servantes, des ânesses, des chameaux. Mais le Seigneur frappa Pharaon de grandes plaies, et aussi sa maison, à propos de Saraï, la femme d’Abram. Pharaon appela Abram et dit: «Qu’est-ce que tu m’as fait? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré qu’elle était ta femme? Pourquoi as-tu dit: Elle est ma sœur! en sorte que je l’ai prise pour femme. Maintenant, voilà ta femme: prends-la et va-t’en!» Deuxième Nocturne Du livre de saint Ambroise, évêque, Sur le Patriarche Abraham (L. 1, ch. 2, 3-4: PL 14, 421) 4. Abraham est un grand homme, en vérité, et décoré des marques insignes de nombreuses vertus. La philosophie a beau élever ses aspirations, elle ne peut égaler sa grandeur. En somme, tout ce qu’elle a jamais pu imaginer est bien inférieur à ce que lui, il a fait et la foi toute simple en la vérité vaut bien mieux que l’enflure mensongère du beau parler. Voyons donc de quelle qualité fut en cet homme la soumission à Dieu. Cette vertu vient la première en ordre d’importance, car elle est le fondement de toutes les autres et c’est à bon droit que Dieu l’a exigée tout d’abord en disant: «Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père.» Il suffisait de dire «pays», car cela implique le fait de quitter la parenté et la maison paternelle. 5. Toutefois, le Seigneur détaille son ordre pour éprouver le cœur d’Abraham; ainsi, ce dernier ne paraîtra pas s’être engagé à la légère, ou avoir médité quelque fraude dans l’exécution des ordres célestes. Comme il convenait d’accumuler les préceptes pour que rien n’en échappe, ainsi fallait-il présenter les récompenses pour prévenir le désespoir. La tentation d’Abraham est mesurée à sa vaillance, l’ordre à sa foi, l’appel à sa justice. Et il a raison de partir comme le Seigneur le lui a enjoint. «Et Lot partit avec lui.» Voilà donc, ce précepte qu’on tient en honneur parmi les sentences des sept Sages: «suivre Dieu.» Abraham l’a observé et, par son acte, il a devancé la parole des Sages: il a suivi Dieu, il a quitté sa terre. 6. Mais auparavant, Abraham avait vécu dans un autre pays, la terre des Chaldéens, d’où était parti Térah, son père, pour s’établir à Haran, et lui-même, qui avait reçu cet ordre: «Quitte ta parenté», avait emmené avec lui son neveu. Voyons donc si «quitter son pays» ne signifie pas, en quelque sorte, quitter la demeure de cette terre, c’est-à-dire, de notre corps, comme l’a fait Paul qui a dit: «Mais nous, nous sommes citoyens des cieux» (Ph 3, 20). Troisième Nocturne Lecture du saint Évangile selon saint Luc (18, 31-43; trad. du Lectionnaire de 1964) 7. En ce temps-là, Jésus prit à part les Douze et leur dit: «Voici que nous montons à Jérusalem, et que s’accomplira tout ce qui fut écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme. Car il sera livré aux païens, bafoué, insulté, couvert de crachats. Après l’avoir flagellé, ils le tueront; et le troisième jour il ressuscitera.» Mais eux ne comprirent rien à cela; ce langage leur était caché, et ils ne saisissaient pas le sens de ces paroles. Or, comme il approchait de Jéricho, il y avait un aveugle, assis au bord du chemin, qui mendiait. Quand il entendit passer la foule, il demanda ce qu’il y avait. On lui répondit: «C’est Jésus de Nazareth qui passe.» Alors il se mit à crier: «Jésus, fils de David, aie pitié de moi!» Ceux qui marchaient en tête lui enjoignaient de se taire; mais il criait de plus belle: «Fils de David, aie pitié de moi!» Jésus s’arrêta et ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda: «Que veux-tu que je fasse pour toi?» Il dit: «Seigneur, que je voie!» Jésus lui dit: «Vois, ta foi t’a sauvé.» A l’instant même, il vit. Et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple, en voyant cela, rendit louange à Dieu. Homélie de saint Grégoire, pape (Homélies sur les Évangiles 2, 1 et 2: SCh 485, 120-123) Notre Rédempteur, prévoyant que sa Passion jetterait le trouble dans l’âme de ses apôtres, leur prédit bien à l’avance, et les souffrances de cette Passion, et la gloire de sa Résurrection. Ainsi, en le voyant mourir comme il le leur avait annoncé, ils ne douteraient pas qu’il dût également ressusciter. Mais parce que ses disciples encore charnels ne pouvaient rien comprendre au mystère dont il leur parlait, il eut recours à un miracle. Sous leurs yeux, un aveugle s’ouvre à la lumière, en sorte qu’une action céleste affermisse dans la foi ceux qui ne comprenaient pas les paroles du mystère céleste. 8. Or il faut, frères très chers, reconnaître dans les miracles du Seigneur, notre Sauveur, des faits dont on doit croire qu’ils se sont véritablement accomplis, mais qui cependant, en tant que signes, nous instruisent de quelque chose. Car tout en témoignant par leur puissance de certaines vérités, les œuvres du Seigneur nous en affirment d’autres par leur mystère. Remarquez-le en effet, à nous en tenir au sens littéral, nous ignorons qui fut l’aveugle dont parle notre évangile, mais nous savons pourtant qui il symbolise dans l’ordre du mystère. L’aveugle, c’est le genre humain: exclu des joies du paradis en la personne de son premier père, privé des clartés de la lumière d’en haut, il subit les ténèbres de sa condamnation; mais retrouvant la lumière grâce à la présence de son Rédempteur, il en vient à apercevoir, en les désirant, les joies de la lumière intérieure, et il pose le pas de ses bonnes œuvres sur le chemin de la vie. 9. Il faut remarquer que c’est au moment où, selon le récit, Jésus approche de Jéricho que l’aveugle retrouve la lumière. Jéricho signifie «lune», et la lune, dans l’Écriture Sainte, marque la faiblesse de la chair, car elle connaît en chacun de ses cycles mensuels un déclin, qui symbolise notre faiblesse de mortels. Ainsi, c’est lorsque notre Créateur approche de Jéricho que l’aveugle revient à la lumière, puisque c’est quand Dieu a assumé la faiblesse de notre chair que le genre humain a recouvré la lumière qu’il avait perdue. C’est parce que Dieu subit la condition humaine que l’homme est élevé à la condition divine. C’est avec raison que cet aveugle nous est représenté à la fois assis au bord du chemin et en train de mendier, car la Vérité en personne a dit: «Je suis le Chemin.» (Jn 14, 6). II. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961) DIMANCHE DE LA QUINQUAGÉSIME Au Nocturne Du livre de la Genèse (ch. 12) 1. (vv. 1-5) Le Seigneur dit à Abram: «Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom, qui servira de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, je réprouverai ceux qui te maudiront. En toi seront bénies toutes les nations de la terre.» Abram partit, comme le lui avait dit le Seigneur, et Lot partit avec lui. Abram avait 75 ans lorsqu’il sortit de Haran. Abram prit sa femme Saraï, son neveu Lot, tout l’avoir qu’ils avaient amassé et le personnel qu’ils avaient acquis à Haran; ils se mirent en route pour le pays de Canaan. Ils arrivèrent au pays de Canaan. Abram traversa le pays jusqu’au lieu saint de Sichem, au chêne de Môré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. 2. (vv. 6-19) Le Seigneur apparut à Abram et dit: «C’est à ta postérité que je donnerai ce pays.» Et là, Abram bâtit un autel au Seigneur qui lui était apparu. Il passa de là dans la montagne, à l’orient de Béthel, et il dressa sa tente, ayant Béthel à l’Ouest et Aï à l’Est. Là, il bâtit un autel au Seigneur et il invoqua son nom. Puis, de campement en campement, Abram alla au Négheb. Il y eut une famine dans le pays et Abram descendit en Égypte pour y séjourner, car la famine pesait lourdement sur le pays. Lorsqu’il fut près d’entrer en Égypte, il dit à sa femme Saraï: «Vois-tu, je sais que tu es une femme de belle apparence. Quand les Égyptiens te verront, ils diront: C’est sa femme, et ils me tueront et te laisseront en vie. Dis, je te prie, que tu es ma sœur, pour qu’il m’arrive du bien à cause de toi et qu’on me laisse en vie par égard pour toi.» De fait, quand Abram arriva en Égypte, les Égyptiens virent que la femme était très belle. Les officiers de Pharaon la virent et la vantèrent à Pharaon; et la femme fut emmenée au palais de Pharaon. Celui-ci traita bien Abram à cause d’elle: il eut du petit et du gros bétail, des ânes, des esclaves, des servantes, des ânesses, des chameaux. Mais le Seigneur frappa Pharaon de grandes plaies, et aussi sa maison, à propos de Saraï, la femme d’Abram. Pharaon appela Abram et dit: «Qu’est-ce que tu m’as fait? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré qu’elle était ta femme? Pourquoi as-tu dit: Elle est ma sœur! en sorte que je l’ai prise pour femme. Maintenant, voilà ta femme: prends-la et va-t’en!» Lecture du saint Évangile selon saint Luc (18, 31-43; trad. du Lectionnaire de 1964) 3. En ce temps-là, Jésus prit à part les Douze et leur dit: «Voici que nous montons à Jérusalem, et que s’accomplira tout ce qui fut écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme. Car il sera livré aux païens, bafoué, insulté, couvert de crachats. Après l’avoir flagellé, ils le tueront; et le troisième jour il ressuscitera.» Mais eux ne comprirent rien à cela; ce langage leur était caché, et ils ne saisissaient pas le sens de ces paroles. Or, comme il approchait de Jéricho, il y avait un aveugle, assis au bord du chemin, qui mendiait. Quand il entendit passer la foule, il demanda ce qu’il y avait. On lui répondit: «C’est Jésus de Nazareth qui passe.» Alors il se mit à crier: «Jésus, fils de David, aie pitié de moi!» Ceux qui marchaient en tête lui enjoignaient de se taire; mais il criait de plus belle: «Fils de David, aie pitié de moi!» Jésus s’arrêta et ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda: «Que veux-tu que je fasse pour toi?» Il dit: «Seigneur, que je voie!» Jésus lui dit: «Vois, ta foi t’a sauvé.» A l’instant même, il vit. Et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple, en voyant cela, rendit louange à Dieu. Homélie de saint Grégoire, pape (Homélies sur les Évangiles 2, 1: SCh 485, 120) Notre Rédempteur, prévoyant que sa Passion jetterait le trouble dans l’âme de ses apôtres, leur prédit bien à l’avance, et les souffrances de cette Passion, et la gloire de sa Résurrection. Ainsi, en le voyant mourir comme il le leur avait annoncé, ils ne douteraient pas qu’il dût également ressusciter. Mais parce que ses disciples encore charnels ne pouvaient rien comprendre au mystère dont il leur parlait, il eut recours à un miracle. Sous leurs yeux, un aveugle s’ouvre à la lumière, en sorte qu’une action céleste affermisse dans la foi ceux qui ne comprenaient pas les paroles du mystère céleste. III. COMMENTAIRE PATRISTIQUE DE L’ÉVANGILE (MISSEL 1970-2002) La Liturgia Horarum, c’est-à-dire le nouveau bréviaire romain, ne prévoit pas de commentaire de l’évangile de chaque dimanche, contrairement à la tradition. Or, l’évangile de ce jour ne figure pas dans le Missel romain de 1570 à 1962. On trouvera ci-après un extrait d’un sermon de saint Augustin commentant la fin de l’évangile de ce jour: Mt 7, 21-27. NEUVIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (Cycle des lectures A) Le sermon sur la Montagne, par Philippe de Champaigne Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (7, 21-27 – trad. liturgique) Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait: «Il ne suffit pas de me dire: ‘Seigneur, Seigneur!’, pour entrer dans le Royaume des cieux; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront: ‘Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles?’ Alors je leur déclarerai: ‘Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal!’ Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet.» Sermon de saint Augustin, évêque (Sermon 179, 8-9: PL 38, 970; trad. française : Œuvres complètes de saint Augustin, traduites par l’abbé Raulx, t. 7, p. 131) Prenez garde, mes frères, de vous séduire vous-mêmes; car il ne vous suffit pas d’être venus avec empressement entendre la parole de Dieu ; il faut, sans vous relâcher, mettre en pratique ce que vous écoutez. S’il est beau d’entendre, n’est-il pas bien plus beau d’accomplir? En n’écoutant pas, en négligeant de le faire, tu ne bâtis rien. Écouter sans pratiquer, c’est préparer un renversement. Voici la comparaison frappante qu’a faite Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même pour expliquer cette vérité : «Celui, dit-il, qui entend ces paroles que je publie et qui les accomplit, je le comparerai à l’homme sage qui bâtit sa maison sur la pierre. La pluie est descendue, les fleuves sont débordés, les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison, et elle n’est pas tombée» (vv. 24-25). Pourquoi? «Parce qu’elle était fondée sur la pierre» (v. 25). Ainsi écouter et pratiquer, c’est bâtir sur la pierre, puisqu’écouter c’est bâtir. «Mais, poursuit le Sauveur, celui qui entend ces paroles que je publie et qui ne les accomplit pas, je le comparerai à un insensé qui bâtit» (v. 26). Lui donc aussi bâtit. Que bâtit-il? «Il bâtit sa maison». Mais comme il n’accomplit pas ce qu’il entend, il ne fait en entendant que «bâtir sur le sable». Ainsi donc écouter sans pratiquer, c’est bâtir sur le sable ; écouter et pratiquer, c’est construire sur la pierre; mais n’écouter même pas, c’est ne bâtir ni sur la pierre ni sur le sable. Et qu’arrive-t-il? «La pluie est descendue, les fleuves sont débordés, les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison, et elle s’est écroulée et sa ruine a été grande» (v. 27). Quel triste spectacle! Quelqu’un sans doute me dira: Ai-je besoin d’écouter ce que je ne dois pas accomplir, puisque en écoutant sans pratiquer je ne bâtirai que des ruines. N’est-il pas plus sûr de n’écouter pas? Le Seigneur n’a point voulu, dans sa comparaison, toucher à ce point de la question ; il a pourtant donné la solution à entendre. Dans cette vie, en effet, la pluie, les vents et les fleuves sont toujours en mouvement. Quoi ! C’est pour n’être pas renversé par eux que tu ne bâtis pas sur la pierre? C’est pour qu’ils ne renversent pas ta demeure dans leur course que tu ne bâtis pas même sur le sable? Tu veux donc, en n’écoutant pas, rester sans abri. Voici la pluie, voici les vents; cours-tu moins de dangers, pour être enlevé, dépouillé de tout? Eh ! quel sort ne te prépares-tu point? Non, détrompe-toi, tu ne te mets pas en sûreté en n’écoutant pas; sans abri et sans vêtements, tu seras inévitablement abattu, emporté et submergé. Or, si c’est un mal de bâtir sur le sable, un mal encore de ne bâtir pas, c’est qu’on ne fait bien qu’en bâtissant sur la pierre. Oui, c’est mal de n’écouter pas ; mal aussi d’écouter sans pratiquer; il n’y a donc qu’à écouter et à pratiquer. «Accomplissez la parole, sans vous contenter de l’entendre» (Jc 1, 19). Collecte (= MR 1962: 7° dim. après la Pentecôte) Deus, cuius providéntia in sui dispositióne non fállitur, te súpplices exorámus, ut nóxia cuncta submóveas, et ómnia nobis profutúra concédas. Traduction personnelle O Dieu dont la providence ne se trompe pas en ses desseins, nous vous prions et supplions d’écarter tout ce qui nuit et de nous accorder tout ce qui peut nous servir.