pas convaincu mais vraie question
Luc Perrin -  2011-03-04 17:19:15

pas convaincu mais vraie question

examinée par Ion. Le deux poids, deux mesures se justifie-t-il et dans quelle mesure ? Notre subtil ami Ion tente de nous dire que oui et que tout vaut mieux qu'une liturgie ou un acte dévotionnel conduit par la FSSPX. 1. droit ou faveur ? Vaste question en elle-même. Souvent les instances diocésaines ou locales mettent à disposition sans même qu'il y ait sollicitation, on va au devant d'un désir. Si la FSSPX sollicite la faveur d'utilisation d'un lieu, ici pour un pèlerinage, s'il y a par ailleurs un usage établi a fortiori par l'évêque actuel et même son prédécesseur, je ne vois guère comment l'existence de discussions avec Rome pourrait motiver un refus. Le refus ne peut se motiver que par des circonstances matérielles, qui semblent exister (sécurité etc.), ou par des circonstances religieuses locales qu'on aimerait connaître et mais qu'on ne voit pas dans les textes publiés (localement la Fraternité serait-elle sédévacantiste ?). Un rapprochement à Rome ne saurait, cela semble évident, être une justification pour un éloignement à Carcassonne. C'est ce que notait Ennemond et vous n'apportez pas d'élément pour nous convaincre du contraire. Sauf à comprendre que quand Rome donne des signes de bienveillance, on les lit en France comme devant être des signes de défiance ? Je ne pense que ce soit le message que vous voulez nous faire admettre, même si l'épisode triste d'Amiens tendrait hélas à accréditer cela. 2. en bon "esprit du Concile", il paraît difficile de séparer si "clairement" les frères séparés de la FSSPX si vous réintroduisez la notion de pleine communion et ses dégradés. Il y a une distinction j'en conviens mais dans la graduation de la communion, la FSSPX est indubitablement plus près que toutes les Église/Communautés séparées, y compris l'Anglicane aux "ordinations" de laquelle Mgr d'Évreux ne craint pas d'assister. Bref vous vous appuyez sur une vision pré-conciliaire pour rejeter la FSSPX par la porte et vous réintroduisez Vatican II par la fenêtre pour accueillir les cultes chrétiens séparés (à supposer qu'ils soient intéressés par des pèlerinages, cela exclue déjà les huguenots français). C'est habile quant à la rhétorique mais ... incohérent. 3. "La FSSPX veut le beurre et l'argent du beurre "nous sommes catholiques, mais nous refusons d'obéir car vous n'êtes pas d'authentiques pasteurs, mais nous voulons quand même les églises !" (Ion) Quand je lis la lettre de l'abbé Le Noach fsspx (15/1/2011) : "Aussi me suis-je plu à penser que vous n'agiriez pas différemment de vos frères dans l'épiscopat. Voilà pourquoi j'ose malgré tout user de votre bienveillance pour solliciter encore une fois cette année votre autorisation." je n'y lis pas un rejet de la qualité d'Ordinaire de Mgr Planet par ledit abbé de la FSSPX, au contraire, rejet que vous énoncez pourtant comme étant la position de cette Fraternité "vous n'êtes pas d'authentiques pasteurs" (Ion pas Mgr Fellay ni l'abbé Le Noach). Sans doute en faisant parler les uns et les autres et en leur faisant dire ce qu'ils ne disent pas, on parvient plus facilement à justifier le difficilement justifiable. Au passage, cette demande fait s'écrouler votre argumentaire quant au "droit" et à la "faveur". 4. De ce distinguo à une question bien plus fondamentale : quelle est la contribution de la C.E.F. et des évêques de France, individuelle et collective, à la démarche de réconciliation portée par le Saint-Père depuis 2005 et soulignée, à l'intention de l'Église qui décline en France et devant tous ses évêques assemblés en 2008 ? Rappel : allocution de Benoît XVI à l'épiscopat français (14 septembre 2008), en somme la "feuille de route" pour nos évêques pour ce qui est des rapports avec le monde traditionaliste au sens large "j'espère que l'indispensable pacification des esprits est, grâce à Dieu, en train de se faire. Je mesure les difficultés qui sont les vôtres, mais je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage. Nul n'est de trop dans l'Église. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir chez lui, et jamais rejeté. Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun nous confie cette mission de Pasteurs, en faisant de nous les Bergers de ses brebis. Nous ne pouvons que Lui rendre grâce de l'honneur et de la confiance qu'Il nous fait. Efforçons-nous donc toujours d'être des serviteurs de l'unité !" (Benoît XVI) Pourriez-vous nous donner un bilan des actions de nos Pasteurs pour aller dans le sens voulu ici par le Saint-Père ? La décision, en dehors du considérant matériel qui n'intervient qu'en dernier dans le texte de Mgr Planet et qui aurait dû, en bonne logique, être le seul, doit-elle être inscrite - dans son libellé et ses intentions - au passif ou à l'actif de ce bilan ?