Critères pour évaluer l'imminente Instruction sur le Motu proprio
CMdelaRocca -  2011-02-21 11:17:06

Critères pour évaluer l'imminente Instruction sur le Motu proprio

présentés par Messainlatino ce jour (traduction perso.): "La fuite d'informations dont nous sommes avec Rorate caeli les co-auteurs a créé une grande émotion dans le monde traditionnel et dans les dicastères romains, pour lesquelles nous avons ouvertement parlé de dilution du Motu proprio et New Liturgical Movement avec d'autres a lancé une pétition générale (plus de 7000 signatures ce matin). A quoi servira-t-elle, nous ne pouvons le dire , mais plus certainement nous savons que le mécanisme qui s'est mis en branle grâce à nos sources (des personnes sincèrement préoccupées par le destin de l'Eglise et de la Tradition) a fait que le Saint-Père reçoive, discrètement, des sollicitations au plus haut niveau au sujet de cette fameuse Instruction. Laquelle est désormais prête et le card. Levada, Prefet de la Congregation pour la Doctrine de la Foi en a discuté les derniers détails vendredi passé en audience pontificale, mais peut-être quelque amendement est-il encore possible. Or, des commentaires et de la façon dons ces informations ont été reprises de différents sites et blogs, nous voyons que certains ont interprété nos propos comme une crainte de voir le MP abrogé en substance, ce n'est pas le cas et c'est un principe juridique clair: un document de source législative inférieure ne peut aller contre un motu proprio du Pape, le législateur suprême. Mais il y a bien d'autres façons d'ensabler une loi ou de l'étrangler, sans l'abroger ni y déroger expressément, et même en donnant l'impression que l'on veut l'appliquer ! Les dispositions d'actualisation qui comblent les lacunes et fixent les modalités concrètes de fonctionnement d'une loi sont quasi plus importantes qu'icelle. Le diable est dans les détails dit le proverbe, et nous autres juristes nous le savons trop bien. .../... Donc: déjà les deux seuls éléments qui nous sont révélés (inapplicabilité au diocèse de Milan et limitation de la possibilité d'ordination en vetus ordo) expriment une orientation inquiétante, qui dénote qu'entre différentes solutions ont été choisies les plus restrictives et limitatives,et surtout cela donne raison à ceux qui se sont opposés dès la première heure au Motu proprio (ainsi le cal. Tettamanzi ); et pour qui au contraire a voulu appliquer le texte, créant un séminaire bi-ritualiste et ordonnant des prêtres en forme extraordinaire (Toulon) doit subir l'humiliation de devoir soumettre à Rome une supplique à l'issue incertaine,ne fût-ce que pour espérer poursuivre dans cette voie ...On comprendra que face à ce message, quiconque dans l'Eglise voudrait faire obstacle au MP reçoit des garanties d'impunité, alors que le prêtre qui veut "défier" son évêque en appliquant le MP perçoit déjà qu'il restera sans soutien... Sur le reste du contenu du document nous ne sommes pas informés en détails. Nous apprenons simplement que les représentants de la conférence épiscopale française ont été rassurés (!!!!!) Mauvais signe. Ce que cela signifie nous n'en savons rien, mais nous pouvons essayer de l'imaginer.. Il suffit de considérer la situation: le MP si important au niveau théorique pour la reconnaissance formelle de la liturgie traditionnelle s'est révélé un échec sur son application concrète à cause de l'opposition massive du haut clergé, opposition reconnue par le car.Perl.alors secrétaire de l'Ecclesia Dei. L'application directe, hypothétisée aux groupes de fidèles dans les paroisses, a trouvé peu d'échos, et plus souvent il est advenu - et encore dans les bons cas- que les évêques dépossédés de leur autorité décisionnelle , désignent un oratoire pour satisfaire à la demande, et souvent pas tous les dimanches, une fois par mois ou en alternance, etc...Dans la plupart des diocèses c'est le désert absolu. Or, les sondages réalisés partout en Europe ont au contraire démontré une aspiration élevée à la liturgie ancienne, d'un à deux tiers des sondés selon les cas. En pratique, cette aspiration ne s'est pas mutée en demande parceque l'existence du MP et ainsi la possibilité d'être exaucés n'est même pas connue des fidèles ; et une autre partie est confrontée d'emblée aux difficultés pour constituer un groupe et surtout à l'hostilité du clergé- seuls les plus motivés, organisés et combattifs, parviennent quand tout va bien à obtenir quelque chose. Les choses étant ce qu'elles sont, il est clair que l'Instruction à venir ne pourra pas être bonne, et même mauvaise si elle se limite à perpétuer le status quo. Depuis trois ans les membres de l'Ecclesia Dei nous promettent ces éclaircissements qui devraient aplanir les obstacles dréssés par les évêques. Depuis trois ans ils accumulent les dossiers sur les trouvailles les plus extravagantes qui nous sont opposées. Et tout celà alors même que de la bouche du card. Castrillòn Hoyos nous savons que l'intention du Pape est d'avoir la messe antique dans chaque paroisse, ce qu'il confirme dans sa lettre d'accompagnement par l'enrichissement réciproque des deux formes. Cette Instruction doit donc fournir des éléments pour vaincre cette extraordinaire opposition que Rome connait et admet et doit introduire des éléments coercitifs de promotion du MP. Si au contraire elle se limite à stabiliser des questions rubricistes et de calendrier, où même à dire quel nombre de personnes compose un groupe "stable", elle aura échoué dans son objet et à bon droit nous pourrons la considérer comme mauvaise . Voilà quelques points révélateurs qui nous paraissent devoir être traités: 1) Quels pouvoirs seraient attribués à l' Ecclesia Dei, dans le cas de l'art.7 quand l'évêque ne veut pas appliquer le MP? Jusqu'à ce jour, le cas est traité par téléphone et la commission cherche à convaincre l'intéréssé de concéder gracieusement quelque chose...Est-ce que, dans le futur, la commission pourra désigner une église inutilisée dans le diocèse en cause, la réquisitionner et l'assigner à un institut ? Cette faculté romprait toute opposition épiscopale.i 2) l'Instruction prévoit-elle que dans chaque diocèse, ou grande ville , soit autorisée au moins une fois par semaine une messe dominicale à heures et lieux acceptables ? 3) Est-ce que les paroisses pourront librement transformer, selon l'appréciation pastorale des demandes, une de leurs messes d'horaire en forme extraordinaire ? Tout cela avait été dit dans des courriers de l'Ecclesia Dei ,comme par ailleurs l'extension au rit ambrosien...".