Les Hyksos
Jean Ferrand -  2010-09-26 17:27:12

Les Hyksos


Si cette date du XVIe siècle est en effet donnée par l’Ancien Testament, il reste des problèmes. Associer Hébreux et Hyksos, c’est dater l’Exode du règne d’Ahmosis.

C'est en effet la version de l'historien Manéthon, qui associe l'Exode au règne d'Ahmosis. Mais Gertoux date le règne d'Ahmosis de - 1530 à - 1506 (25 ans) et l'Exode de - 1533. Un peu avant donc, un peu avant les débuts de la XVIII e dynastie. Séquenenrê Taa, mort de mort violente, serait le pharaon de l'Exode. Il aurait règné 11 ans de - 1544 à - 1533. Son frère Kamosis lui aurait succédé pour 4 ans seulement de - 1533 à - 1530. Quand j'ai écrit de mort accidentelle, je voulais dire de mort violente, et non naturelle. Quant au prince Iahmès Sapaîr, c'est l'égyptologue Vandersleyen qui écrit: "Séquénenrê eut un héritier, le prince Iahmès. Las ! il est mort à six ans et son père a suivi de près. (...) Très rapidement son culte s'est formé et il est le premier de la 'grande famille' royale de la fin de la 17e et du début de la 18e dynastie à avoir été l'objet d'un culte (...) La statue est exceptionnelle à plusieurs points de vue. C'est une grande statue de 1,035 m de haut, ce qui est remarquable à un moment où il n'y a quasi aucune statue. Elle témoigne d'un chagrin familial. " (Iahmès Sapaïr, Paris, 2006, Safran). Gertoux évalue sa mort, effectivement, à l'âge de 10 ans. Que les Hyksos aient eu une tendance au monothéisme, on peut le déduire des reproches adressées par le pharaon Séqenenrê à Apopi: "Le roi Apopi (...) fit de Soutekh son maître, et il ne servait aucun des dieux qui étaient dans le pays tout entier, excepté Soutekh. Il lui construisit un temple en travail bon et éternel, à côté de la demeure du roi Apopi (...) et il apparaissait à la pointe du jour pour offrir quotidiennement des sacrifices à Soutekh (...) Apopi, le prince du Retenou (...) ton projet a échoué, misérable asiatique (...) Je brûlerai entièrement leurs places (...) à cause du dommage qu'ils firent à l'Egypte, ceux qui acceptèrent de servir les Asiatiques, après qu'ils aient abandonné l'Egypte leur maîtresse." (J.B. Pritchard. Ancient Near Eastern Texts, Princeton 1969. pp. 230-232, 554-555) Gertoux commente : "L'origine du conflit avec les Hyksos fut donc religieuse, car selon les explications égyptiennes officielles : Apopi adorait un seul Dieu et celui-ci était une abomination pour les dieux de l'Egypte. Cette explication est en accord avec le texte biblique à l'exception du nom désignant le Dieu des Israélites, car celui-ci ne s'est jamais appelé Soutekh (ou Seth). Ce paradoxe "Seth = Dieu des Israélites" n'est en fait qu'apparent, car les textes égyptiens ne visaient pas Seth, mais seulement le "Seth", ou le Baal (Seigneur), ou le Dieu de Moïse." Il continue: "L'équivalence "Seth = Baal" était une équivalence technique, mais les Hyksos n'ont jamais voué un culte à Seth, contrairement aux égyptiens, comme le prouve l'analyse des noms hyksos. En effet, aucun nom théophore ne se réfère à Seth, par contre plusieurs comportent le terme baal (...) Cela est particulièrement évident parmi le nom des chefs hyksos : Hyksos Sakar-El, Aper-Baal, Hyksos Aper-Anati, Yaqub-El, Yaqub-Baal..." Attention. Je ne suis pas moi-même un spécialiste de l'Egypte ancienne. Vous pouvez me coller facilement. S'il y a des objections trop pointues, et bien précises, je les soumettrai à mon référent habituel : Mr Gertoux.