Saint Louis
Yves Daoudal -  2010-04-19 09:59:15

Saint Louis

ne communiait de même qu'aux grandes fêtes, quatre ou cinq fois dans l'année. Ça n'a donc rien à voir avec la vie privée de Louis XIV. Au cours du moyen âge, la communion s'est raréfiée, je ne sais pas pourquoi. Le Concile de Trente a explicitement souhaité qu'on en revienne à la communion fréquente, mais ça n'a pas eu d'effet. Saint Pie X, dans son décret sur la communion fréquente, commence par citer le concile de Trente (comme son nom l'indique: Sacra Tridentina Synodus). Voici un texte de saint Ambroise sur le sujet: "Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien." Je me souviens de ce que je vous ai dit quand j'expliquais les sacrements. Je vous ai dit qu'avant les paroles du Christ, ce qu'on offre s'appelle pain ; dès que les paroles du Christ ont été prononcées, on ne l'appelle plus du pain, mais on l'appelle corps. Pourquoi alors, dans l'oraison dominicale qui suit immédiatement, dit-il “notre pain”? Il dit pain, certes, mais il l’appelle épioussion, c'est-à-dire supersubstantiel. Ce n'est pas ce pain qui entre dans le corps, mais ce pain de vie éternelle qui soutient la substance de notre âme. C'est pour cela qu’en grec il est dit épioussion. S'il est quotidien, ce pain, pourquoi attendrais-tu une année pour le recevoir, comme les Grecs ont coutume de faire en Orient ? Reçois chaque jour ce qui doit te profiter chaque jour. Vis de telle manière que tu mérites de le recevoir chaque jour. Celui qui ne mérite pas de le recevoir chaque jour ne mérite pas de le recevoir après une année. Ainsi le saint Job offrait chaque jour un sacrifice pour ses fils, de peur qu'ils n'eussent commis quelque péché dans leur cœur ou en paroles. Toi donc, tu entends dire que chaque fois qu'on offre le sacrifice, on représente la mort du Seigneur, la résurrection du Seigneur, l'ascension du Seigneur, ainsi que la rémission des péchés, et tu ne reçois pas chaque jour le pain de vie ? Celui qui a une blessure cherche un remède. C'est une blessure pour nous d'être soumis au péché ; le remède céleste, c'est le vénérable sacrement. "Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien." Si tu le reçois chaque jour, chaque jour pour toi c'est aujourd'hui. Si le Christ est à toi aujourd'hui, il ressuscite pour toi aujourd'hui. Comment ? “Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré.” Aujourd'hui, c'est quand le Christ ressuscite. “Il était hier et il est aujourd'hui”, dit l'apôtre Paul. Mais il dit ailleurs : “La nuit est passée, le jour est arrivé.” La nuit d'hier est passée, aujourd'hui le jour est arrivé. (De sacramentis, 5)