JVJ - 2010-02-19 09:15:07
Merci à M. Perrin
Cher Monsieur,
Merci pour ces précisions exactes.
Je ne pense pas que la situation canonique ait changé ces dernières années, du moins d'après les sources officielles du diocèse de Troyes. Et ce sujet n'est pas l'unique objet d'attention de Mgr Stenger. Il y aurait par exemple des rapprochements assez navrants avec le diocèse de Langres, ce qui, sur le plan historique, me consterne. Quand les évêques de France jouent avec la carte diocésaine, cela ne me dit rien qui vaille. Les nouveaux archevêchés étaient ad experimentum, comme si on allait retirer le pallium après quelques années... Il va y avoir des suppressions de diocèses plutôt que des fusions à la manière autrefois de Noyon-Tournai ou Cambrai-Arras. Mais cela revient au même. De toute manière, Langres a perdu son évêché avec Mgr Dalloz et la cathédrale ne ressemble plus à une cathédrale (j'ai ma part dans le maintien du maître-autel napoléonien contre le désir du clergé et des laïcs qui s'agitent : heureusement que l'Etat est le propriétaire de la cathédrale !). A Troyes, ce n'est guère plus fameux. L'enseignement catholique y est globalement plus présent et sérieux.
Merci pour la citation de votre remarquable confrère du DHP. Il arrive qu'une notice soit massacrée par des contraintes éditoriales ou que l'angle d'attaque ne soit pas partagé par tel lecteur, c'est la loi du genre...
Vous connaissez néanmoins Benoît XIII, qui n'a pas été réhabilité par Benoît XVI... Il est mort seul à Péniscola et c'est bientôt l'anniversaire de cette mort solitaire. Il était persuadé d'être le seul pape et dans sa logique (de grand canoniste) et dans un certain contexte historique, cela se tient. L'obédience romaine a triomphé et a supprimé de ses listes Clément VII et lui, alors que ces papes ont bien existé pour les aragonais, les français, etc C'était l'époque des soustractions d'obédience et des restitutions, du clergé et de l'Université (pas celle d'aujourd'hui...) qui votaient, des diverses théories conciliaristes (pour faire simple)...
Ce qui s'est passé dans l'Eglise, surtout en contexte franco-français, depuis quarante ans est de la blague à côté de cette époque. Les schismes diocésains, au sens médiéval du terme, sont aussi difficiles pour l'historien... Je soumets à la sagacité des lecteurs le sort de Guillaume de Sabran clunisien élu à Langres en 1138, confirmé par le métropolitain et consacré. Quelques mois après, Bernard de Clairvaux obtient d'Eugène III (cistercien) l'annulation de l'élection... Déposition de Sabran, remplacé par le prieur de Clairvaux après le refus de l'abbé de siéger...
Tout cela pour faire prendre conscience que la "légitimité" dans l'Eglise est un problème extrêmement délicat mais que l'on ne peut pas faire dans l'anachronisme permanent. La théologie et l'ecclésiologie ont aussi une histoire... et la liturgie tout autant !
Donc quand à la fin du XXe s., un évêque décide, outre les voies de recours permises par le droit canon du moment, il a décidé et cela s'applique à tous.
Un catholique ne peut pas vivre dans la soustraction d'obédience au gré de ses "désirs" et de son "intelligence".
Que vous soyez saint ou pas, si un prêtre vous refuse l'absolution, vous n'allez pas en voir un autre ou vous n'allez pas l'insulter...
J'invite tout le monde, non pas à lire G de Nantes, mais à lire le DHP, le volume de la récente Histoire du Christianisme chez Desclée concernant le concile de Constance par exemple : cela aidera à réfléchir sur Vatican II et à relativiser.
Je pensais au philosophe dont la principale partie des archives est conservée au Saulchoir. F. en était proche par le domicile mais cela s'ajoute aux choses très datées y conservées. Tout cela est très très daté.
Quant au saint prêtre, je l'admire mais le connais mal, en dehors des familles religieuses qui s'en inspirent. J'ai son ermitage en tête et les conditions de son meurtre. Il portait le Sacré-Coeur sur lui, "lui aussi"..., mais vivait seul dans sa thébaïde.
La condition actuelle des trois frères qui se relaient en Algérie est tout sauf facile. Il y eut récemment un documentaire sur F5 montrant JC Brialy, avec des positions traditionnelles et très respectueuses, retournant dans sa terre natale et dans l'ermitage du Saint. Le prêtre dit la messe en civil sur une pierre, en Français. De quoi faire hurler ici. Et c'est la messe. (Tant qu'elle est tolérée en Algérie...)