Alors, dans ce cas...
Charlier -  2009-10-16 12:07:29

Alors, dans ce cas...

...pourquoi vous soustraire à ce qui vous est présenté comme vrai ? Le magistère lui-même, ès qualites, vous déclare : "Je vous présente ceci comme vrai, et j'y engage mon autorité", bien que cela ne soit pas exprimé par le biais d'une formule dogmatique. C'est ce que dit Paul VI dans les textes visés. Pourquoi alors le rejeter ? - "Parce que c'est ambigu", dites-vous. Mais l'affirmation par laquelle le magistère lui-même vous présente l'enseignement qu'il donne comme vrai est-elle ambiguë ? Non. Elle nous donne clairement à comprendre que les enseignements proposés entrent dans le champ de l'enseignement magistériel et obligent en conscience. Les enseignements eux-mêmes sont ambigus, rétorquerez-vous. A ceci je réponds : 1° que cela ne peut certainement pas être vrai de tous les enseignements du Concile. Sauf à ne jamais avoir ouvert une seule page des textes conciliaires, il est impossible d'affirmer le contraire. Il existe de très nombreux textes qui ne présentent aucune difficulté d'interprétation. Cela signifie ceci : que, selon vos propres critères, vous n'avez aucune raison de ne pas recevoir ces enseignements-là. 2°S'agissant des points jugés ambigus. Seraient-ils même effectivement ambigus qu'ils ne sortiraient pas du champ défini très clairement par le Pape : ce sont bien des enseignements du magistère. La démarche naturelle de l'intelligence catholique est alors, pour lever l'éventuelle ambiguïté, et intégrer cet enseignement magistériel,de chercher à comprendre l'intention du magistère (comme on recherche, en droit, celle du législateur pour interpréter un texte qui pose éventuellement difficulté). Fides quaerens intellectum. C'est un principe très certain, et très traditionnel de l'exégèse des textes magistériels, qu'en de telles hypothèses, l'intelligence croyante doit rechercher l'interprétation la plus favorable. Ainsi, dans un cas comme dans l'autre, l'existence éventuelle de difficultés ou d'ambiguités mêmes, loin de justifier l'entier rejet du Concile, acte du magistère ordinaire et universel, ne fait pas obstacle à la réception totale des documents jugés non ambigus et à la recherche loyale du sens le plus favorable des textes jugés ambigus.