sur le magistère
Charlier -  2009-10-14 15:04:57

sur le magistère

Ce n'est pas du magistère que je disais qu'il était indifférent ou non, mais de la question canonique que vous évoquiez, et à laquelle je répondais. Je sais bien que la dialectique pastoral-doctrinal que vous évoquez est prétendument tirée de ces textes de Paul VI. Mais je constate à nouveau, à les relire avec objectivité, qu'ils ne disent pas du tout ce que vous prétendez. Relisez-les avec attention, sans apriori, vous le verrez. Ils n'opèrent aucune contradiction entre doctrinal et pastoral, ce qui n'aurait d'ailleurs aucun sens. Le propos de l'Eglise enseignante est toujours pastoral. A l'inverse, la mission pastorale de l'Eglise n'est pas séparable de sa mission doctrinale. Ces deux versants de l'agir de l'Eglise se trouvent éminemment synthétisés dans la figure du Christ-Pasteur : "mes brebis [pastoral] connaissent ma voix (doctrinal]". La vérité est que la dialectique pastoral/doctrinal est un instrument forgé et utilisé par les traditionalistes pour justifier leur rejet du magistère de Vatican II : Puisqu'il est supposé être seulement pastoral, alors il n'est pas doctrinal, et donc on peut ne pas s'y soumettre. Vous avez besoin, pour justifier votre rejet du Concile, de maintenir la majeure de ce raisonnement, en lui donnant un caractère d'exclusivité. Mais cette analyse est erronée. Paul VI, qui vise la formulation, et non pas le contenu, non seulement ne justifie pas la thèse que vous évoquez, mais, bien au contraire, il ne lui laisse aucune place en affirmant, dans les textes mêmes que vous évoquez, que l'Eglise, au Concile, propose "sa doctrine avec autorité (...) à laquelle les hommes sont tenus de conformer aujourd’hui leur conscience et leur action » (1er message). Dans le second message cité, il dit explicitement que le Concile "a muni ses enseignements de l’autorité du magistère suprême". Je ne vois pas qu'on puisse,sauf à méconnaître le sens théologique des termes utilisés,ou sans dénaturation, prétendre que ces mêmes textes affirment l'absence d'autorité doctrinale du Concile. Votre interprétation relative au Magistère, enfin, n'est pas exacte. Le magistère ordinaire ne s'oppose pas au magistère extraordinaire, comme le faillible à l'infaillible. Cette affirmation, si elle vise, comme en l'espèce, le magistère ordinaire et universel, est même contraire à la doctrine de l'Eglise et, pour tout dire, très... antitraditionnel, pour ne pas dire davantage.