Les illusions du brave Père...
Vianney -  2009-03-04 08:39:19

Les illusions du brave Père...


Par conséquent, pour autant qu'il soit légitime de discuter sur le Concile, nous devons admettre que, si on veut trouver un point d'équilibre entre les différentes “âmes” de l'Église, on ne le trouvera probablement que dans la lettre du Concile lui-même, fruit des efforts des pères conciliaires, de la sage médiation de Paul VI et, surtout, de l'assistance de l'Esprit Saint.

Mgr Lefebvre, qui avait de bonnes raisons de savoir à quoi s’en tenir, disait que le Saint-Esprit devait être en vacances au moment de Vatican II. Quant au rôle de Paul VI, on peut conseiller au bon Père de prendre connaissance du dossier de l’avocat du diable, en l’occurrence de l’abbé Luigi Villa, et en particulier de cette chaleureuse défense, par Paul VI lui-même, de l’acquit conciliaire :

Voilà précisément comment le Concile s’est présenté à Nous. Deux termes le caractérisent : ‘renouveau’ et ‘mise à jour’ (“aggiornamento”). Nous tenons beaucoup à ce que cet ‘esprit de renouveau’ - selon l’expression du Concile - soit compris et vécu par tous : il répond à la caractéristique de notre temps, tout entier engagé dans une énorme et rapide transformation, et qui crée des nouveautés dans tous les domaines de la vie moderne. En effet, on ne peut manquer de faire spontanément cette réflexion : si le monde entier change, la religion ne changera-t-elle pas elle aussi ? Entre la réalité de la vie et le christianisme, le catholicisme spécialement, n’y a-t-il pas un désaccord, une indifférence, une incompréhension, une hostilité réciproques ? La première court, l’autre ne bouge pas ; comment peuvent-ils aller d’accord ? Comment le christianisme pourra-t-il prétendre avoir aujourd’hui une influence sur la vie ? Et c’est pour cette raison que l’Église a entrepris des réformes, surtout après le Concile.

Quel misérable ramassis de boniments, à peine digne d’un directeur de marketing ! Mais bien dans la ligne du discours d’ouverture de son prédécesseur, le 11 octobre 1962 :

Nous n’avons pas comme premier but de discuter de certains chapitres fondamentaux de la doctrine de l’Eglise… mais plutôt à ce que cette doctrine chrétienne soit approfondie et exposée de la façon qui répond aux exigences de notre époque.

Commentaire de pur bon sens de Don Luigi Villa :

Un tel principe est inouï dans l’histoire de tous les siècles du Magistère ecclésiastique, car il remplace le principe dogmatique, le seul qui offre la preuve et la certitude de la vérité catholique, et l’Église enseignante a toujours affirmé que la raison de la foi ne s’appuie pas sur les conquêtes scientifiques de l’intellect humain, la raison de la foi ne s’appuie que sur l’autorité de Dieu révélant et sur celle du Magistère suprême de l’Eglise, qui a reçu de Jésus-Christ le mandat de l’enseigner officiellement et de manière infaillible.

Je laisserai le mot de la fin à Michel Harper, directeur de la “Foundation Trust” anglaise, déclarant devant le tristement célèbre Cardinal Suenens : “Jean XXIII a ouvert la fenêtre, mais Paul VI a ouvert la porte !” Que le monde – celui pour lequel le Christ n’a jamais prié – se réjouisse, quoi de plus naturel... V.