Saint Robert Bellarmin contre Luc Perrin
John DALY -  2009-02-12 13:47:43

Saint Robert Bellarmin contre Luc Perrin


la plupart des ... des théologiens ... répètent, tout uniment, que Latran V n'a pas été reçu.


La bulle Pastor aeternus "réaffirma la supériorité des papes sur les conciles". Encore une preuve de non réception ... puisque il fallut attendre ... Vatican I et la constitution dogmatique du même incipit pour que cela soit établi dans l'Église.

Ah bon. Le Ve concile du Latran n'a pas défini des dogmes reçus comme tels par l'Église ? Et les catholiques avaient le droit de douter du dogme de la supériorité des papes sur les conciles jusqu'à Vatican I ? À quoi fallait-il s'attendre de la part de l'historien™ qui nous a déjà révélé que le Concile Vatican I a donné raison au cardinal Newman (anti-définition de l'infaillibilité) contre le cardinal Manning (pro-définition) ? À quoi fallait-il s'attendre de la part de l'historien™ qui nous a déjà révélé que les condamnations dogmatiques de la liberté religieuse relevaient du domaine des "pieuses velléités" et qui a osé prétendre trouver dans l'histoire la contre-preuve - que l'Église se porte mieux quand l'état lui refuse le statut spécial qui est son droit divin ? Il ne restait qu'à citer J. Ratzinger pour témoigner du consensus des théologiens : ab uno discite omnes ! Cher Monsieur Perrin, il convient parfois de se méfier des dernières découvertes de l'école d'histoire incroyante et se former à la théologie en consultant directement les sources que tout catholique se doit de respecter en la matière. Vous éviteriez ainsi de vous ridiculiser devant ceux qui ont déjà commencé leurs études théologiques. JD

Le souverain pontife est simplement et absolument au dessus de l’Église universelle et au dessus du concile général en sorte de ne reconnaître sur la terre aucun jugement au-dessus de lui-même. Ceci est pratiquement de foi (fere de fide). (...) Enfin, le dernier concile du Latran, sous Léon X, sess. XI, enseigna expressément et ex professo que le pontife est au dessus de tout concile et condamna le décret contraire du concile de Bâle… Rien ne peut être répondu à ce lieu si ce n’est (i) que ce ne fit pas un concile général, (ii) que ce ne fut pas reçu par l’Église ou (iii) qu’il n’a pas défini ceci comme étant de foi. Mais on ne peut guère prétendre que ce ne fut pas un concile général et que ce ne fut pas reçu par l’Église, car même si les évêques n’en furent que très peu nombreux (moins de cent) pourtant le concile était ouvert à tous et tous y furent convoqués et le souverain pontife vrai et nullement douteux le présidait. Qu’il ne fût pas reçu, du moins pas par tous, est de peu d’importance car les décrets des conciles n’ont pas besoin de l’approbation du peuple puisqu’ils n’en dérivent pas leur autorité. Il est vrai, certes, que des décrets dans l’ordre de la conduite, s’ils ne sont pas reçus, et que le Pontife laisse faire, finissent par être abrogés par le coutume. Mais ceci n’arrive pas parce qu’ils ont besoin de l’approbation du peuple mais parce que ces décrets sot muables ; si le pontife voit que depuis longtemps on ne les observe pas et il ne proteste pas, il est censé les abroger. Mais les décrets sur la foi sont immuables et une fois établis ne peuvent aucunement être abrogés. Et tel est le cas en question. Quant à la prétention que ce concile n’a pas défini cette chose en propre comme un décret à tenir par la foi catholique, c’est douteux — voilà pourquoi ceux qui tiennent le contraire ne sont pas à proprement parler des hérétiques, mais il est impossible de les excuser d’une grosse témérité.

Saint Robert Bellarmin : de Conciliorum Auctoritate, lib II, cap xvii.