je l'ignorais en effet comme
Luc Perrin -  2009-02-12 12:34:34

je l'ignorais en effet comme

la plupart des historiens et des théologiens qui répètent, tout uniment, que Latran V n'a pas été reçu. C'est l'exemple le plus classique en la matière et, sauf erreur, J. Ratzinger s'est référé à cet exemple dans un de ses discours au moins. Le but de Latran V n'était, par ailleurs, aucunement dogmatique mais bien pastoral, comme je l'ai écrit, ne vous en déplaise : Jules II lui a assigné la "réforme de l'Eglise dans la tête et les membres", ce qui est la tâche la plus pastorale qu'on puisse concevoir. Je me suis borné à décrire l'essentiel de ce concile : les 2 points que vous mentionnez ne se réfèrent point à cette mission première. Votre remarque n'infirme donc en rien mon propos. D'ailleurs si on l'applique à Vatican II, vous inverseriez la proportion de Mgr Fellay : il resterait alors 5% de Vatican II ... était-ce ce que vous vouliez dire ? nb. plusieurs éléments discutés à Latran V se retrouvent ensuite à Trente : cela je le sais aussi. Mgr Minnerath, spécialiste de l'histoire des conciles, ne dit rien des questions d'âme que vous citez ... cf. Histoire des conciles, PUF p.76-77. Il ne parle que de questions de réforme disciplinaire et des conflits politiques qui entourent ce concile. La bulle Pastor aeternus "réaffirma la supériorité des papes sur les conciles". Encore une preuve de non réception ... puisque il fallut attendre ... Vatican I et la constitution dogmatique du même incipit pour que cela soit établi dans l'Église. Voici les quelques lignes que Francis Rapp, de l'Institut, spécialiste de l'époque médiévale tardive, consacre à votre concile si capital : "Evêques et théologiens abordèrent avec franchise les problèmes que soulevaient la réforme ; G. de Viterbe, Giustinian et Quirini sondèrent les plaies de la chrétienté. Mais aucun des plans qu'ils exposèrent ne prit corps. Des détails de l'organisation ecclésiastique furent remaniés judicieusement. Les pires maux restèrent sans remède. Quand, en mars 1517, l'assemblée se sépara, ni le chef, ni les membres de l'Église n'étaient guéris." (L'Église et la vie religieuse en Occident à la fin du Moyen Age, PUF, p.88). Quant à l'importance en théologie que vous prêtez - seul - à ce concile, sachez à titre d'information sur le "réel" que tous mes étudiants de théologie en ignorent jusqu'à l'existence ... l'idée n'était pas une sorte de "Questions pour un champion maniant le Denzinger avec le plus de virtuosité" mais de poser des exemples et des arguments justes permettant d'éclairer nos débats contemporains. Je persiste à écrire que les 2 exemples sont pertinents, vous avez bien sûr oublié le second, sans réfuter le premier, autrement que par une pirouette rhétorique.