Le sens de la formule " perpetuo "
Marchenoir -  2008-11-03 21:52:14

Le sens de la formule " perpetuo "

Cher M. d'André, juste une question. Selon vous, un Bref papal qui finirait en ces termes :

" Nous voulons expressément que le présent bref soit dès ce moment, dès maintenant et à perpétuité valide, stable et efficace ; qu'il produise et garde son plein et entier effet, et qu'il soit inviolablement observé par tous et par chacun de ceux à qui il appartient et appartiendra dans la suite, de quelque manière que ce soit d'en assurer l'observation. C'est ainsi, et non autrement, que devront être exécutées toutes les clauses des présentes et chacune en particulier par tous les juges ordinaires ou délégués même les auditeurs aux causes du palais apostolique, par les cardinaux de la sainte Église romaine et même les légats a latere, par les nonces du St-Siège et autres chargés pour le présent ou à l'avenir d'une autorité quelconque dans une cause quelconque. Nous leur enlevons le pouvoir ou la faculté à eux tous et à chacun en particulier de juger, d'interpréter, de se prononcer, de définir, et déclarons nuls et vains leurs actes si, par ignorance ou sciemment, il leur arrivait de porter à ce bref la moindre atteinte. "

un tel bref, donc, serait inviolable, inaliénable, inabrogeable ? Je dis cela parce qu'il s'agit du Bref DOMINUS AC REDEMPTOR supprimant l'ordre des Jésuites. On sait ce qu'en a fait Pie VII en 1814. Dom Guy Oury rappelait également la nouvelle édition du Bréviaire de saint Pie X. Elle modifiait de fond en comble la répartition des psaumes entre les Heures de l'Office. Saint Pie V avait écrit : " Ce Bréviaire, dans aucun temps, ne pourra être changé en tout ou en partie ". Saint Pie X décide : " Par l'autorité des présentes lettres, avant tout nous abolissons la disposition du psautier telle qu'elle est actuellement dans le Bréviaire romain et nous en interdisons absolument l'usage à partir des calendes de janvier de l'an mil neuf cent treize " Aucun pape ne s'est jamais senti tenu par quelque perpetuo ou autre formule de chancelerie que ce soit, ni ne peut limiter à l'avance le pouvoir de ses successeurs ; et ceci pour une raison bien simple, c'est que le pouvoir d'un pape ne lui vient pas de son prédécesseur mais du Christ, Chef invisible de l'Eglise. " On sait que ce que l'Eglise a établi, l'Eglise peut aujourd'hui le changer et l'abroger " (Pie XII dans la Constitution Sacrementum Ordinis) Bien à vous. Marchenoir