Ce que j'en ai retenu
Meneau -  2008-10-27 14:01:32

Ce que j'en ai retenu

Cher Justin et néanmoins ami(?), ce discours m'a semblé superbe. Il fait le point sur quelques notions essentielles. La Foi J’y vois une belle réaffirmation de ce qu’est la Foi. Le Concile de Trente la définissait ainsi :

une vertu surnaturelle par laquelle, attirés et aidés par la grâce de Dieu, nous croyons vrai ce qu’il nous a révélé, non parce que ces choses, considérées à la lumière naturelle de notre raison, s’imposeraient d’elles-mêmes comme vraies, mais à cause de l’autorité de Dieu même qui nous les révèle et qui ne peut ni se tromper ni nous tromper.

Et effectivement, notre Saint Père nous rappelle que :

Toutefois, bien que tous les hommes le sachent d’une certaine façon – comme Paul le souligne dans la Lettre aux Romains (1, 21) – cette connaissance demeure ambiguë : un Dieu seulement pensé et élaboré par l’esprit humain n’est pas le vrai Dieu. Si Lui ne se montre pas, quoi que nous fassions, nous ne parvenons pas pleinement jusqu’à Lui. La nouveauté de l’annonce chrétienne c’est la possibilité de dire maintenant à tous les peuples : Il s’est montré, Lui personnellement. Et à présent, le chemin qui mène à Lui est ouvert. La nouveauté de l’annonce chrétienne réside en un fait : Dieu s’est révélé.

Belle condamnation des modernistes pour lesquels la foi ne serait qu’un sentiment issu du subconscient qui exprime le besoin du divin. La Révélation On retrouve également dans le discours du Saint Père la réaffirmation que la Sainte Ecriture seule n’est pas suffisante à l’homme pour connaître la Révélation. La Tradition Apostolique en est le complément indispensable. Le Concile de Trente enseigne que la Révélation est contenue

dans les livres écrits et dans les traditions non écrites que les apôtres ont reçues de la bouche du Christ lui-même, ou qu’ils ont transmises comme de main en main après qu’elles leur aient été dictées par l’Esprit-Saint, et qui sont parvenues jusqu’à nous.

Tout le discours du Saint Père met en valeur le rôle primordial qu’ont joué les communautés religieuses dans l’éclairage, la conservation et la transmission de cette Tradition.

C’est pourquoi il faut non seulement réfléchir sur la Parole, mais également la lire de façon juste.


Nous pouvons exprimer tout cela d’une manière plus simple : l’Écriture a besoin de l’interprétation, et elle a besoin de la communauté où elle s’est formée et où elle est vécue. En elle seulement, elle a son unité et, en elle, se révèle le sens qui unifie le tout. Dit sous une autre forme : il existe des dimensions du sens de la Parole et des paroles qui se découvrent uniquement dans la communion vécue de cette Parole qui crée l’histoire. À travers la perception croissante de la pluralité de ses sens, la Parole n’est pas dévalorisée, mais elle apparaît, au contraire, dans toute sa grandeur et sa dignité. C’est pourquoi le Catéchisme de l’Église catholique peut affirmer avec raison que le christianisme n’est pas au sens classique seulement une religion du livre (cf. n. 108).

La liberté et la raison Et pour finir, une condamnation du libéralisme :

Si la culture européenne d’aujourd’hui comprenait désormais la liberté comme l’absence totale de liens, cela serait fatal et favoriserait inévitablement le fanatisme et l’arbitraire. L’absence de liens et l’arbitraire ne sont pas la liberté, mais sa destruction.

Et condamnation également du rationalisme :

Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l’humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves. Ce qui a fondé la culture de l’Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à L’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable.

Bref, une belle leçon de morale catholique. Le tout habilement placé non pas sur le terrain politique (nul besoin donc de parler, par exemple, de laïcité) mais sur le terrain culturel et historique. Et c’est bien cette culture européenne, cet héritage chrétien, que nous laissons malheureusement disparaître progressivement. Cordialement Meneau