disons
Luc Perrin -  2008-10-25 23:25:19

disons

que c'était un dithyrambe si emphatique qu'il aurait pu être signé Jack Lang ou Pierre Bergé s'il s'était adressé à la mémoire de François Mitterrand. "depuis le Pape Lambertini jamais une si haute intelligence n´avait siégé sur le trône de saint Pierre" (Hispalensis) ... depuis le milieu du XVIIIe siècle donc ... ce qui ramène Léon XIII, Pie XI, Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II - au moins - à de petits esprits. Je n'ai choisi, à dessein, que les papes dont on connaît la stature intellectuelle. Je crois qu'à la relecture, vous voyez mieux la disproportion de votre "simple éloge ... d'une portée particulièrement limitée" (!). Bigre le jour où vous posterez un éloge appuyé, qu'est-ce que cela sera ? Au demeurant, on pourrait être plus sévère : Benoît XIV n'a pas pris que des décisions heureuses, en particulier sur la question des rites chinois. L'intelligence n'a pas manqué aux différents pontifes qui se sont succédés depuis Lambertini, inégalement répartie je vous le concède. Toutefois un pontificat ne se juge pas in fine que sur ce seul critère : l'art de décider, la capacité de trancher dans des circonstances graves, l'art de s'entourer de collaborateurs idoines et celui d'impulser dans l'épiscopat, et au-delà, les orientations les plus justes pour l'Eglise sont des qualités plus déterminantes. Saint Pie X serait sans doute dépassé au concours du plus intelligent, mais il a su agir avec détermination quand la barque de Pierre prenait eau ; Pie XII avait une intelligence que nul ne conteste et pourtant un caractère hésitant qui répugnait à trancher spécialement quand des personnes étaient en cause et pas que pendant la seconde guerre mondiale. On connaît les hésitations du pape Montini etc. En prenant un peu de hauteur, et pour continuer à mériter votre estime (intellectuelle), c'est ce que je pouvais ajouter, en plus de ma remarque sur le fond de ce fil à savoir le discours des Bernardins. Pour l'instant, à mon avis, les 2 actes majeurs de ce pontificat de plus de 3 ans restent : l'allocution à la Curie du 22 décembre 2005 ainsi que Summorum Pontificum. Deux actes décisifs mais qui demeurent, l'un comme l'autre, largement en devenir quant à leurs répercussions à court, moyen et long terme sur la vie de l'Eglise. Actes qui peuvent être contrecarrés voire annihilés comme les tendances qui se sont, à nouveau, manifestées lors de ce 2ème Synode des évêques convoqué par Benoît XVI peuvent le faire craindre.