De tout mon soeur, voici...
Glycera -  2008-10-17 10:57:18

De tout mon soeur, voici...

Pourquoi j'aime et désire l'Ordo Ancien et Vénérable, de toutes les fibres de mon âme, de mon esprit et de mon coeur, et que je consacre toutes mes forces à sa recouvrance générale ? Parce qu'il est : Plus complet, tout complet, rien n'y manque. Plus sacré, quelque chose s'y passe sensiblement. Plus simple, pas besoin d'être savant pour s'en nourrir. Plus aimé, comme une belle chose familière et transmise. Plus universel, car unique, non interprétable, non « fantaisiable » Plus terrestre, car le même en tous pays Notes détaillantes : Plus complet, tout complet, rien n'y manque. L'offertoire, et ses ajouts au fil des temps, amplifient, préparent l'homme moderne qui vit en profane, il lui donne le temps de bien préparer son âme à recevoir l'adoration que Dieu lui donnera au Canon. Le prêtre issu du siècle, et plongé dedans par les soucis que ses ouailles lui donnent à gérer, a aussi besoin de ce temps. Dieu aime ses enfants, et les nourrit comme ils sont. Les prières du Canon sont ordonnées, d'abord à l'Eglise visible, puis à l'invisible des défunts qu'elle unis, puis rappelle els grands saints, nos modèles et nos aides, puis centre sur jésus, homme parmi nous, qui vit et reste comme promis, Dieu sur terre en sa Sainte Présence, puis remède pour pardonner, remettre nos fautes. Alors, on pourra aller s'en nourrir en communiant. Trois fois dire qu'on est pas digne, et que le mot, le verbe dit par Jésus peut nous guérir (verbo, et non verbum, dans le Domine non sum dignus, cela ne sonne qu'en latin d'ailleurs), et aller tout humilié recevoir le Seigneur, si courageux de s'être ainsi livré aux pires de ses créatures, pour être uni à elles... Le dernier Evangile, texte qui n'était aps d'autel, mais qui est le sommet de notre foi, le résumé de notre vie, si on sait, si on veut, la faire fondre en celle de Dieu. (Je sais qu'on pourrait faire des cérémonies encore plus longues, mais la messe serait-elle plus « messiale » ? L'Eglise nous dit que son Ordo est le bon, et pour citer un vieux monsieur « « ne confondons pas longueur et piété ») Plus sacré, quelque chose s'y passe sensiblement. L'orientation vers le tabernacle, centré dans l'axe de l'Eglise, aide à cela. Je sais que le NOM devrait aussi le faire, alors cela changerait-il assez ce sentiment qu'on les nouveaux, les catéchumènes : « il se passe quelque chose de sacré » ai-je entendu plusieurs fois. Déjà sans doute, mais insuffisamment pour égaler l'Ordo Ancien. Le coeur est touché, là encore, il faut le temps que nos coeurs déposent les cabas de soucis du monde. Nous ne sommes pas aussi imbibés de notre amour de Dieu que les premiers chrétiens, le soin des gestes et des prières nous est indispensable : on ne savoure pas un canard laqué, ou un gigot de sept-heures en sandwich entre deux métros. On ne chante pas alleliua dans le carême ! Pour ne citer que cela. L'impression pénible que, sous couvert d'incapacité de vie intérieure de clercs modernistes, on a supprimé tout ce qu'ils ne comprenaient pas... comme de dire que « si la terre tourne, alors la Bible est fausse », et qu'on eut des propos d'ignorants bien placés, pour ne pas dire de nocifs introduits assez hauts pour faire donner des ordres, illicites de leur part. On ne perturbe pas les priants en changeant « ad libitum, à ma sauce, à ma connaissance (de prêtre) » sans cesse l'ordre des choses, ou les mots, ou les textes du jour. La vie prévue, immuable des lectures, et des gestes aide à rendre réelle, chaque messe un peu plus, ce que Jésus fit, et qui seul compte : Il s'offre, et j'ai besoin de temps pour faire sacré ce moment-là. Appauvrir le signe, c'est dénaturer la signification et peu à à peu transmettre moins de grâces : ainsi des génuflexions qui nous imbibent d'adoration aimante et douce.. Plus simple, pas besoin d'être savant pour se nourrir de ce que la liturgie signifie. Qu'on ne me dise aps, que plus dépouillé, plus déshabillé allais-je dire, le Novus Ordo, raccourci est plus accéssible. Non ! Pour comprendre la peine, et savoir compatir à la douleur d'une mort, il est bon qu'un cérémonial soit instauré, qu'une durée, un silence, une atmosphère de calme soit faits. A un mariage aussi, on demande que la durée, le lieu, et le soin des formules confère une majesté qui fixera l'engagement et le souvenir de sa gravité dans le temps. La moitié au moins des mariages dans l'église ont ce but là. C'est mieux sur les photos du salon, et dans l'âme aussi ! Les gens siples ont besoin de cela, les intello exercés qui savent se théâtraliser les souvenirs, peut-être pas, mais cela est indispensable aux débutants pour constituer leur documentation sensible. Les vieilles dames qui chantaient durant les 2 heures de procession à la mer, tous les cantiques, latins ou français, sans livres (elles ne savaient pas lire), étaient des simples ? Mais leur foi était de chaque jour. « La concierge qui se signe d'eau bénite à l'entrée et à la sortie de sa loge fait plus pour le règne de Dieu sur terre qu'un débat de théologiens » disait un vieux monsieur très saint que j'ai bien connu. Plus aimé, comme une belle chose familière et transmise. La même chose que les pères des pères de nos pères et mères. Le culte des ancêtres, cela rejoint de pacifier ses ancêtres, la réversibilité, la communion des saints, peu importe le nom donné à cette communauté chrétienne dans le temps et hors du temps. Penser qu'on veut sacraliser, célébrer, faire la fête durablement, et savoir toute la belle préparation dont la consécration de l'Hostie est entourée, cela aide à prier près de Jésus, à Lui faire sa visite en posant quelques instants le cabas de son marché, en poussant la porte de l'église de sa ville avant d'entrer au bureau. Les générations sont unies, à suivre, voir, vire, expliquer, utiliser les mêmes gestes, les mêmes prières. Autrement, comment pouvoir prier comme son cher grand-père ? Il est perdu et nous aussi, et cela attriste. On aime mieux dans le « confort » (fort ensemble ?) pour avoir l'esprit plus libre. Ce sera dur à refaire ! Comment voulez-vous que les raccourcis et les changements soient aimés. « Salut pépé, j'aime ! » en vitesse quand on débarque pour les vacances, c'est autrement plus douteux et moins sensiblement aimant que « Mon pépé que j'aime, que je suis content de venir apsser 10 jours avec vous, et rien que l'idée des jardinages, des jeux, des histoires avce toi me régalent déjà, je suis content d'être avec toi » serait bien une comparaison de ce que je ressens. Plus universel, car unique, non interprétable, non « fantaisiable » On aime à penser qu'en débarquant aux messes du Paradis, on sera en pays appris, connu, imprégné sans effort, comme on peut se glisser tout doucement dans les choeurs des anges, eux qui ne chantent (ou presque) que le grégorien, car c'est une musique angélique. Tous les points ad libitum appauvrissent forcément, car c'est le choix du moment, et choisir, c'est décider de refuser une des autres variantes. L'Eglise a décidé une liturgie, car elle est la meilleure. Alors, si elle est la meilleure qu'est-ce que les fantaisies du jour amélioreront ? Elles ne pourront que diminuer le sacré, la grâce. Je n'ai jamais compris qu'on dise ad libitum. On ne le fait pas dans les règles du foot, ni dans les partitions de concert, alors, pourquoi le faire dans les textes ou les gestes sacrés ? Plus terrestre, car le même en tous pays Quelque soit le pays, l'époque, les mêmes gestes dans le même ordre. Si je ne comprend pas un mot du sermon en kazakhe, n'importe, ce n'est pas l'essentiel ! Je mets à part et à égalité les liturgies de St Jean Chrysostome, commune à tout l'Orient. Je les aime à égalité, et parfois plus, pour leur autel non colé au mue, leurs termes de divine liturgie, de saints mystères, les voiles qu'on tire (pas rideaux, voiles) les icônes qui sont une communion des saints présents et auréolés (or de saintetés) comme des modèles à découvrir et transposer en nous. A part cela la liturgie romaine est universelle, et n'est-ce pas signe signifiant, visible pour nous aider à aimer et sauver nos frères ? A être en communion avec eux quand nous allons à l'autre bout du monde, ou quand ils viennent chez nous ? Tout de suite le principal de notre vie est partageable, donc partagé. Vous aurez vu que j'ai parlé d'aimer l'Ordo Ancien, et fais des allusions au Novus Ordo, le vrai, le « codifié (même si peu), mais que je ne considère pas ce qui se passe tous les jours dans nos églises de France ou dans les autres fantaisies qui règnent partout, et qui sont à la fois des blasphèmes fréquents et des désobéissances (même d'ignorance invincible sous autorité des évêques) généralisés. J'espère Monsieur l'abbé, vous avoir répondu. J'aurais aimé avoir plus de temps pour savoir trouver des citations, réduire la longueur, ou vérifier que je n'oubliais rien ; mais vous désirez, si je comprends, avoir vite un résultat. Je vous livre donc ces lignes si imparfaites d'un sujet qui est et vit au centre de ma vie... Les relire me ferait ajouter ici ou là des arguments. Je cesse donc, et vous livre ces lignes, avec tous mes souhaits et mes prières pour que le combat auquel vous vous donnez porte des fruits partout. Que Dieu fasse que ce temps de préoccupation raccourcisse, vite ! Glycéra